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lundi 8 septembre 2008

Paris XIX° : nouvelle agression antisémite de jeunes

Une dizaine contre 3: la police recherche toujours les agresseurs
Une dizaine de jeunes court toujours
La police était toujours dimanche à leur recherche. La veille, trois jeunes juifs portant la kippa ont été agressés, en réunion, dans le XIXe arrondissement de Paris, non loin de l'endroit où un autre jeune juif, Rudy, avait été roué de coups, le 21 juin dernier. (Lire le Nouvel Observateur et L'Humanité , mais aussi PaSiDupes pour les développements)

Plusieurs associations juives ont dénoncé cette nouvelle agression à caractère antisémite.

L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) s'est inquiétée tôt dimanche "de la multiplication des manifestations antisémites dans le XIXe arrondissement ces derniers mois". Déjà en juin dernier, un adolescent juif de 17 ans, Rudy H., avait en effet été gravement blessé dans un affrontement entre bandes rivales au même endroit, square Petit, près du parc des Buttes-Chaumont. Trois hommes ont été mis en examen dans ce dossier, pour « tentative de meurtre ». La police a en outre fait état de plusieurs incidents entre bandes de jeunes musulmans Noirs et Maghrébins et groupes de juifs ces derniers mois.

Les faits se sont produits samedi vers 18h rue Petit, là même où Rudy, un autre jeune juif, avait été agressé en juin.
Les trois jeunes gens, un de 17 ans et deux de 18 ans, "porteurs de la kippa", ont été blessés et conduits à l'hôpital, puis ont déposé plainte auprès du commissariat du Xe arrondissement. La gravité des blessures n'a pas été précisée, les associations évoquant des "contusions" et des "fractures". En fait, "l'un des jeunes aurait reçu une pierre provenant d'un groupe de cinq autres jeunes", et deux autres auraient le nez fracturé. Les agresseurs ont pris la fuite : courage, fuyons !.
Interrogée dimanche sur France Info, l'une des victimes dit avoir traversé la rue pour voir qui lui avait lancé un projectile: "A cet instant-là, ils étaient cinq (...) Directement, les hommes se mettent autour de moi et me disent: 'Si tu veux qu'on se tape, il n'y a pas de problème'(...) Après, tout est allé très vite. Ils m'ont sauté dessus, mes copains sont intervenus, tout s'est passé en une minute".
"Sans aucun doute c'était antisémite", a affirmé l'un des autres jeunes juifs sur France Info, "parce qu'on avait une kippa sur la tête (...) On fait partie d'un mouvement de jeunesse, on n'est pas dans des groupes de bagarres".

La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a condamné dimanche "avec la plus grande fermeté les violences antisémites (...) à l'encontre de trois jeunes qui se rendaient à une synagogue". La ministre a assuré que "tous les moyens sont déployés" pour identifier et interpeller les auteurs en fuite. Et d'exprimer "toute sa solidarité aux familles concernées et à l'ensemble de la communauté juive une nouvelle fois éprouvée".
Le directeur de cabinet du préfet de police de Paris, Christian Lambert, a souligné pour sa part que le dispositif policier "avait été considérablement renforcé depuis plusieurs mois", notamment suite à l'agression dont avait été victime Ruddy, un jeune juif de 17 ans, roué de coups le 21 juin, près du square Petit.


L’incurie notoire du maire PS, Roger Madec
Elle est dénoncée par la communauté juive qui considère que rien n’a été fait depuis l’agression de Rudy, après trois mois. Il annonce toutefois que des caméras seront installées dans cette rue Petit, où on est sûr depuis longtemps de pouvoir « casser » du juif, à un jet de pierre de la mairie, pourtant. Le maire du XIXe arrondissement, Roger Madec, a reconnu dans son arrondissement "plus de difficultés que dans d'autres où la population est moins mélangée", mais a estimé qu'on pouvait y "vivre ensemble"…
Non sans réactivité et réalisme, cet élu socialiste responsable a souhaité que "cette tradition perdure" et que son accueillant arrondissement "conserve son visage divers et varié". Roger Madec a exhorté la population à un "sursaut de solidarité" et à ce que le "dialogue intervienne" car "si les auteurs d'agressions relèvent des forces de police", "on ne peut pas mettre un policier derrière chaque habitant" ! Il a suggéré l'organisation de débats dans les écoles et collèges de l'académie de Paris…
Dans le même esprit, au JT de 13h sur France 2, la journaliste a d’ailleurs déclaré que les jeunes victimes n’étaient « que légèrement blessées ». Les victimes se sont vues toutefois notifier trois à quatre jours d'ITT (incapacité totale de travail).

