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vendredi 15 septembre 2006

Carte scolaire.
La carte scolaire est le découpage géographique d'une ville, ou d'un département, en secteurs d'affectation, celle des élèves comme des enseignants. Elle fixe dans quel établissement doit aller un élève en fonction de son adresse. Elle fait l'objet de critiques de toutes parts, ce qui justifie l’ouverture du débat.
Ce débat a été relancé à l'occasion de cette rentrée par les favoris des sondages pour l'élection présidentielle de 2007 : le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, pense qu’il faut la supprimer et la socialiste Marie-sEGOlène Royal, veut tout du moins l'assouplir. Si bien que la volonté de réforme cadre mal avec l'indécision des Français sur ce sujet.
Selon le sondage LH2 pour 20 Minutes et RMC, la moitié des personnes interrogées estiment que la carte scolaire est une bonne chose car elle favorise la diversité sociale. Et elles sont 42 % à penser que cette carte scolaire ne remplit pas ses objectifs et empêche surtout les élèves de demander l'établissement de leur choix. Les ventilations des réponses selon le sexe, l'âge, la profession, les sympathies politiques (sauf à l'UMP et à l'UDF où on pense un peu plus qu'ailleurs que c'est une mauvaise chose) et même le lieu de résidence des sondés, sont relativement homogènes. Ce qui dénote une réelle perplexité sur la question. « Les effets que l'on prête à la carte scolaire sont ambivalents, estime François Miquet-Marty, directeur des études politiques de LH2. Certaines personnes pensent qu'elle permet un désenclavement, d'autres que c'est un moyen pour les populations aisées de regrouper leurs enfants dans de bons établissements. »
Selon un sondage Ifop/Valeurs actuelles des 7 et 8 septembre, trois Français sur quatre sont en faveur de la suppression de la carte scolaire. Les deux instituts de sondages enregistrent des résultats sensiblement différents: rien de scientifique dans les sondages, faut-il le rappeller?
Le ministre, Gilles de Robien, a indiqué mardi qu'il commencerait, le 20 septembre, des concertations en recevant séparément tous les acteurs concernés, sans date butoir. Le ministre de l'Education estime qu'il faut aménager et améliorer le système.
Le vrai problème est celui de l’hypocrisie de la gauche sur le sujet. Car elle sait contourner la règle et fait profiter ses propres rejetons du système actuel. En théorie, les parents souhaitant inscrire leur enfant dans le public n'ont pas le choix de l'établissement : l'élève doit fréquenter l'école, le collège ou le lycée de son quartier. Dans la pratique, cependant, de nombreux parents contournent la carte scolaire en obtenant une dérogation, en faisant étudier une option rare à leur enfant, en donnant l'adresse d'un membre dans la famille habitant la circonscription administrative de l'établissement souhaité, voire en louant une boîte aux lettres. Seuls les non-initiés ou ceux qui ne s’en soucient pas ou ceux qui n’ont pas la possibilité se plient à cette règle. La majorité des établissements étant à un niveau voisin de laisser-aller, le problème est essentiellement idéologique : c’est rose- bonnet et bonnet-rose.
Laurent Fabius, candidat à l'investiture socialiste pour la présidentielle, reconnaît "les insuffisances" de la carte scolaire, mais estime "démagogique" de "prétendre qu’on va lutter pour la mixité sociale" en la supprimant.
Dans un "chat" sur le site du Monde, l'ex-Premier ministre estime que la carte scolaire "a le mérite d’organiser la mixité sociale". Il pose clairement le problème. "Si on la supprime, ou si on considère qu’elle est dangereuse, cela veut dire que les enfants de familles aisées ou qui ont de très bons résultats scolaires vont quitter certaines écoles pour se précipiter dans d’autres", dit le député de Seine-Maritime.
Et évidemment, "les enfants sans moyens financiers ou ayant certaines difficultés scolaires seront tous concentrés dans les mêmes écoles laissées pour compte", a ajouté M. Fabius, député de Seine-Maritime, sans démagogie populiste
"Je ne suis pas d’accord avec les thèses de la droite. Je ne suis pas d’accord non plus avec une gauche qui se contorsionne et qui croit qu’en chaussant les bottes de la droite ou du centre elle va gagner, puis réussir", dit encore Fabius.
Sur l'Europe, Lolo s'est insurgé contre l'idée défendue par Nicolas Sarkozy de "court-circuiter le vote référendaire" en soumettant au parlement un "mini-traité". Il estime que "ce que le peuple français a décidé par référendum doit être soumis, d’une façon nouvelle et différente bien sûr, à la France par référendum".
Pour D’Jack Lang, le très ancien ministre de l'Education nationale à qui personne n’a rappelé qu’il ne l’était plus, a déclaré le 10 septembre que la carte scolaire était une bonne chose et qu'il fallait "la perfectionner, l'améliorer, la rendre non pas plus souple mais parfois plus contraignante", estimant que la carte scolaire était "un instrument parmi beaucoup d'autres "pour permettre à l'école républicaine d'être "un creuset social et culturel, une école de la mixité et du métissage". Et d’ajouter :"Ne commençons pas par casser l'instrument sous prétexte qu'il est imparfait et parfois contourné", a-t-il lâché, entre d'jeunes...sur Radio-J.
De son côté, le Premier ministre, Dominique de Villepin, a annoncé vendredi 8 septembre une "concertation" entre les enseignants, les parents et les élus locaux pour "aménager" la carte scolaire. Il a estimé qu'elle connaissait des "problèmes évidents", ne justifiant toutefois pas qu'elle soit "totalement supprimée.
Le problème reste entier...

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