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dimanche 27 juillet 2008

Bachelot : protéger les mineurs contre la consommation d'alcool

La ministre veut interdire la vente d'alcool aux mineurs
La notion de citoyenneté habite les conversations mais ne franchit pas le barrage de la pratique. Lorsque Roselyne Bachelot veut passer à l’action, des parents s’insurgent et de bons citoyens responsables, accessoirement parents eux-mêmes et non moins responsables par définition, font de la résistance : «Nous sommes des commerçants, pas des policiers»
, lancent-ils depuis leurs tiroirs caisses !

Jusqu'ici, les mineurs de 16 à 18 ans pouvaient consommer n’importe quoi, sans que quiconque ne s’en préoccupe. Le sens citoyen des commerçants s’arrêtait à l’ouverture du tiroir-caisse. Pourtant la loi, encore une de celles qui restent inappliquées, n’autorisait déjà qu’un cocktail dans un café ou l’achat d'alcool en grandes surfaces. Ce sera impossible dès 2009.

Ivresse juvénile ordinaire ou exceptionnelle ?
Début juillet, un lycéen qui venait de fêter son succès au baccalauréat est rentré chez lui à Miribel (Ain) en état de très forte ébriété. Il est mort quelques heures plus tard des suites d'un coma éthylique.

Le temps de la biture d'antan à la bière est révolu
Deux semaines auparavant, sept mineures, des collégiennes âgées de 14 et 15 ans de la banlieue de Tournefeuille, près de Toulouse, avaient ingurgité de la vodka et de la tequila au petit matin, avant même le début des cours. Trois d'entre elles, ivres-mortes, avaient dû être hospitalisées d'urgence.

Faudrait-il se garder de toute généralisation ?

L’équité entre filles et garçons est assurée… Un scénario similaire s'était déroulé il y a quelques mois près d'Amiens où
deux lycéennes s'étaient effondrées, dans leur lycée, après avoir bu plusieurs vodkas dans le bar tout proche du lycée. La réglementation sur la proximité des bars et débits de boissons avec les établissements scolaires se serait-elle assouplie ? Ou serait-elle bafouée ?

Laxisme : le tribut en vies de jeunes
Aucun sociologue émérite, ni aucun pédagogue éminent n’a jugé bon de réactiver la théorie de la prévention, ni aucune de ses variantes. Ainsi les soixante-huitards ont-ils une nouvelle fois démontré leur irresponsabilité : il est interdit d’interdire ! Aucune organisation vertueuse, nul réseau de prévention ne s’est ému. L’empathie des fédérations de représentants de parents d’élèves se limite au poids des cartables et la FCPE ne prend pas en charge l’alcoolisme. Il ne s’est trouvé aucun syndicat lycéen pour réagir utilement : la FSU ne se préoccupe pas de l’alcoolisme précoce en milieu scolaire et n’a lancé aucune campagne que son organisation lycéenne vassale aurait pu relayer…

Courage politique et permissivité
La coupe était pleine en revanche pour la ministre de la Santé
(une bonne mère-la- pudeur ?) qui a décidé d'engager un combat contre cette banalisation de l'alcoolisme chez les jeunes, voire de plus en plus chez les très jeunes adolescents. Faire la différence entre ‘jeunes’ et ‘vieux’ adolescents est d’ailleurs en soi symptomatique de la volonté réelle d’enrailler ce fléau au pays des grands crus et de la bibine. Faut-il comprendre que les ‘très jeunes’ adolescents ne sont pas encore des pré-adolescents et que l’alcoolisme sévit déjà à l’école primaire ? Pas de quoi fouetter un chat !

Seul le fichier Edvige mobilise les belles consciences

Il ne serait pas concevable de prévenir les violences en recensant les mineurs récidivistes ou connus pour leurs tendances délictueuses. Il ne serait pas davantage tolérable de prévenir les comas éthyliques. Mais comment faire de la prévention, si les risques de violence ne doivent pas être identifiés et si la liberté de l’ivresse doit être garantie jusque dans les lieux publics?

Etablir un lien entre violence et alcoolisme relèverait du fantasme
, selon les modernes, pourtant conscients de la consommation d’alcool fort chez les jeunes, contre les anciens, qui s’imaginent naïvement que leurs enfants en sont encore à la Kro et ne touchent, ni à la vodka ni aux nouveaux produits détonnants. Restent les risques nucléaires, qui ont la cote actuellement, avec des fuites que l’on dit accidentelles. Protéger la jeunesse contre la drogue, la cigarette ou l’alcool n’aurait donc jamais aucun caractère d’urgence. La prévention de la pédophilie serait également exclusive de la prévention de l’alcoolisme ?

La prévention citoyenne !

La ministre de la Santé prépare néanmoins pour 2009 «l'interdiction totale de la vente d'alcool aux mineurs», sans attendre le feu vert des permissifs inconscients et des amateurs de "vigilance citoyenne". Roselyne Bachelot placerait les bars et les discothèques face à leurs responsabilités citoyennes, mais aussi les épiceries et les supermarchés, et même les «open bars», ces soirées organisées dans les écoles où l'on peut boire une nuit entière de façon illimitée pour un prix forfaitaire et plutôt modique. C’est nouveau, c’est donc jeune. C’est même américain !

