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vendredi 5 mars 2010

Stalinisme: l'oppression soviétique que la gauche dissimule derrière le paravent nazi

"Mausolée", un livre témoignage du totalitarisme à l'échelle des sans noms

A ceux qui s'accrochent au miracle du socialisme.

"Bulgarie soviétique (1944-1990).
Un demi-siècle de communisme, de peurs et de trahisons, quand se taire devient le mot d'ordre de la survie. Gaby, sa fille Rada et sa petite-fille Milena survivent. Mais elles disent aussi leur haine du régime et rient de ses absurdités.
En même temps que la peur, elles se transmettent le désir de révolte. Avec férocité. humour et tendresse. "(Decitre)


Entretien avec Rouja Lazarova
« Mausolée » ou le passé retrouvé de Rouja Lazarova

« Mausolée » est son dernier livre. D’une écriture aussi vive qu’inspiré, l’auteur nous plonge, de septembre 1944 à la fin des années 80, dans une Bulgarie hallucinante où l’Etat écrasait littéralement l’individu. Un monde presque surréaliste. Ce texte-témoignage, elle l’avait dans ses tripes depuis vingt ans. Elle avait décidé d’oublier cette souffrance passée. Mais d’un seul coup, tout est revenu. Et cela nous donne un texte fort.

Comment définir « Mausolée » ? Un roman, une autobiographie, un roman autobiographique….
Rouja Lazarova : « Je n’ai pas encore trouvé la bonne réponse à cette question. »

Est-ce l’histoire de votre famille ?
« Mausolée n’est pas l’histoire de ma famille. Ce roman est le résultat de lectures, d’entretiens avec des amis et des inconnus, mais aussi avec mes parents. J’ai interrogé également ma tante qui a nourri le personnage de la grand-mère, mais aussi celui de ma mère, et ainsi de suite. Bien sûr, mes souvenirs tiennent une part importante, mais même là, j’ai mélangé – simplement parce que je ne me souvenais de rien. J’ai interrogé mes copains de l¹école, du lycée, de la fac. J’ai ramassé des anecdotes, des histoires, des impressions, je les ai mises dans le shaker, et j’ai secoué. Ca a donné Mausolée. Un roman. C’est ainsi que je le définirais ».

Il s’agit de votre quatrième roman et jusqu’à présent, vous n’aviez jamais évoqué la Bulgarie. Par choix ? Vous ressentiez un blocage ?


« En arrivant en France, j’ai découvert que les mots « communisme », « socialisme », avaient une signification, une histoire et un vécu différents. Au début, le souvenir de ma souffrance était vivace. Mais comment le dire à mes amis pour qui ces mots sont associés à de belles et nobles idées ? Je me sentais coupable d’avoir souffert d’une idée en laquelle ils croyaient. Quelques années sont passées, et j’ai oublié. Cela s’est effacé jusqu’au moindre relief. Une rencontre a précipité mes souvenirs. J’ai commencé à réfléchir sur la manière de décrire la manière spécifique dont l’Etat communiste écrasait les individus. Les personnages principaux de « Mausolée » sont ceux qui résistaient, chez qui la petite flamme ne s’est jamais éteinte. Ils se révoltaient un jour, et se soumettaient le lendemain. Et recommençaient, par de petits gestes, tout en adhérant au système… C’est un livre sur la résistance individuelle dans un pays où la résistance collective a été détruite. »

Ce bouquin se lit d’une seule respiration. Est-ce qu’il a été écrit aussi simplement que cela ?
« Oui. »

On ressent cette plongée au plus profond de vous- même. Vous avez fait lire le manuscrit à vos proches ?
« Non, ils ne parlent pas français. Mais le roman sera sans doute traduit, ils liront. »


Comment écrivez-vous. Est-ce que cela obéit à un rituel bien particulier ?


« Je ne travaille pas tôt le matin. Ni en soirée. Entre les deux, il faut s’organiser pour que ça fonctionne. »

Nous sommes à quelques jours de la sortie en librairie, que ressentez-vous ? Une peur légitime ou la sensation de vous êtes totalement libérée ?


« Je ne sais pas si je vais me libérer un jour. Je me sens comme si j’avais trouvé un sujet de conversation. C’est assez agréable. »
Propos recueillis par Benoit Vochelet
« Mausolée » de Rouja Lazarova (Flammarion) 19 €.
En libraire à partir de mercredi 14 janvier.


De 1945 à la chute du mur de Berlin, l'Etat communiste a anesthésié les Bulgares. Milena porte l'uniforme à 8 ans et apprend à démonter des kalachnikov. Rouja Lazarova lit un extrait de son dernier roman "Mausolée" (Flammarion).
ECOUTER l'auteur, Rouja Lazarova, lire un extrait «Mausolée» (Libération):



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