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jeudi 26 juin 2008

Enseignement : peut-on juger la gifle sans juger l’insulte ?

C’est le respect que l’idéologie dominante entend condamner
José Laboureur sera jugé pour avoir giflé un enfant de 11 ans qui l'avait traité de "connard".
Le jeune adolescent et sa famille ne se sont pas déplacés.

Les hypocrites s’offusquent de la gifle mais ferment les yeux sur l’insulte. L’injure est un détail de l’Education Nationale au quotidien. La gifle ne l’est pas et seul le sensationnel retient l’attention. Le caractère exceptionnel de la gifle est amplifié par la banalisation du manque de respect des enfants envers les adultes, et de l’autre. Au lieu d’être facteur de relativisation, l’exception rend le geste plus intéressant. Il est clair que notre société a allégrement sauté une étape, puisqu’elle condamne l’adulte qui a un geste naturel pour se faire respecter et l’enfant qui ne respecte personne.
Dans une salle de classe, lieu ouvert, ni l’insulte, ni la gifle ne peut être occultée.
La scène s’est donc produite en public, mais l’irrespect est né dans le secret des familles pour s’étendre à l’anonymat des lieux publics ouverts. Il est ensuite apparu dans l’école, peu à peu, sans que personne ne l’ait vu venir. Cette progression subreptice a été négligée, puis tue. Aujourd’hui, alors que les cas se multiplient dans toutes les villes et s’étendent aux villages, le ministère est mal informé car les chefs d’établissement ne font pas remonter les rapports d’actes délictueux à leur autorité de tutelle, de crainte d’être mal jugés.
Pourquoi l’insulte ne traumatise-t-elle donc personne ?
Au recul de la moralité correspond la progression de la violence, qu’elle soit physique ou verbale. Dans le même temps où la politique impose au professeur de se muer d’enseignant en éducateur, la société le prive paradoxalement de sa considération et le traite en garde d’enfant, en tuteur. Le maître d’école d’antan n’est plus aujourd’hui le maître de l’école: l’enfant est le roi à la maison comme à l’école et partout, avec le consentement forcé de ses parents. Ceux-ci se doivent d’être jeunes, ouverts et permissifs. Et copains ! Le prof peut-il être autre chose ? Le pourvoyeur de notes, le passeur d’une adolescence torturée à une jeunesse rebelle, le facilitateur d’intégration, quelle qu’elle soit !
En démissionnant, les parents poussent les enseignants à la démission. D’ailleurs pourquoi les employés de l’Etat réussiraient-ils mieux que les géniteurs qui savent tout mieux que quiconque de ce qui est bon pour leurs rejetons ? S’il est un lieu où le droit du sang a cours, c’est bien à l’école en matière d’autorité. Or, si les parents se font insulter ou se laissent simplement dominer à la maison, ni eux ni leurs gosses ne pourraient admettre qu’une tierce personne réussisse à se faire respecter, là où ils ont échoués.
On n’insistera pas sur l’injure, au risque de se faire montrer du doigt. Le père de l’enfant a-t-il en effet donné l’exemple ? Il a peut-être coutume de traiter chez lui les professeurs de ‘connards’ ? Et sa hiérarchie ? L’exemple ne viendrait-il que de l’extérieur ? Juger le jeune mal élevé amènerait à se tourner vers les pratiques de la famille et du quartier…
En revanche, l’honneur d’un prof ne requiert aucun ménagement, ni compréhension, alors même que la société veut bien reconnaître ses mérites, quand tout va bien, ou que rien ne transpire, qui pourrait l’interpeller, la perturber. Un adulte est insulté en public par un enfant, la belle affaire, puisque c’est le quotidien des parents ! La victime a plus de cinquante ans, le petit grossier n’en a que onze et cet écart plaide en faveur du petit impoli. Le respect de soi imposait de riposter comme personne n’avait manifestement eu le courage de réagir.
L’enfant, ni ses congénères, n’aura pourtant appris quoi que ce soit dans cette affaire. Notre société suicidaire se dégrade avec volupté. Les forums se répandent en idées creuses et incohérences. C’est le fruit d’un certain enseignement. L’accusé sera jugé sur les critères que propage l’Education Nationale. La leçon de respect que l’enseignant a infligée est effacée. La société passe encore à côté d’une occasion de rappeler le respect à ses enfants.
L’idéologie paralyse les parents comme les enseignants : notre société est gangrenée.
Bayrou libéré de cette idéologie

La gifle de François Bayrou envoyé par TVVORE47

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