Lutter contre le «binge drinking»

Des mesures strictes figurent, a-t-elle expliqué au Journal du Dimanche, dans le plan Santé Jeunes. Elles devraient être incluses dans la loi santé, patients, territoire, actuellement en préparation et dès 2009. Rien à voir donc avec la santé que, selon l’opposition, la nouvelle loi sur le temps de travail menacerait. Seule la santé syndicale importe à la gauche : celles des mères de famille et des jeunes n’est pas leur tasse de thé !.

Dès le 17 juillet, la ministre a donc lancé une campagne de communication à la télévision, au cinéma et à la radio pour lutter contre le «binge drinking», cette pratique devenue courante qui consiste à boire un maximum d'alcool en un minimum de temps : une sorte de « speed drinking ».
Il semble que le mot « beuverie » serait à la fois trop français, réaliste et limpide: pas assez 'chic'. Parce qu’on n’en est plus à une incohérence près, cette mode anglo-saxonne sévit du collège à la fac parmi les anti-américains primaires en T-shirts à l’effigie du Che. Grégaires, ils se disent pourtant différents et combattent pour toutes les libertés, celles des idées, mais encore faut-il qu’elles soient révolutionnaires, des corps aussi, jusqu’à l’autodestruction mais dans un cadre bourgeois de protection sociale solidaire, et des minorités, mais seules trouvent grâce les déviantes. Ils sont aussi des modèles de tolérance, jusqu’à l’intolérance.

Les beuveries font aujourd'hui des ravages chez les moins de 25 ans, y compris chez les adolescentes jusqu'ici plus épargnées par le phénomène. On peut même dire chez les mineurs, comme les faits divers le montrent. Si les professeurs de lettres ne peuvent plus faire acheter des livres de poches à leurs élèves, au prétexte du coût des ouvrages scolaires, la baisse du pouvoir d’achat n’affecte pas le commerce des alcools forts dans la jeunesse.

Mais pourquoi la ministre serait-elle seule concernée ?
Roselyne Bachelot ne pouvait-elle se satisfaire, comme Désirdavenir Royal, du string des lycéennes et du bizutage des étudiants ? L'objectif poursuivi par la ministre est de prévenir non seulement les accidents de voiture, mais aussi d'autres comportements induits par l'excès d'alcool : la violence, les rapports sexuels non protégés ou même parfois contraints, ou les comas éthyliques qui peuvent engendrer la mort.
Mais pas question, a promis la ministre, d'adopter un ton «moralisateur», ni même de «stigmatiser qui que ce soit». Le spot diffusé à la télévision et au cinéma met en scène des adolescents dans un univers paradisiaque où tout va tourner au cauchemar après qu'ils eurent trop bu.
Jusqu'à présent, la législation présentait un flou certain , puisque l'autorisation de vendre de l'alcool à des jeunes entre 16 et 18 ans variait à la fois selon le type d'alcool et le lieu de la vente. Elle était autorisée dans des cafés à condition que l'alcool soit consommé sur place. Encore les jeunes ne devaient-ils boire que des boissons dites du deuxième groupe, c'est-à-dire du cidre, de la bière... Ringard !
Les esprits forts continuent d’ailleurs d’observer que les grands frères et les aînés servent souvent d’intermédiaires dans l’achat des boissons contrôlées : il n’y aurait donc rien à faire pour protéger les jeunes d’eux-mêmes et des adultes qui ne leur veulent que du bien ? Les lobbies, les démagogues de la permissivité et les irresponsables en tous genres ont encore de beaux jours devant eux. Faut-il pour autant garder les bras croisés ?
L'interdiction totale de la vente ne sera pas simple à mettre en œuvre. Même si cette législation est en vigueur aux États-Unis, où l'on demande la carte d'identité d'un acheteur d'alcool pour s'assurer qu'il a plus de 21 ans, ou même en Irlande car y vendre de l'alcool à un mineur peut coûter très cher au commerçant qui se fait prendre.

Les commerçants français devront mettre de l’eau dans le vin de leurs tiroirs-caisses et adopter un comportement citoyen, ou simplement de bons pères de famille.

1 commentaire:

  1. La Gauche ne veut évidemment pas lutter contre l'alcoolisme, le tabac et le trafic de drogue (les dealers-"casseurs" des banlieues soufflent le "vent de violence" désiré par Mme Royal et ses Camarades): avec l'illettrisme (obtenu au moyen de techniques d'"enseignement" nulles et de l'oipposition à toute réforme en faveur de l'apprentissage), c'est le meilleur moyen pour les incapables d'obtenir des fan(atique)s, incapables de lire et de réfléchir par eux-mêmes, prêts à réciter n'importe quoi et à défiler dans les rues.

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