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vendredi 20 juin 2008

Le « Camp du Drap d’or » socialiste: Delanoë-Henry VIII se rend à Lille chez Aubry-François 1er

Royal rassemble ceux qui ne l’aiment pas !
De part et d'autre, on s'est efforcé de minimiser ces retrouvailles de Lille, célèbre pour sa braderie. Un secrétaire national du PS apparaît, l' air bonhomme, au "Camp du drap d'or", le sommet de 1520 entre François 1er de France et Henri VIII d'Angleterre, pour tenter de s'entendre - en vain - sur le dos de Charles Quint.
Parce qu’ils ont de bonnes raisons communes de critiquer "le marketing politique" de Désirdavenir Royal Bertrand Delanoë et Martine Aubry auraient logiquement pu partir ensemble à la bataille du congrès du PS.


Sourires et mots aimables à qui mieux mieux pour les media ne dissimulent les regards furtifs de ce round d’observation où chacun évalue l’adversaire potentiel : le maire de Lille, Martine Aubry, a accueilli jeudi dans sa ville son homologue parisien, Bertrand Delanoë, sans que rien n'augure d'un rapprochement entre ces deux amis de Lionel Jospin, en compétition pour la direction du PS.
Dans la capitale des Flandres, simplement, deux maires aisément réélus au mois de mars au suffrage local, se dressent ostensiblement aujourd'hui face à Sa Cynique Majesté Royal ouvertement candidate à la succession de François Hollande au congrès de Reims en novembre. Les deux "éléphants" que les sondages placent désormais devant la poisseuse Royal, ont successivement pris la parole devant les militants PS du Nord.

Côté pompe, Bébert 1er fut accueilli sur le quai de la gare par le maire de Lille avant d'aller
dédicacer en librairie son ouvrage - motif officiel de son déplacement. Il s'est vu offrir par son hôte un maillot bleu frappé de l'inscription "C'est le Noôrd! Bienvenue chez les Ch'tis". Maillot bleu, aussi bien, de l’équipe de France à l’Euro 2008, éliminée en 8e de finale…
Devant les sympathisants, Martine Aubry a fait applaudir la victoire "exceptionnelle" de son invité lors des municipales. Bertrand Delanoë lui a rendu la politesse en défendant vigoureusement les 35 heures, "une réussite". Mais en coulisses, les proches du maire de Paris soulignent la légitimité de Bébert qui, selon eux, "est en situation naturelle" d'incarner le nouveau leadership du PS. La Ch’tite Aubry ne considère pas sa candidature moins naturelle et demande à voir, d'autant que se rassemblent actuellement autour d'elle nombre de responsables du Nord-Pas-de-Calais, une forteresse au PS.
Bébert a soigneusement évité de braquer l'ombrageuse Ch’tite, invitant à ne pas "tirer de conclusions" de cette rencontre, sans entretien privé, avec "une amie personnelle". Prenant les devants de la critique, elle aussi naturelle, il a assuré : "Je n'ai pas mis en scène cette rencontre", buvant brièvement un coca light avec elle, en gage d’allégeance socialiste à la multinationale américaine.
Brodant dans le même sens, l'ex-numéro 2 du gouvernement Jospin a affirmé que ce n'était pas "sur un quai de gare" qu'on entamait des discussions politiques de fond et qu'elle entendait profiter d'"une période de liberté" dans le débat socialiste interne avant que se nouent des alliances derrière un premier secrétaire en puissance. "Ayez un peu de patience!", a-t-elle lancé. Pour la nuit de noce, le gracieux Bébert saura assurément attendre.

Le numéro de duettiste s’est quelque peu éternisé
Tous deux ont prôné le jeu collectif. "Le congrès de Reims ne doit pas être le congrès de Martine, Bertrand, François, Pierre ou Manuel. C'est le congrès du Parti socialiste, et moi je prépare le congrès du Parti socialiste", a déclaré Bertrand Delanoë à la tribune.
Le congrès de Reims ne doit pas être une réédition de celui de Rennes, où le PS avait frôlé l'implosion ou du Mans, en 2005, "où nous avons fait semblant d'être d'accord sur tout", a souligné Martine Aubry devant une fresque frappée de la rose et d'un portrait de François Mitterrand.
Officiellement, les deux édiles ont réfuté l'idée d'un front "tout sauf Ségolène" en cours de construction. "Ni Martine ni moi (...) n'avons envie d'un congrès contre", a assuré Bertrand Delanoë devant les caméras. Mais l’union fait la force.

Le vif du sujet, côté coulisses
Delanoë en vient néanmoins à l’objet réel de sa visite, au vif du sujet. Il admet ainsi qu’il "aurait préféré une contribution ensemble" pour le congrès dès ce mois-ci et n'a pas caché son "envie que se rassemblent ceux qui pensent la même chose". A l’instar des stars au Camp socialiste du Drap d’Or.
Aubry, qui apparaît aujourd'hui comme le chef de file des "Reconstructeurs" (ses amis, ceux de MM. Strauss-Kahn, Fabius et Montebourg) et donc de l’opposition à Ergolhaine veut "débattre avec Bertrand Delanoë, et avec d'autres". D’autres, accessoirement.

Duplicité
D’un côté, le maire de Paris guignait vers les « Reconstructeurs ». Il a en effet jugé "intéressant" le geste de 13 responsables strauss-kahniens qui ont annoncé le même jour leur volonté de travailler avec lui. "Ca me met en confiance. Je sens que ce que nous sommes en train de construire est solide, parce que c'est un accord intellectuel et politique", a-t-il assuré.
De l’autre, en revanche, les partisans de ce même Bébert 1er, tel Harlem Désir, pointent déjà un défaut de cohérence chez la Ch’tite Aubry. "On ne l'attendait pas dans un arrangement avec des gens qui n'ont pas les mêmes conceptions qu'elle, sur l'
Europe, les questions économiques et sociales...". Bertrand Delanoë accepterait visiblement que les 13 Reconstructeurs lui fassent allégeance, au détriment de la Ch’tite de Lille.
A l’impossible, nul n’est tenu !
Avant, tout sourire de retrouver le maire pour une réunion avec des cadres et élus du parti, Bertrand Delanoë a équilibré ses comptes de campagne en regrettant les mots de l’amère Royal à son encontre, après qu'il se fût déclaré "socialiste et libéral". "Je trouve parfois qu'à l'égard de ma liberté, il y a des comportements qui pourraient être plus fraternels", a-t-il glissé.
Clairement cette fois, face aux militants, dans une pique directe à la candidate socialiste battue à l'Elysée, la maire de Lille a repris la banderille de Bertrand Delanoë pour, une fois de plus, déplorer que certains ( !) aient "mis de côté" les valeurs de la gauche pendant la présidentielle "parce que l'air du temps allait ailleurs, qu'il fallait suivre l'opinion".
Ils se sont séparés amis comme cochons… Et la cochonnaille, c’est pour bientôt ?

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