Raphaël Haddad, le président de l'UEJF, a demandé que des mesures soient enfin prises pour que les agressions cessent, puisque la politique socialiste de prévention ne produit aucun effet.
"Nous réclamons une mobilisation des élus et acteurs locaux, la mise en place d'actions concrètes et bien sûr l'arrestation des coupables". Il a dénoncé, "dans cet arrondissement, un problème de vie au quotidien, pourrie par des insultes, des incivilités" qui "témoignent de la profondeur des préjugés antisémites".
"On n'a plus de sentiment de bien-être, on n'a plus envie de se promener", a témoigné le père d'une des victimes. "On a envie de vivre tranquille. On travaille, nos enfants font des études, on demande que les autres fassent pareil (...) A force de nous pousser à bout, nos jeunes en ont marre aussi", a-t-il ajouté. Même si cela ne concerne qu'une "partie des jeunes", les "familles en ont assez et envisagent de quitter l'arrondissement", a-t-il affirmé. C’est sans doute le but des opérations commando.

Le père d'un des jeunes juifs, Thierry, explique sur Europe 1, qu'il sent la situation se dégrader depuis des années: "On vit tous cette aggravation de la violence... Ca se dégrade depuis 20 ans!"
Mis en cause, le maire du XIXème, Roger Madec se défend: "on ne peut pas dire qu'on ne fait rien, mais sur ce sujet, on ne peut pas faire du spectaculaire, ça prendra du temps." En attendant, trois caméras de surveillance vont être installées, rue Petit, le lieu des agressions à répétition.
Quant au Bureau national de lutte contre l'antisémitisme (BNVCA), il réclame pour sa part "un renforcement des forces de police dans ce quartier, notamment à l'approche des fêtes juives solennelles qui vont se dérouler tout le mois d'octobre", en particulier Yom Kippour.

Le « vivre ensemble » à la socialiste
Le directeur de cabinet du préfet de police de Paris a affirmé dimanche qu’ "il y a de grandes chances" ( ! ) que l'agression dont ont été victimes samedi trois jeunes juifs, dans le XIXe arrondissement de Paris, ait un caractère antisémite.

Présent dimanche à la conférence de presse, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, a une nouvelle fois estimé que l'agression était "incontestablement antisémite", se demandant "comment une agression ne serait pas antisémite" quand "ceux à qui l'on jette des pierres portent une kippa" et que d'autres qui n'en portent pas sont laissés en paix.
"Inquiété", SOS Racisme condamne l'agression et renvoie la responsabilité des faits sur les élus locaux et …le gouvernement. Pour cette association aussi, "tout laisse à penser qu'elle (l'agression) revêt un caractère antisémite."
Elle s’adresse au maire de l'arrondissement: "Il est "temps de cesser de fermer les yeux sur les inquiétants processus à l'oeuvre sur (votre) territoire".

Le PS brille par son absence
Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste, ne s’est pas déplacé, mais a dénoncé cette agression survenue dans le XIXe arrondissement de Paris, "où les tensions sont très fortes et où des agressions antisémites répétées ont déjà eu lieu".
Mais les candidats au poste de premier secrétaire du PS ne se sont pas exprimés : ni François Hollande qui ne s’abaisse pas à ces contingences, ni Sa Cynique Majesté Royal, candidate socialiste à la présidentielle, ni le maire de Paris, Bertrand Delanoë

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