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vendredi 27 juin 2008

L’A*P, accusée d’abus de position dominante

Déontologie : des agences de presse accusées de pillage de confrères

Mediapart règle ses comptes avec la profession

Edwy Plenel (né en 1952) qui rejoignit la Ligue communiste révolutionnaire et fut journaliste dans l’hebdomadaire de la LCR Rouge, fut directeur de la rédaction du quotidien Le Monde de 1996 jusqu’à sa démission volontaire en novembre 2004.
Ce polémiste a encore un problème, non pas seulement avec le pouvoir mais aussi avec ses camarades journalistes, non pas les patrons de presse, mais les insolents de base qu’il accuse de pillage. La rédaction de son site vieux de trois mois n’en peut plus de se voir dépecer par ceux qui ont renoncé, selon elle, « aux principes professionnels, aux valeurs démocratiques, aux exigences déontologiques qui nous rassemblent autour d'un même métier, quels que soient nos supports, nos titres, nos entreprises. Car s'il existe, en France, depuis 1935, une carte professionnelle des journalistes, c'est bien pour signifier cette appartenance commune, au-delà des affiliations salariales d'un moment ou d'une vie, dans des journaux, des agences, des radios, des télévisions et, maintenant, des sites d'information. Journalistes, nous partageons des règles, des droits et des devoirs, qui nous unissent et nous obligent, notamment dans l'adversité face aux pouvoirs. » Tout cela est donc trop beau pour être vrai.
La bande à Plenel exige le respect
« Or, ces temps derniers, à Mediapart, nous en sommes à désespérer de cet idéal commun et de son respect par une partie de la profession. Qu'on ne se méprenne pas: nous ne demandons aucun privilège, aucun raccourci, aucune aumône. Juste le respect des règles confraternelles. Notamment le respect de cette règle élémentaire que nos anciens avaient cru bon d'inscrire dans la première Charte des devoirs professionnels des journalistes français, rédigée en 1918 et révisée en 1938: « Un journaliste digne de ce nom ne commet aucun plagiat, cite les confrères dont il reproduit un texte quelconque ».
Mediapart se situe au-dessus du lot
A Mediapart, nous sommes un jeune journal en ligne, tout juste trois mois de vie, mais dynamique et entreprenant, indépendant surtout. Nous publions de nombreuses informations exclusives, dérangeantes ou originales, et, dans la plupart des cas, pas vues ou pas lues ailleurs. Cela ne nous empêche pas de citer abondamment la concurrence, loyalement, scrupuleusement, amplement, avec cette conviction que la défense du pluralisme, de la liberté et de l'indépendance des médias commence dans les médias eux-mêmes, avec des journalistes qui respectent le travail des autres journalistes. Or la réciproque est de moins en moins vraie.
Mediapart exige un peu de moralité de l’A*P
Ce mercredi 25 juin, en voyant qu'une de nos informations était étouffée dans l'indifférence générale, tandis qu'une autre était pillée dans une allègre sauvagerie, nous nous sommes livrés à une petite revue de détail, que voici:
- mardi 24 juin, Mediapart a publié une enquête sur une affaire de corruption qui [selon Mediapart qui se donne de l'importance] inquiète l'actuel parti au pouvoir en France, l'UMP, risque de mettre en cause l'une des porte-parole du parti présidentiel et dans laquelle est mis en cause un cadre dirigeant du groupe Monoprix. A l'heure où sont publiées ces lignes (19 heures, le lendemain), aucune reprise, aucune citation, aucune dépêche. Seul LeFigaro.fr en a fait mention le premier jour. Comme si, au-delà de Mediapart, cette information - car c'en est une, et de taille - n'existait pas. [Si c’était le cas Le Canard se serait fait un plaisir de la reprendre à son compte…]
- mardi 24 juin, l'Agence F***** Presse diffuse à 20 h 53 une dépêche ainsi titrée: « Plainte à Paris du patron d'un groupe espagnol visant le groupe Bolloré ». [Comme si une plainte était nécessairement une preuve de culpabilité : Mediapart se plaint de l’A*P, mais l’agence est-elle pour autant coupable ?] Or, dès 9 heures la veille, lundi 23 juin, cette information faisait la « une » de Mediapart […].
Mais la dépêche de l'A*P ne mentionne aucunement Mediapart, affirmant tenir son information « de source proche du dossier », autrement dit d'une source anonyme. Notre information était pourtant ce qu'on appelle, dans le métier, une exclusivité, la règle étant alors de mentionner toujours le média qui a été le premier à la révéler.
- lundi 23 juin, à 15 h 22 pour A* P* et à 15 h 47 pour l'A*P*, deux dépêches annonçaient la nouvelle mise en examen de Gérard Longuet, ancien ministre, dans l'enquête sur le financement du défunt Parti Républicain.
