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dimanche 26 octobre 2008

Le Président Sarkozy reçoit lundi les magistrats de l'USM

Le SM voudrait se rendre aussi chez son Président…
Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, recevra lundi midi les représentants de l'Union Syndicale des Magistrats (USM), le syndicat majoritaire de la profession, après la journée de mobilisation des juges jeudi contre la politique de Rachida Dati, a annoncé l'USM qui représente aujourd'hui un quart des 8 000 magistrats français.
"Nous avons été invités ce matin par l'Elysée", a expliqué Christophe Régnard.

Il succède à B. Thouzellier (53 ans) qui avait été élu en octobre 2006, et avait justifié son retrait à un nouveau mandat par son souhait de s'inscrire au barreau de Paris en vue de rejoindre "un cabinet d'avocats désirant créer une division de droit pénal des affaires". En septembre 2007, il estimait que "Nicolas Sarkozy n'est pas le guide suprême de la justice". Et pour lui, les magistrats du parquet ne doivent pas être considérés comme des fonctionnaires de l'action publique. On comprend dès lors les difficultés de la ministre de tutelle avec des magistrats épris de liberté. Et seuls interprètes de la loi. Outreau n'a servi à rien ?

Rivalités confraternelles
L'invitation a provoqué la colère du déjà violent Syndicat de la magistrature (SM, gauche), qui n'a pas été convié, alors que cette journée d'actions avait été organisée conjointement. Le SM, deuxième syndicat de la corporation, est plus volumineux que représentatif.

Le SM ramène sa fraise bavette
"Sarkozy divise pour régner", observe avec amertume le SM.
Les magistrats rouges voudraient donc rencontrer le président ‘omnipotent’ et ‘omniprésent’ qui se mêle de tout !... "Par ce choix arbitraire, le président de la République fait la preuve qu'il n'est pas le garant de l'indépendance de tous les magistrats", conclut-il. La minorité nierait-elle la représentativité de la majorité démocratique ?

L’USM, d’autant plus courtoise que le SM est remis à sa place
Le syndicat de magistrats, qui reproche à Rachida Dati ce qu’il considère comme du mépris, ne comprend pas l’irritation de ses collègues du SM. "On ne refuse pas une invitation du président de la République, même si les autres syndicats ne sont pas invités", a finement observé C. Régnard, en donneur de leçon de démocratie.
Ce sera la première fois que l'USM sera reçue à l'Elysée depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, se félicite C. Régnard, un nouveau venu que le Président a peut-être souhaité découvrir.

Qui est Christophe Régnard ?
Elu nouveau président de l'Union syndicale des magistrats (USM) il y a seulement quelques jours, le 11 octobre (seul candidat, avec 100% des voix à l'issue du vote des quelque 150 participants du congrès annuel du syndicat qui se tenait à Clermont-Ferrand), C. Régnard est âgé de 41 ans, vice président Instruction au TGI de Nanterre, et précédemment trésorier ainsi que secrétaire national de l'USM.
Il a enquêté sur le crash de 2000. Le drame du Concorde d'Air France lui a beaucoup enseigné. 113 morts, en juillet 2000. À compter de 2002, le dossier a fait l'exclusivité de son emploi du temps pendant trois ans et demi avant d'être clos l'été dernier par l'une de ses collègues. Cinq personnes et une compagnie aérienne, Continental, se­ront jugées en correctionnelle. «Un dossier atypique», confie le magistrat, «mais une expérience humaine extraordinaire» et, malgré les en­jeux financiers et symboliques, «au­cune pression subie».
Le budget du ministère lui suffira-t-il?
Expertises exceptionnelles, com­­missions rogatoires internationales… Le dossier fut à la mesure de l'appareil disparu : «Mon premier mémoire de frais était de 700 000 euros. Cela devait correspondre à la seule reconstitution d'une aile de l'avion. C'était plus que le budget total du tribunal !» Ironie de l'histoire : après avoir dirigé l'une des enquêtes judiciaires les plus onéreuses de ces dernières années, Christophe Regnard sera formellement désigné ce week-end lors du congrès de l'USM dont le thème choisi est «Justice pauvre, pauvre justice».

L'obligation de silence imposée aux juges d'instruction ne l'avait pas empêché de se faire un nom.
Prendre la parole dans les médias, «c'est la moitié du job», estime le sortant. «La période actuelle impose une combativité accrue. C'est ce que les collègues demandent, assume le dauphin, on ne peut pas écouter les attaques sans donner des réponses à l'opinion.» Déjà, il se définit d'un «tempérament plus vif, plus impulsif». La justice est sereine: pourra-t-elle le rester? On a le sentiment déjà que Rachida Dati n'a pas tous les torts qu'on lui attribue...

Et dans ses futures fonctions syndicales?
Il entend bien imposer aux politiques «la confrontation au réel» : les caméras qui, selon lui, n'équipent pas encore tous les cabinets d'instruction malgré l'obligation depuis juin dernier de filmer les auditions ou encore «à Caen, les bassines dans les salles d'audiences» menacées par les fuites.
Pour le président sortant de l'USM, Bruno Touzellier, Christophe Regnard est «opérationnel : il a l'expérience judiciaire, l'expérience du bureau de l'USM (où il était trésorier national) et l'expérience médiatique qu'il commence à aborder».

A l’occasion de ce congrès qui a intronisé Ch. Régnard, l'USM a reproché son absence à Clermont-Ferrand à la Garde des Sceaux, Rachida Dati, et avait considéré qu’un ministre de la Justice devait se plier à la tradition de l’allégeance d’un Garde des Sceaux au nouvel élu du syndicat.

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