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mercredi 21 novembre 2007

Le PS, point de chute des meneurs étudiants

Le PS, retraite dorée des activistes réformés
Combien d'annuités dans le mouvement étudiant?
Blocages anti-LRU, pâle répétition de la grève contre la loi Devaquet
L'abrogation de la loi Pécresse n'est qu'un prétexte, une occasion à saisir, un tremplin. Ce que veulent les meneurs étudiants, c'est faire leur trou: décrocher un parrainage politique, dégoter une niche -ce qu'on appelait une 'planque', en gagnant des galons sur le front de l'opposition au sarkozysme.
D'ex-étudiants trotskistes s'embourgeoisent au PS
Julien Dray
Il est l'archétype du politicien qui doit sa carrière aux manifs.
Ses débuts remontent à 1973 lorsqu'il se bat, à 22 ans, contre l'abrogation des sursis militaires pour études prolongées. Devenu prof de fac (il est même devenu professeur-chercheur, mais comment et où donc? Ca paie bien?), il en profite pour orchestrer tous les mouvements étudiants jusqu'en 1988, dont celui contre la réforme Devaquet, D'abord militant de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), puis rallié par opportunisme à François Mitterrand, Julien Dray a créé SOS-Racisme, en 1984, et le syndicat lycéen FIDL, en 1986. Il est aujourd'hui député de l'Essonne et porte-parole du PS (tendance Royal). Retraite assurée.

Jean-Christophe Cambadélis

De gauche à droite : Philippe PLANTAGENEST, Michel ASSOUN, Jean-Christophe CAMBADELIS, Marc ROSENBLAT et Philippe DARRIULAT (sortie d'un rendez-vous au Ministère des Universités, début 1981, photo parue dans "L'étudiant de France", journal de l'UNEF-ID, n°5, janvier 1981)

Formé à l'OCI (Organisation communiste internationaliste), un groupuscule révolutionnaire dissous en 1965, « Kostas » s'est occupé du noyautage des mouvements étudiants jusqu'à son ralliement au PS en 1986. Ca a toujours existé! Entre-temps, il avait fondé l'Unef-ID, ce qui lui avait permis d'être rémunéré -en plus de son mandat de député- par la Mutuelle nationale des étudiants (MNEF) pour un emploi fictif.
On sait qu'il est né à Neuilly et qu'il a fait des études de sociologie à Nanterre, mais on ne lui a jamais connu d'autre métier que la politique. D'ou sa parfaite connaissance du monde du travail...

David Assouline
Même parcours que les autres, même récompense: d'abord une coordination lycéenne, puis la célébrité grâce aux manifestations contre la loi Devaquet de 1986, suivie d'un passage à la tête de l'Unef-ID, avant l'avènement sous l'égide du PS.
David Assouline est également un ancien trotskiste, mais il est resté plus longtemps à la LCR; son ralliement au PS ne date en effet que de 1995.
Du coup, sa carrière est plus enviable: adjoint au maire de Paris depuis 2001, cet ancien prof d'histoire a été élu sénateur en 2004, à l'âge de 45 ans.

De gauche à droite : Jean-Marie LE GUEN, PascalBEAU, Bernard RAYARD, Philippe PLANTAGENEST, Marc ROSENBLAT, Jean-Christophe CAMBADELIS. Au micro : Robi MORDER (Collectif National de l'UNEF-ID, septembre 1981, photo parue dans "L'étudiant de France", journal de l'UNEF-ID, n°11, octobre 1981)

Philippe Darriulat
Ancien de l'OCI et de l'UNEF-ID, et prof d'histoire lui aussi, il était à la tête de l'Unef-ID quand il négocia la loi Devaquet en 1986, sans croire à une possible mobilisation contre elle, Son erreur fut alors de sous-estimer le noyautage que Julien Dray organisait au même moment dans les facultés de sociologie.
On connaît la suite : l'extrême gauche remporta et l'autonomie des universités prit vingt ans de retard. Darriulat n'y a gagné qu'un emploi à vie au PS, et une carrière moins flamboyante que celle des autres.

Delphine Batho
Une élève et une fidèle de Julien Dray, qui la coopta à la tête de la FIDL en 1990, à l'âge de 17 ans. Ancienne du collège Henri IV, elle était déjà dans la rue à 13 ans pour protester contre la loi Devaquet. Elle lâchera ependant ses études après son élection comme présidente de la FIDL, pour ne plus faire que de la politique.
Elue au bureau national du PS en 2000, puis à son secrétariat en 2004, elle a défendu «l'ordre juste» de Marie-sEGOlène Royal avant de se voir offrir en prêt son siège de député dans les Deux-Sèvres. Et une retraite...

Nasser Ramdane
En 1990, il y avait cru. Suite à des émeutes, les lycéens manifestaient chaque semaine contre la violence, et Nasser Ramdane était à leur tête. Il s'était alors débrouillé pour obtenir de nouveaux droits et pas mal de crédits. Mais l'ennui est que le ministre conspué était Lionel Jospin. Une insolence que le jeune homme aggrava en adhérant quatre ans plus tard au PCF. Nasser Ramdane ambitionnait d'être député ; il est aujourd'hui conseiller municipal de Noisy-le-Sec et président de SOS-Racisme Ile-de-France.

Bruno Julliard
Maman est maire socialiste du Puy-en-Velay, ce qui ne lui a pas nui… Après de longues années de militantisme et d'études à Lyon II, l'actuel président de l'UNEF-ID est confiant: il ne manquera pas de profs sympathisants, il obtiendra bientôt son doctorat en droit, pour services rendus, et il exercera ensuite « un vrai métier », sans « se laisser nourrir par la politique » (sic). Déjà âge de 27 ans, bac +8, il a milité autrefois au PS.
Mais on peut porter à son crédit le fait d'avoir été le premier dirigeant de l'UNEF, sans pour autant l'émanciper du PS, à libérer ce syndicat étudiant de l'emprise de Julien Dray, qui justement souhaitait passer à autre chose.

Julie Coudry
28 ans et déjà douze ans de militantisme derrière elle. Elle en espère davantage devant. Car c'est le syndicalisme qui l'intéresse, pas la politique. Sa première manif date de 1994, et son départ de l'UNEF, de 2003; elle ne concevait pas qu'on puisse s'opposer par principe à une réforme «aussi favorable aux étudiants» que celle du LMD.
Depuis, elle a fondé le Confédération étudiante (CE), proche de la CFDT. Plutôt favorable à la loi Pécresse et hostile au blocage des facs, Julie Coudry demande cependant « davantage de moyens et certaines garanties » avant son entrée en application. Un réflexe socialiste.
Des constantes révélatrices ?

1 commentaire:

  1. Philippe Darriulat semble en passe de trouver une raison sociale plus en rapport avec celle de ses collègues de l'ex-OCI. Il vient en effet d'être élu professeur d'histoire contemporaine à l'IEP de Lille. Le fait mérite d'être salué tant il n'était pas le favori de ce concours. Il présentait un dossier scientifique et professionnel parmi les moins fournis.
    Qu'importe ! Le soutien des membres internes du comité de sélection (appuyé, selon la rumeur, par le directeur de l'IEP lui-même) paraît avoir été décisif dans ce succès particulièrement inattendu...
    L'activisme militant, tant passé que présent, offre donc encore de solides possibilités de carrières dans une université pourtant en crise... et en quête de talents plus scientifique que politico-syndical.

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