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vendredi 2 avril 2010

Grenelle de l'environnement: le tango de Nicolas Hulot

Jadot, oiseau mazouté de mauvais augure

Lundi, la fondation Nicolas Hulot annonce son retrait des discussions après l'abandon de la taxe carbone. Vendredi, son président, réhabilite la politique gouvernementale.

A l 'écrit dans Le Parisien et à l'oral sur RTL, Nicolas Hulot apporte une sorte de rectificatif au courrier qu'il avait envoyé aux 750 000 signataires de son pacte écologique, dans lequel le conseiller officieux de Jacques Chirac se justifiait: « Quand les décideurs politiques prendront des décisions structurantes, nous reviendrons au sein des groupes de travail. »

Un coup de fil de Jean-Louis Borloo a calmé Monsieur Hulot
Ce dernier explique sur RTL : « J'ai eu une longue et franche discussion hier [jeudi] soir avec Jean-Louis Borloo, qui considère que nos inquiétudes ne sont pas fondées, et qui rappelle à juste titre qu'il ne faut surtout pas tomber dans le travers qui consiste à dire que le Grenelle n'a servi à rien. »

L'écologiste vif-argent se lance plus loin dans une ré-évaluation de la politique gouvernementale :
« Déjà en Europe, la France est devenue leader en matière de logement, de transport… Il y a une commission sur l'environnement à l'Assemblée, le Conseil économique et social est devenu environnemental. »
Et de faire le mise au point qui s'imposait: « Vous ne m'entendrez pas dire que le président n'a rien fait »

Le président n'est pas resté les « bras ballants »

Nicolas Hulot nuance donc sa révolte

Alors que le bouclier fiscal est la cible d'une nouvelle polémique et que 13 députés chiraquiens et villepinistes s'inquiètent de leurs ré-élections, Hulot se déclarait précisément contre notre « modèle capitaliste pas tenable ». Pour autant, il reconnaît maintenant le travail accompli par Sarkozy et ses ministres, ce qui n'est pas commun dans le climat post-régionales actuel qui émoustille l'opposition. Les Verts bobos qui ne savent pas être objectifs en restent babas.
« Vous ne m'entendrez pas dire que le président de la République n'a rien fait. Il a été offensif à Copenhague. Et sur le Grenelle, il a tenu la plupart des engagements qu'il a pris. »

Hulot rend hommage au ministre Borloo et à sa secrétaire d'Etat, Ch. Jouanno : « Heureusement qu'on les a au gouvernement ! » Yannick Jadot manque d'air.
Lien PaSiDupes

Ecologistes et écologistes politiques s'affrontent

Yannick Jadot, (au centre et à la droite d'Eva Joly ) ancien directeur de Greenpeace et eurodéputé (Europe Ecologie) déclarait en 2008: “ Si je suis contraint de quitter Greenpeace et de sortir de mon rôle de contre-pouvoir, c'est que face à la crise écologique, l'offre politique est insatisfaisante, voire indigente”, avant de rejoindre Europe Ecologie et Dany-le-rouge.
Hulot et sa fondation (ex-Fondation Ushuaïa avant janvier 1995) fait faire aujourd'hui la découverte de la mesure au co-fondateur et porte-parole de l’Alliance pour la planète, réseau d'ONG, de syndicats, d'associations et de collectifs d'associations de consommateurs et d’agriculteurs, etc liés à l’écologie. La Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l'homme, France nature environnement et Réseau Sortir du nucléaire n'en sont plus membres...

Le député européen altermondialiste s'étonne que l'écologiste « renvoie droite et gauche dos à dos et omet de reconnaître qu'Europe Ecologie est la troisième force politique ». L'écologique est-elle restée sa priorité ? Jadot estime que « Hulot avait été le seul à soutenir la taxe carbone à la mode Sarkozy (lien PaSiDupes: les Verts veulent une taxe plus lourde) alors que les écolos la trouvaient inefficace sur le plan environnemental et injuste sur le plan social. »
Partisans para-politiques

L'épisode taxe carbone aura sans doute permis de prendre la température de la radicalité des associations -Lien PaSiDupes sur la défiance des Verts :

Le WWF a ainsi eu des mots très durs : son directeur général, s'emballe sur le retocage annoncé de la taxe carbone. Selon Serge Orru, qui prétend "renouer le lien entre l'humain et son environnement", mais certes pas entre humains, ce délai ne constitue « pas un enterrement mais un reniement du président et un très mauvais signal ». De tels jugements font douter que ceux qui les profèrent souhaitent sincèrement faire avancer le débat.
Le panda hurle au loup, mais ne procède finalement pas autrement que Nicolas Hulot, puisqu'il demande « un entretien avec le président et les associations participantes pour qu'il réaffirme son engagement ».