[L’origine de cette affaire remonte à 1986 …] Aucune ne mentionnait Mediapart, toutes deux affirmant tenir leur information « de source judiciaire », au singulier pour l'A*P, au pluriel pour A*P*. Or les lecteurs de notre site avaient pu lire cette information trois jours plus tôt, le vendredi 20 juin, accompagnée d'une enquête fouillée sur cette vieille affaire ressuscitée. [Le réel problème de ce site est qu’il manque de lecteurs.]
- mercredi 11 juin, à 17 h 42, l'A*P diffuse une dépêche annonçant que, dans l'affaire Clearstream, « les juges reprennent leur enquête sur le rôle de Villepin ». Or, la veille, mardi 10 juin, Mediapart avait mis en ligne un article de Fabrice Lhomme révélant cette information, sous le titre « L'affaire Clearstream est relancée ». Faut-il préciser que l'A*P n'en faisait pas mention, affirmant tenir cette information, que sa rédaction avait amplement eu le temps de lire sur Mediapart, d'une anonyme « source judiciaire ». [Les aigris de Mediapart veut faire croire qu’ils sont les meilleurs quand ils ne sont que les plus rapides]
Mediapart est en mal de reconnaissance
Le site peine à exister et débine ses camarades pour rappeler qu’il bouge encore.
Mais il pue déjà.
Nous ne voulons aucun mal à l'A*P [il fallait le préciser, mais personne n’est convaincu]dont nous avons, comme toute la profession, défendu l'indépendance face aux pressions de l'actuel pouvoir politique. [Appel pathétique au retour d’ascenseur] Nous comprenons d'autant moins le sort qui nous est réservé, tant nous n'osons croire que ces pressions aient porté leur fruit. L'Agence, comme d'autres rédactions, a accepté notre proposition d'abonnement gratuit à Mediapart [il existe donc des cas de privilèges particuliers?] - ce n'est donc pas notre modèle économique payant qui est en cause. [La trésorerie de Mediapart serait-elle victime du réchauffement climatique dans les organes de presse ?] Sa rédaction sait que, tout jeune journal pas vraiment accommodant ni complaisant, nous ne percerons le mur d'indifférence construit autour de nous qu'avec l'aide de la profession, ce que les confrères de l'audiovisuel ont souvent compris. [Et refuse à l’ancien potentat de l’arrogant quotidien Le Monde]
Et, dans l'état du système d'information en France, l'A*P sait, par sa position dominante, voire exclusive, combien sa prescription pèse et combien, à l'inverse, sa non-prescription peut plonger dans l'oubli une information d'importance. [Cette situation n'est pas sans rappeler l'attitude de Sa Cynique Majesté Royal qui méprisait les "éléphants" et qui se plaignit de ne pas bénéficier de leur soutien, quand le vent tourna ...]
Des journalistes font la leçon à des journalistes
Encore une fois, nous ne demandons aucun passe-droit. Juste le respect des règles qui valent pour les titres déjà installés. Un média doit toujours sourcer ses informations et, s'il vient après un autre média sur une information jusqu'alors ignorée, il doit le mentionner comme référence, par simple respect confraternel, même s'il a recoupé l'information de son côté. C'est là un principe banal enseigné dans toutes les écoles de journalisme: une façon simple de respecter le droit d'auteur. Susceptibilité paranoïde.
Edwy Plenel brandit la menace
Notre faible notoriété ne saurait excuser le pillage du travail de notre rédaction. [Plenel souffre de sa petite taille, mais a raison sur le fond. Simplement, il découvre le mépris attaché à la faiblesse: il fallait qu'il connaisse celà!] Tout comme Le Canard Enchaîné qui, de longue date, tient chronique ironique de ces emprunts peu confraternels, nous pourrions tenir désormais la liste de ces mauvaises manières. Mais nous n'avons pas le cœur à cela. Chers confrères, la presse va-t-elle si bien, l'information est-elle en si bonne santé, la profession a-t-elle assez le moral [ et de moralité?], pour que nous soyons devenus si sauvages les uns envers les autres, si indifférents, si peu solidaires, si peu attentifs et respectueux ?

Edwy Plenel a créé la polémique pour attirer le lecteur.
C’est fait, avec le coup de pouce confraternel et solidaire de PaSiDupes qui depuis longtemps stigmatise les pratiques impérialistes de l’A*P. A titre d’exemple, cette agence interdit à certains de la citer.

On peut toujours à ce propos se rapporter aux grands principes déontologiques énoncés par Plenel et applicable à l'ensemble de la profession.
Et la liberté d'expression, comme la liberté d'expression, selon l'A*P, est-ce valable pour tous?...

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