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dimanche 1 février 2009

EPR: l’opposition s’élève contre le choix d'un second site

Dernière polémique en date de la gauche extrême

La mise en chantier d'un deuxième EPR
(European Pressurized Reactor) de nouvelle génération, après celui en construction à Flamanville (Manche), que Nicolas Sarkozy annonça en juillet a été confiée à EDF, associée à GDF Suez.
"Le président de la République confirme le lancement de la réalisation d'une deuxième centrale nucléaire de type EPR en France", lit-on dans le communiqué de l'Elysée.

Ce deuxième réacteur sera construit à Penly en Seine-Maritime
EDF sera majoritaire dans la société réalisatrice et GDF Suez sera associé au projet, précise le communiqué de l’Elysée. La construction devrait commencer en 2012 pour un raccordement au réseau en 2017 .
"Ce soutien conforte la stratégie industrielle engagée par le groupe sur le long terme dans le développement de moyens de production sans CO2", s'est félicité le P-DG d'EDF, Pierre Gadonneix, dans un communiqué. "C'est également une excellente nouvelle pour l'ensemble de la filière nucléaire et pour l'emploi en France."

GDF-Suez apprend le métier

L'Elysée a un moment envisagé de lancer deux réacteurs supplémentaires, pour attribuer l'un à EDF et l'autre à GDF Suez, avait hasardé le quotidien Les Echos du 22 janvier.
  • Le communiqué de l'Elysée suggère plutôt que GDF Suez pourrait participer au troisième EPR. "Dans la perspective du développement ultérieur de la filière, l'Etat reconnaît la volonté de GDF Suez d'assumer la maîtrise d'ouvrage et l'exploitation de l'EPR suivant", apprend-on dans le communiqué.
    GDF Suez, dont la naissance a eu lieu le 22 juillet 2008, après deux ans et demi de fiançailles entre GDF et Suez, s'est engagé à détenir et exploiter des unités nucléaires de nouvelle génération à l'horizon 2020.
    "C'est un atout incontestable pour la France de posséder deux grands acteurs du nucléaire, sur son territoire et à l'étranger", a déclaré Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, dans un communiqué publié vendredi.
    "GDF Suez se félicite du soutien de l'État dans (sa) volonté d'être reconnu comme maître d'oeuvre et exploitant d'un prochain EPR en France lorsque celui-ci sera décidé par les autorités françaises", a-t-il ajouté.
  • A Abou Dhabi, en partenariat avec Total et Areva, le groupe a proposé la construction et l'exploitation de deux EPR, un projet qu'il aurait eu du mal à concrétiser s'il n'avait pas obtenu de participer au deuxième EPR français.
    "Il ne serait sans doute pas très facile d'expliquer à Abou Dhabi que nous voulons opérer des centrales nucléaires dans le pays (...) si nous n'étions pas considérés comme en mesure de construire un réacteur nucléaire en France", soulignait fin 2008 Gérard Mestrallet lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe.
  • Le groupe exploite sept réacteurs en Belgique d'une capacité de 5.800 mégawatts (MW) et détient une participation dans deux réacteurs en France qui représentent une capacité de 1.100 MW.

    EDF veut défendre son statut de numéro un

    De son côté, EDF est déterminé à défendre son statut de premier exploitant nucléaire mondial - avec environ 66 gigawatts (GW) installés et 58 réacteurs en France. L'électricien français a fait du nucléaire de nouvelle génération la clé de son développement à l'international, notamment dans le cadre du rachat de British Energy et de la moitié des actifs nucléaires de l'américain Constellation.
    Pierre Gadonneix déclarait le 11 décembre que le groupe capitaliserait sur l'ensemble des EPR qu'il prévoit de construire - dix d'ici à 2020 -, qu'il ferait des "clones" de Flamanville et qu'il ne participerait à des projets nucléaires que s'il les pilotait.
    Il avait indiqué il y a une semaine que le groupe étudiait l'implantation d'un nouveau réacteur EPR sur quatre sites potentiels - Flamanville, Creys-Malville (Isère), Penly (Seine-Maritime) et Chooz - mais qu'il considérait ces deux derniers comme prioritaires. Il avait ajouté que dans l'hypothèse où il se verrait confier la construction d'une centrale nucléaire, il envisageait d'associer au projet "un électricien allemand".
    D'autres groupes pourraient être associés au nouveau réacteur de Penly, indique l'Elysée. "D'autres partenaires, désireux de partager l'investissement et l'approvisionnement électrique seront invités à y participer", lit-on dans le communiqué.