Yannick Jadot, quant à lui, n'a pas non plus de préjugés, mais tout de même...
Il fait parler le chef de l'Etat sans aucun a priori: « Sarkozy va tous les réunir et leur dire “faites-moi confiance” et tout le monde retournera à table. ». Jadot recherche si fort le dialogue qu'il réunit toutes les conditions...

Greenpeace, qui, en tant qu'organisation supra-nationale et illégitime, ne reçoit pas de subventions, joue sur la rupture, estimant qu'il n'y a pas à se retirer d'un processus « quasiment mort depuis quelques mois déjà ». Ca ressemble à du Besancenot. Elle est capable de reprocher le manque de dialogue du pouvoir exécutif, mais ne demande pas à rencontrer les membres du gouvernement. Les seuls interlocuteurs à la convenance des démocrates de Greenpeace sont ses collègues associatifs. L'ouverture n'est pas au programme des organisations radicales.

Avant même que Greenpeace ne réalise cette concertation unilatérale, Yannick Jadot, s'est fait une opinion
: il prévient, comme si c'était fait, que Greenpeace, suivie par sa meute des Amis de la Terre, va faire le choix de la rupture. « Je serais eux, je ne retournerai pas à table tant qu'il n'y aura pas d'actes posés », explique l'ancien patron de Greenpeace. Classés ONG par l'ONU, les Amis de la Terre s'opposèrent vivement à la conférence de Copenhague (Danemark), du 7 au 18 décembre 2009.

Mais, pour Hulot, le « dialogue n'est pas rompu »

Vigilante, mais pas soumise, la Fondation Nicolas Hulot dérange.
Car les autres ONG ont été forcées de aligner en urgence.

L'autonomie médiatique de la Fondation indispose le tout nouveau président de France Nature Environnement (FNE), Bruno Genty.
« Ça va nous obliger à arrêter une position commune. De notre coté, on se dit qu'il y a d'autres enjeux que la taxe carbone, et que la discussion de la loi Grenelle II, qui arrive en discussion au parlement début mai, sera le véritable test. Le dialogue environnemental, c'est comme le dialogue social, on est dans la position des syndicats qui ont beau être radicaux, ils ne se retirent pas pour autant des négociations. » L'autonomie de FO ne lui pose pas tant de problèmes.
Bruno Genty (FNE) succède à Jean-Pierre Raffin (né en 1937) qui en est maintenant président d'honneur, mais il fut membre du cabinet (de 1997 à 1999) de Dominique Voynet, ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement de Jospin et reste un proche de Daniel Cohn-Bendit.

Si FNE se radicalisait, met en garde son président, cela déboussolerait les milliers de militants de terrain, qui siègent dans des commissions institutionnelles (de protection de la nature, de gestion des risques, etc.).
Les associations qui touchent le plus de subventions, comme FNE (38% du budget), la Ligue de protection des oiseaux (37 % selon son rapport d'activités 2008), sont typiquement bien installées dans la cogestion et il deviendrait inconfortable d'opter pour la rupture. Ecologie sans frontière appelle même les autres ONG à « ne pas quitter le navire », estimant que « le combat se situe à l'intérieur du processus Grenelle. »

Les associations ont déjà réussi à se diviser: celles qui participaient et celles qui avaient refusé le Grenelle.


Ainsi, Sortir du nucléaire, qui n'avait pas rejoint le Grenelle, avait rayé de ses sujets de discussion la question de l'atome.
Le réseau Sortir du nucléaire, qui vit des cotisations de ses adhérents, refuse par principe toute concertation avec la mission Granite sur l'enfouissement des déchets nucléaires. Des acteurs plus radicaux du mouvement antinucléaire le critiquent pourtant.
Cette fois, la taxe carbone fissure la digue associative des « grenelliens » .

L'altermondialiste Vert Jadot sous l'emprise d'éoliennes

L'éolien est un "très mauvais signal".
Orru ne communique pas sur le sujet et le directeur-général du WWF n'est pas encore mûr pour un ... "reniement" !


Pourtant, la proximité des éoliennes provoquerait, selon un article paru dans Le Monde Magazine du 28 novembre 2009, du stress, des insomnies, des nausées, des vertiges, une irascibilité, etc. Pauvre Yannick !

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