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vendredi 21 septembre 2007

Le bac, dépecé, vidé et farci...

L’OCDE et Darcos tordent le cou au bac.
L’OCDE (rapport dans Les Echos-doc pdf-) est l’auteur du dernier gag en matière d’éducation. Sans rire, cette organisation observe que les bacheliers qui n’ont pas le bac rencontrent davantage de difficultés à trouver un emploi que les autres, c’est-à-dire les 90% qui se voient offrir le bac! Conclusion inattendue? Il faudrait encore plus de laxisme et l’attribuer à tous Défense de rire! L’OCDE fait du Besancenot qui préconise d’aligner tous les régimes de retraite sur les régimes spéciaux : plutôt 37 annuités et demi plutôt que 40, pour faire face au vieillissement de la population et au déficit budgétaire… L’OCDE propose en somme que le bac ne soit plus qu’un certificat de fin d’études, et non plus le premier diplôme universitaire, qui n’est d’ailleurs plus le sésame pour aller couler des jours heureux dans n’importe quelle filière, pourvoyeuse de chômeurs.
Le bac transformé de parchemin en peau de chagrin !
Le ministre de l'Education, Xavier Darcos, souhaite s'attaquer à la suprématie de la filière S. L’intention est louable…
La question est en fait de savoir si les lycéens passeront un jour un seul et même bac ? Pour rééquilibrer les filières entre elles,
le ministre de l'Éducation a évoqué la création d'une filière commune et donc d'un seul bac en tronc commun, avec des options. Au moment où le tronc commun est condamné au collège, on en reste baba (pas cool) !
Il s'agirait par exemple pour les lycéens de présenter les matières principales comme le français, la philosophie, les mathématiques, la physique et de passer en outre des options de mathématiques renforcées ou encore de … latin ( !). Et les langues? « C'est une orientation vers laquelle il faut aller mais ça ne peut pas se faire sans qu'on ait parlé très longtemps auparavant avec nos collègues », a-t-il déclaré jeudi 13 septembre sur RMC.
Le tabou d'une modification du bac serait-il levé ? Risque pas! Tous les ministres qui se sont penchés sur la question se sont cassé les dents lorsqu'ils évoquaient, notamment, un passage du bac au contrôle continu –ce qui n’a rien à voir avec le projet actuel-, espérant, au passage, économiser une partie des 45 millions d'euros que coûte cette institution chaque année à la collectivité –ce qui reste d’actualité, vu la multitude d’options, rien qu’en langues diverses et variées, mortes ou moribondes, sans critère d’utilité, puisqu’on sacrifie à la culture. Mais l'idée d'un bac unique est évoquée pour la première fois.
Dans l'entourage du ministre, on précisait le 13 avec prudence qu'il n'est « absolument pas question de supprimer le bac », mais qu'un rééquilibrage des séries, en amont, pourrait être envisagé. Des propositions en ce sens seront faites en janvier 2008. La dernière réforme d'ampleur sur le sujet qui date de 1993 n'a pas, en effet, produit les effets escomptés : revaloriser la filière L (littéraire -souvent peuplée d’élèves que les conseils de classes n’arrivent pas à caser ailleurs) et réduire la suprématie du bac S (scientifique, peuplée d'arrogants qui n'ont pourtant encore rien réussi, malgré le gavage en cours particuliers de ... maths). La décision -par les parents- du passage de première en terminales, même et surtout contre l'avis du conseil de classe, va-t-elle durer, pardon, 'perdurer', c'est tellement plus actuel.

Personne au ministère, mais encore moins à la FSU ou au SGEN ou encore au SNALC, pourtant bien pourvus à priori en intellectuels de haute volée, n’a envisagé de rééquilibrer les coefficients, dont certains atteignent de sommets qui donnent le vertige aux élèves et à leurs parents et aux profs qui enseignent les maths aux somptueux coefficients de 7, voire 9 (contre 3 en LV1, anglais par exemple, tellement inutile), en série S (scientifique). Il faut ajouter des coefficients 7 en science physique ou SVT, toujours en série S , pour comprendre que le choix stratégique élémentaire est vite pris de négliger d’apprendre à raisonner sur un texte (ou même à le comprendre…), à rédiger dans sa langue maternelle ou à parler la langue véhiculaire la plus répandue. OK ? L’avènement du bon sens n’est toujours pas annoncé au ministère depuis la dernière présidentielle.