    Les polémistes professionnels ne nous disent pas tout

    La plupart des acteurs politiques, économiques et sociaux de Haute-Normandie, ont salué, vendredi 30 janvier, 'la formidable bouffée d'oxygène' que constitue, selon eux, cette décision. Du PCF au PS…

    Les milieux économiques
    se sont également félicités de cette décision, tout comme la plupart des syndicats. "Cela va dans le sens de la modernisation nécessaire du parc nucléaire", a affirmé
    Philippe Saunier, secrétaire adjoint de l'union départementale CGT. Mais la duplicité de la syndicale ne se dément en aucun cas et, ici encore, elle souligne que son organisation sera …"vigilante sur les conditions d'exécution du chantier" !
  • Une décision contestée par le réseau Sortir du nucléaire
    Tous, à l'exception des écologistes

    Pour Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, cette décision est néanmoins un non-sens, alors que les réacteurs EPR de Flamanville et en Finlande accumulent les difficultés de construction.

    Les organismes signataires de la charte du Réseau Sortir du nucléaire
    comprennent en particulier des associations nationales (les Amis de la Terre-France, Agir pour l'Environnement, etc.) ou locales (Stop Golfech, etc...), des syndicats (la Confédération Paysanne, SUD Rail, etc), et des partis politiques nationaux (Les Verts, la LCR, etc.). Le Réseau "Sortir du nucléaire" a d'ailleurs dénoncé le processus du "Grenelle de l'environnement".

    "Face à l'argument de l'emploi, en pleine crise, on ne peut pas faire grand-chose", a toutefois concédé
    Alain Corréa, animateur local du réseau, non sans ambiguïté.

    "Des études montrent que les économies d'énergie et les énergies renouvelables créent jusqu'à 15 fois plus d'emplois que le nucléaire. Le projet de construire de nouveaux EPR n'est donc pas seulement irresponsable sur le plan environnemental, il est aussi absurde sur le plan économique", a déclaré l'association écologique dans un communiqué catégorique.


  • Tous, à l'exception des écologistes… et de Greenpeace

    Membre du Réseau Sortir du nucléaire jusqu'en 2007, Greenpeace est bien dans le ton du moment et parle de "déni de démocratie". Avec l'accord du PCF et du PS ! "Le lancement d'un 2e EPR est le choix du prince : aucune concertation, aucune rationalité économique, aucune évaluation indépendante des coûts", se plaint ainsi l'association écologiste.
    Ajoutons que la première tranche de deux réacteurs à eau pressurisée de 1 300 MW chacun, ont été mis en service en 1990 et 1992. De quel princes était-ce alors le choix ? Des socialistes Michel Rocard et Pierre Bérégovoy

  • Une décision qui oppose les Verts et le PCF
    Jean-Pierre CACHEUX, le maire de Penly, 355 habitants sur la Communauté de communes du Petit Caux, est ravi. Trois mille emploi pendant les travaux sur sa commune et plus de 700 ensuite à demeure (670 salariés d'EDF et 170 salariés d'entreprises prestataires), ça ne se refuse pas. Il a d’ailleurs bataillé dur pour gagner le cocotier. Il se flatte même d’avoir fait mieux que le maire précédent qui avait échoué à faire pleuvoir la manne nucléaire sur la région, à l’époque où à l'origine le site devait accueillir quatre réacteurs 1300 MW.
    Or, il s’est placé au cœur de la polémique que les media honnêtes font supporter à tous, sauf lui. Car, ce qui les embarrasse, c’est que ce maire qui fâche les Verts, est communiste…
    « C'est une compensation extraordinaire d'aménagement du territoire pour notre région qui souffre de la crise de l'automobile', a également déclaré le maire PCF de Dieppe, Sébastien Jumel. 'On avait raté le premier [attribué en 2004 à Flamanville, dans la Manche] parce que les socialistes n'étaient pas très chauds, cette fois l'union a été totale', s'est-il réjoui.

    Quatre réacteurs sont annoncés à Paluel, un peu plus au sud, toujours sur le littoral.
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