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mardi 27 mars 2007

La gauche colonialiste

Quand la gauche française était colonialiste
Henri Amouroux
(historien, membre de l'Institut) proposait ces rafraîchissements de mémoire, le 25 octobre 2006. (présentation PaSiDupes)
Que le film Indigènes, par la justesse et, parfois, par la noblesse de son ton, ait ému jusqu'aux politiques, contribuant ainsi à réparer des injustices commises à l'égard de ceux qui étaient venus des « colonies », puis de l'Empire, ces taches roses sur nos manuels de géographie, pour défendre en 1914-1918, 1939-1940, pour libérer en 1944-1945 la « mère patrie », est chose heureuse.
On souhaiterait que plusieurs films, de même qualité, s'intéressent à des problèmes de société - il n'en manque pas - pour déclencher des prises de conscience identiques.

Mais, il serait détestable qu'I
ndigènes soit utilisé dans le débat politique, et surtout, qu'historiquement dévoyé, il serve à mettre en accusation la droite alors qu'elle ne fut, politiquement, pour rien dans les conquêtes coloniales de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, conquêtes, oeuvres de la gauche, seule au pouvoir entre 1877 et 1919. Et de Jules Ferry, l'un de ses champions. Oui, c'est le même Jules Ferry, auquel nous devons l'enseignement primaire obligatoire et (c'est moins flatteur) l'expulsion des congrégations religieuses, qui fut le plus grand « colonisateur » français du XIXe siècle finissant.

Analyse de l'oeuvre de Regamey: lien

Dans un livre publié en 1931, l'auteur, Maurice Pottecher, écrit d'ailleurs : « il serait assez vain de décider si, oui ou non, l'oeuvre coloniale de Jules Ferry est égale en importance avec celle qu'il réalisa dans sa réforme de l'enseignement. » Président du Conseil du 23 septembre 1880 au 25 mars 1885 - avec la seule interruption d'un gouvernement Gambetta, qui dura deux petits mois seulement - Ferry installa ou raffermit les positions françaises à Madagascar, au Maroc, en Tunisie, dans ce qui allait devenir l'immense Afrique occidentale et l'immense Afrique orientale, en Annam, enfin. La droite anticolonialiste le détestait, le disait allié de l'Allemagne, qui ne voyait aucun inconvénient à nos expéditions lointaines, l'appelait « le Tonkinois » , et, après la première défaite de Langson (car il y en eut une autre, plus cruelle encore, en 1953), elle salua par des cris de joie sa démission.

Or, Ferry et ses adversaires, malgré leurs querelles et leurs contradictions, poursuivaient le même but. Humiliée par la défaite de 1870, la droite voulait que toutes les forces et toutes les pensées du pays soient tournées vers la reconquête de l'Alsace et de la Moselle, que la vie de nos soldats ne soit pas gaspillée au loin.
Ferry pensait - et la gauche le pensait avec lui - que « l'on n'est pas une grande puissance en restant terré chez soi », et qu'il ne fallait pas laisser la Grande-Bretagne occuper seule l'Afrique, s'intéresser seule à l'Asie. À l'origine, et même s'il est vrai que la gauche porte la responsabilité de la colonisation française du XIXe siècle, les deux conceptions étaient également patriotiques. Les préoccupations mercantiles viendront plus tard.

Nous sommes d'ailleurs encore quelques-uns à nous souvenir de cette affiche géante, placée en 1940 à bien des carrefours. Elle montrait une minuscule Allemagne, cernée, menacée d'être bientôt engloutie par l'Empire britannique (le premier au monde), et par l'Empire français (le deuxième). Elle disait : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts. » Aux Français fuyant la Wehrmacht, elle semblait grotesque et tristement ironique.

Elle disait vrai, cependant. Car, c'est grâce à l'Empire, réarmé clandestinement par Weygand, rallié à Giraud, en novembre 1942, puis à de Gaulle, que la France ne dut pas sa libération, presque exclusivement - je n'oublie pas la Résistance - aux armes anglaises et américaines.

Raison de plus pour rendre justice aux «
Indigènes » survivants des longs combats pour la libération de la France, et pour honorer leurs morts.





Politique de Jules Ferry en Tunisie





Oublieuse de son passé, la gauche s'est livrée, sans honte aucune, à la récupération du film 'Indigènes' à des faits électoralistes, orchestrant l'émotion nationale, dans un souci de REPENTANCE non oralisée...: la notion de 'sens de l'histoire' est utile à quiconque n'a pas avantage à se retourner sur son passé...

On ne refera pas les socialistes; mais il ne faut pas qu'il nous la fasse!

Dans un souci de ré-écriture de l'Histoire et de 'vérité historique', le PS a osé distribuer ce type de tract qui participe de la volonté d'occulter son passé de colonialiste et d'accréditer l'idée fausse que gauche rimerait avec anticolonial: nous savons désormais à quoi nous en tenir!...

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