Pour la quatrième fois en trois semaines, le ministre ne s'est pas seulement attaqué à l'élitisme du bac S (scientifique). La série ES (économique et social) est aussi dans l’œil du cyclone. Trop peu de bacheliers ES vont en classe prépa, considère-t-il, comme si c’était le critère ultime. « De même dans les sciences humaines et dans certains grands amphis de droit ou de langue, on voit des taux d'échec qui ne sont pas négligeables », assure le ministre. Observation justifiée qui nous renvoie aux coefficients démobilisateurs que le ministre veut ignorer. En réalité, Xavier Darcos souhaite casser la hiérarchie mythique des filières qui veut aujourd'hui que S soit considérée comme la voie royale mais qui draine des candidats peu scientifiques qui obtiennent le bac en ajoutant des coeff. de matières littéraires pour compenser les faiblesses en enseignement scientifique, lequel assure plus de débouchés et de nombreux déboires, aussi. X. Darcos s'inquiète que la série littéraire soit désertée ou mal pourvue et que S ait pour principale fonction « de sélectionner des élites tant scientifiques que littéraires », ce qu’elle ne réussit pas à faire. Il souhaite que plus d'élèves s'orientent vers L, et que ceux qui choisissent S veuillent vraiment faire une carrière scientifique. Une série, au lieu de trois , en bac général…

Ces propos ont suscité l'ire des professeurs d'économie (qui ont de beaux restes de latin…) mais aussi celle des lycéens, ou de leurs représentants, qui n’ont pas pu matériellement le temps de consulter leurs bases…. Pour Tristan Rouquier (toujours au lycée?), de la FIDL(bien à gauche) , l'un des deux syndicats lycéens, il faut surtout « se demander pourquoi les prépas aux écoles de commerce prennent en majorité des bac S ». Ce qui n’est pas faut, mais qui est une bizarrerie à laquelle le ministre tente précisément de s’attaquer. Le syndicat d’élèves de gauche considère par ailleurs que la question essentielle n'est pas celle des lycéens titulaires d'un bac général, qui réussissent peu ou pas en fac –un réel problème que la Fidl ne peut pas évacuer avec cette légèreté- quelle que soit la filière, mais plutôt celle des sections technologiques dont les taux de réussite au bac sont glorieux, mais dont les taux d'échec sont massifs à l'université. Les BTS (en deux ans) existent pourtant, avec la possibilité de continuer en IUT. Si la Fidl veut s’intéresser aux sections technologiques, il faut donc qu’elle le fasse sérieusement, sans misérabilisme, ni démagogie. La complicité de la presse spécialisée, qui ne peut pas ignorer les BTS et les IUT, participe d’ailleurs de cette hypocrisie…
Les professeurs de sciences économiques estiment quant à eux que les bacheliers ES n'ont pas à rougir de leurs parcours. Un témoignage peu enthousiaste et sujet à caution, puisqu’ils souhaitent sauver leurs postes… La presse, qui se déclare spécialisée, n’adopte pas une attitude impertinente dans tous les cas de figures ! A l'université, 74,9 % d'entre eux réussissent leur licence sans redoubler, contre 70,4 % des bacheliers S et 69,8 % des bacheliers L, notent les professeurs, qui ajoutent sans parti pris militant que le bac ES mène à tout « même à la présidence de la République », remarquent-ils, ironiques, puisque Nicolas Sarkozy est titulaire d'un bac B, approximativement l'ancien bac ES. Puisqu’ils en sont aux approximations tendancieuses, ils noteront, en leur for intérieur, qu’il ne s’en est pas tenu là et qu’à l’époque du bac B, l'examen était nettement moins dévalué : moins ‘démocratisé’ et plus sélectif… Comme les élections présidentielles!
Puisque ces professeurs sont drôles (ah! ah! ah!), nous compléterons leur éducation politique en leur apprenant que leur candidate favorite, Sa Cynique Majesté Royal, dont la courbe dans les sondages était si inflationniste, a fait une licence de ... Sciences économiques à la faculté de Nancy, mais s'est faite étendre à la Présidentielle 2007. Les facs de Sciences Eco ne produisent-elles que de bons produits? Darcos était pas arrivé à temps. Le PS ne s'en est toujours pas remis!
Revaloriser les universités semble bien être l’objectif à attendre et ce n’est pas du luxe…

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