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vendredi 8 septembre 2006

Libération: effets du culte de la personnalité.
Les journalistes Antoine de Baecque, rédacteur en chef adjoint chargé de la culture, Dominique Simonnot, ancienne présidente de la Société des rédacteurs de Libération, Florence Aubenas et Jean Hatzfeld, ont annoncé jeudi 7 septembre qu'ils quittaient le quotidien, estimant "être en désaccord avec ce qui se passe au journal". Sibyllin!...Sans qu’on en sache vraiment plus, sauf à penser à une crise d’urticaire épidémique au seul nom de Rothschild, au sein d’une rédaction habituée au laisser-aller post-soixante-huitard.
Dans une lettre adressée au PDG du journal, le quarteron de journalistes, d'une part dévôts, d'autre part ‘factieux’ demande à bénéficier de la clause de cession, une mesure qui permet aux journalistes de quitter leur journal en bénéficiant des avantages du licenciement économique lors d'un changement de propriétaire du journal.
Une clause équivalente existe-t-elle ailleurs que dans le monde privilégié de la presse ?
Dès l'annonce du départ de Serge July cet été, la clause de cession avait été réclamée par le SNJ et SUD.
Pourtant, la médiatique Florence Aubenas précise : "Nous demandons la clause de cession parce qu'un des actionnaires a pris le contrôle du journal. " En quoi la raison invoquée est-elle a priori un motif suffisant ? Et cela seulement quelques semaines d’été après le départ de July. Sans que grand-chose ait pu vraiment évoluer au sein de la rédaction. La ligne éditoriale du quotidien aurait-elle changé ?
"Pour nous, le départ de Serge July le 29 juin a rendu effectif le contrôle de la société Libération par celle d'Edouard de Rothschild", a fait valoir Florence Aubenas. Depuis le départ de Serge July, Vittorio De Filippis a pris la présidence du quotidien dans le cadre d'une cogérance entre Rothschild et la Société Civile des Personnels de Libération (SCPL), deuxième actionnaire du journal. Il s’agit donc clairement d’un préjugé politique à l’encontre de la nouvelle direction : un délit de faciès ?
La direction a refusé l'application de cette clause et les quatre journalistes devraient saisir la semaine prochaine le tribunal des Prud'hommes.
Serge July, le fondateur de Libération, s’est déclaré contraint au départ par le principal propriétaire du titre, le banquier Edouard de Rothschild, effrayé par les pertes du journal. La direction a refusé l'application de cette clause et les quatre journalistes devraient saisir la semaine prochaine le tribunal des Prud'hommes.
Le vote du personnel de Libération sur l’entrée d’Edouard de Rothschild dans le capital du quotidien, est intervenu le 20 janvier 2005. En dépit de l’opposition de Sud et du SNJ-CGT, mais conformément au souhait du SNJ qui avait appelé à un oui « raisonné et vigilant » , les personnels de Libération se sont prononcés en majorité pour l’acceptation de l’offre d’Edouard de Rothschild, par 197 suffrages positifs sur 342 votants (soit 57,6 % des voix).

Cofondateur du quotidien Libération en 1973, Serge July l'a dirigé jusqu'en juin dernier. A cette date, il a dû donner sa démission après un désaccord avec Edouard de Rothschild, l'actionnaire principal du journal, qu'il avait fait entrer au capital. L'ancien Pdg de Libération a indiqué hier qu'il divergeait avec ce dernier sur "l'ampleur des investissements" à consentir pour adapter le quotidien à l'environnement des nouveaux médias. Interrogé sur RTL sur son départ de Libération en juin, Serge July a souligné qu'il fallait investir "considérablement", "avec des groupes de presse et de communication sur le long terme", pour utiliser les nouveaux médias comme la téléphonie mobile. "On vit une révolution qui fait mourir les quotidiens dans le monde entier", a-t-il dit. La situation de Libération est "difficile" mais le journal a une "bonne équipe".
Homme de presse écrite depuis plus de trente ans, Serge July dispose aussi d'une très longue expérience de la radio ; il a été éditorialiste sur Europe 1 de 1983 à 1995, et de la télévision sur TF1, tout d'abord dans l'émission « Débat » de 1989 à 1992 avec Michèle Cotta et Philippe Alexandre, puis sur France 3, où il a participé à de nombreuses émissions, notamment « Politique Dimanche » et « France Europe Express » -en perte d’audience- avec Christine Ockrent. Serge July se retrouvera sur RTL à la rentrée. La radio de la rue Bayard a annoncé qu'il livrera un éditorial politique hebdomadaire, chaque samedi matin, à 8 h 17.
Serge July intégrera également l'équipe de polémistes participant à l'émission quotidienne de Nicolas Poincaré, sur RTL.

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