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samedi 7 juin 2008

Les transporteurs veulent nous faire payer leur note de gazole

Et le ferroutage, alors ?

Les routiers sont sympas ?
La FNTR (née en 1933) a plaidé pour la répercussion de la hausse du gazole dans les factures aux clients des transporteurs ! C’est une possibilité prévue par la loi : ils demandent qu’elle soit appliquée effectivement.
Le gouvernement a déposé un amendement en ce sens à la loi de modernisation de l'économie, en cours d'examen à l'Assemblée nationale, "qui oblige [à ce] que soit répercutée la hausse du pétrole sur la facture", a souligné M. Bussereau.


Le transport routier, une profession ultra-protégée
L'Union Nationale des Organisations Syndicales des Transporteurs Routiers Automobiles (UNOSTRA , née en 1947) milite depuis longtemps pour un carburant européen qui réduirait la concurrence et souhaite actuellement un remboursement plus rapide de la ristourne de TIPP (Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers), qu'elle souhaite mensuel et non semestriel.

Plus réaliste, TLF (Fédération des entreprises de transport et logistique de France) propose de son côté un remboursement au trimestre.
Le président de TLF, Philippe Grillot, observe d’ailleurs que la marge de manoeuvre du gouvernement est "très limitée" s'agissant du prix du gazole. Dans ce contexte, TLF demande que le gouvernement actionne d'autres leviers pour "faire baisser le coût" de revient du transport et notamment européens.

Elle demande un "gel des tarifs" de péages, qui ont grimpé de 25% depuis 2006, pour les deux ans à venir et un remboursement de 200 millions d'euros par les compagnies d'autoroutes qui seraient "redistribués aux professionnels". L'UNOSTRA demande un gel sur trois ans. Les péages qui devaient être supprimés à terme, sont maintenus… Mais ces augmentations frappent tous les consommateurs et pourquoi un "gel des tarifs" de péages ne s’appliquerait-ils pas à tous ? Le manque à gagner des sociétés d’autoroutes sera en effet exclusivement supporté par les automobilistes.

TLF insiste aussi sur des aides au renouvellement des véhicules et préconise une prime de 5.000 euros pour l'achat de camions propres répondant aux futures normes Euro 5. Les automobilistes dont le véhicule est aussi un outil de travail bénéficieront-ils également d’une prime.
Les organisations de transporteurs attendent aussi des reports de charges à effet immédiat, et à plus long terme, des allègements, notamment sur les heures supplémentaires. Le rapport avec le prix du gazole ne saute pas au yeux. S’agit-il de tirer le maximum d’avantages permanents à la faveur de la situation actuelle ? Bien qu’ils soient obtenus par la force et dans des circonstances qui n’épargnent pourtant personne, il est difficile ensuite de revenir sur des avantages acquis.

La hausse du gazole est un "révélateur de la vulnérablité" du monde industrialisé en général et, entre autres, du secteur du transport routier où les faillites se multiplient depuis le début de l'année, gémit M. Deneuville. Il estime que la crise actuelle résulte d'une "conjonction d'éléments: une explosion du coût de revient, une faible activité et des conditions de concurrence dévoyées". On avance le chiffre d’environ 500 entreprises qui ont dû cesser leur activité, parmi lesquelles combien sont-elles mal gérées. Combien d’aventuriers dans ce secteur, comme dans celui de l’immobilier ?
Les transporteurs routiers attendent donc aussi des mesures structurelles, notamment au niveau européen, sur l'harmonisation des taxes sur le gazole professionnel, la réglementation du "cabotage" (cf. ci-dessous) qui permet à un camion en transit d'exercer dans le pays où il se trouve, et une "harmonisation sociale" sur le temps de travail notamment par alignement de la définition du temps de travail français sur celle du temps de travail européen. Pas sûr que les routiers y gagnent…

La question de la prise en compte partielle du temps de repos dans le temps de travail resurgit à l’occasion de la hausse du prix du gazole, sans que quiconque n’y voie aucun lien. C’est manifestement la volonté d’exploiter au maximum une situation pourtant à elle seule déjà assez préoccupante. L’OTRE juge insuffisants les efforts de la collectivité en faveur des transporteurs et négligeable la suppression de la taxe à l’essieu.
En cherchant à surajouter toutes les revendications à un moment délicat, les entrepreneurs routiers perdent de leur crédibilité et de leur déjà faible coefficient de sympathie sur le motif du prix du gazole. En cherchant à tirer partie de la situation, les syndicats se déconsidèrent : si le prix du gazole à lui seul met en péril leurs entreprises, il n’est pas raisonnable d’en rajouter !

Pour information, le cabotage, dans le droit du transport routier de marchandises, consiste à quitter un pays avec un véhicule et a charger puis décharger, à plusieurs reprises, dans un pays frontalier, avec retour obligatoire au pays d'origine. La réglementation le concernant est protectionniste : elle a pour objet d'éviter des mises en concurrence déséquilibrées, en grand nombre, entre les transporteurs routiers de marchandises, qui seraient favorisés par des prix de revient (main d'oeuvre, carburants, véhicules) disproportionnés avec ceux supportés par leurs confrères étrangers. Les occasions sont donc multiples de faire le plein de gazole en dehors de la France : cela permet-il de pallier substantiellement la difficulté ?

La collectivité nationale doit-elle nécessairement
être solidaire des seuls 'gros-culs' ?

Les principales fédérations de transporteurs routiers réunissaient jeudi leurs instances nationales pour faire le point et décider des suites du mouvement.
Jeudi matin, l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), particulièrement exigeante, a poursuivi ses opérations escargot avec des actions dans la matinée en région parisienne sur l'autoroute A6 du Marché de Rungis à Fleury-en-Bière (Seine-et-Marne) et en région PACA à Toulon.

Les autres organisations syndicales seraient-elles moins gourmandes? Ou moins politisées ? L’OTRE cherche à amplifier le problème et se félicitait mardi que « de nouveaux mouvements de transporteurs débuteront dont une nouvelle action de forte envergure dans la matinée en Ile de France. Sur de nombreuses manifestations, les représentants des taxis (FNAT, FNTI) ont décidé de s’associer. »
Les particuliers devront-ils bloquer les raffineries et les entreprises de transports pour exprimer leur désaccord avec les syndicats radicaux, telle l’OTRE ?
L’alternative du ferroutage
Les Français peuvent aussi militer pour le développement du ferroutage.

Avec le soutien actif de Jacques Barrot

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