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mardi 9 novembre 2010

9e journée d'action: la CGT vise le Livre Guinness des records ?

Première, le 23 novembre: la base décidera du mode d'action !


Le mur intersyndical s'éboule

Un record à la Pyrrhus
Avec cette neuvième journée d'action interprofessionnelle, l'intersyndicale atteindra un niveau sans précédent d'entêtement. Ce qui en reste a en effet acté lundi soir un programme de mobilisation a minima pour le 23 novembre.

La huitième journée de mobilisation, samedi 6 novembre, a pourtant connu un net reflux. La CGT annonce 1,2 millions de personnes rassemblées sur la France. Elle se prend à ses propres mensonges et refuse d'admettre qu'elle n'a réuni que 375.000 manifestants, selon la police, soit trois fois moins qu'au plus fort du mouvement cet automne contre le projet de loi qui repousse l'âge légal de la retraite à 62 ans.
Lien PaSiDupes

La base devra assumer le retrait des états-majors
Les syndicats de l'intersyndicale restent à seulement cinq sur sept. De plus, ils n'appellent plus à des actions nationales, mais locales et «multiformes ».
Les modalités exactes sont déléguées à l'appréciation des "organisations territoriales et professionnelles", qui pourront décider d'appeler à des arrêts de travail, mais aussi bien à organiser des rassemblements, des meetings, des sit-ins, des conférences de presse, des manifestations ou pourquoi pas des pique-niques,. Et si ils faisaient des apéros géants ?

Cocus mais ravis
Au terme d'une réunion de près de trois heures au siège de la CGT, la CFE-CGC et la CFTC n'ont pas signé l'appel commun, prenant soin d'assurer qu'il ne fallait surtout pas y voir le signe d'une implosion de l'intersyndicale.
Simplement, a plaidé Joseph Stouvenel de la CFTC, "des appels aux arrêts de travail, ça ne nous semblait plus adapté".

Les cocus au balcon
La CFE-CGC veut "sortir des manifestations pour porter nos revendications", mais assure dans le même temps que "le combat n'est pas fini", selon Carole Couvert, qui représentait la CFE-CGC. Son syndicat a donc insisté sur la "responsabilité" des syndicats dans la conduite de ce mouvement "exceptionnel" et se déclare à l'unisson des six autres confédérations.
"Rester visible, rester mobilisés, rester en intersyndicale avec des formes adaptées qui parlent aux salariés", c'était l'objectif et il est atteint, s'est félicitée Laurence Laigo, de la CFDT, qui ne veut plus entendre parler de grève.

Extension-dilution = diversion
Les membres de l'intersyndicale, qui doivent se retrouver le 29 novembre pour faire le point, veulent travailler en parallèle à une "plate-forme commune" plus large que les retraites, englobant l'emploi, des jeunes et des seniors, la pénibilité, les conditions de travail ou les salaires.

Des syndicats pris à leur propre piège

Un baroud d'honneur
Malgré le lâchage des salariés, les syndicats sont préoccupés de ne pas perdre la face.
Ils refusent de parler de résignation ou de renoncement, estimant avoir remporté la bataille de l'opinion.
"Nous avons changé la donne par cette mobilisation sociale", a estimé SUD, par la voix d'Annick Coupée.
La secrétaire générale de Solidaires est amère. "La légitimité est du côté de ceux qui luttent, le rapport de force est du côté des syndicats. Le gouvernement et le patronat peuvent se réjouir de promulguer la loi, mais, pour autant, je pense qu'ils auraient tort de penser qu'ils en ont fini avec le mouvement", a-t-elle argumenté lors de la conférence de presse commune.
A noter que les femmes - Coupée, Laigo et Couvert - sont très sollicitées par les organisations syndicales quand les mouvements s'épuisent: où sont donc passés Thibault, Chérèque et Besansenot ?

Tout sauf le déshonneur ?
Avec la journée du 23 novembre, "et d'une, nous indiquons que - jusqu'au bout - nous ne sommes pas d'accord (sur la réforme des retraites), et de deux, nous restons ensemble et de trois, l'intersyndicale continue son travail sur des questions essentielles", telles que l'emploi des jeunes et des seniors, a expliqué Jean Grosset, de l'UNSA.

Cette transformation du mouvement pour aller vers des mobilisations semblables à celles qui avaient jalonné l'hiver 2009, en pleine crise économique, a signé le départ de Force ouvrière, des radicaux qui avaient poussé à la grève reconductible, avec les effets que l'opinion sait sur le ramassaage des ordures à Marseille ou les blocages de raffineries.

Jean-Claude Mailly, le patron de FO, accuse ses camarades
Il parle désormais ouvertement de "gâchis" dans la gestion du conflit et a refusé de prendre part à l'intersyndicale, dont il ne faisait pas formellement partie, même s'il s'était joint à tous les appels à la mobilisation...
"Force ouvrière ne saurait s'engager ni dans une stratégie d'oubli ou d'épuisement", a déclaré la confédération, qui militait depuis le printemps pour une journée de grève générale et l'a déconsidérée pour longtemps.
Parler de l'emploi des jeunes, des seniors, du pouvoir d'achat relève de "l'opération de diversion à laquelle nous refusons de nous livrer", a commenté le secrétaire confédéral Jacques Valladon, stigmatisant ainsi la bande des cinq derniers de l'intersyndicale.

Le coup de grâce viendra-t-il du Conseil constitutionnel ?

Les "Sages" doivent se prononcer sur la réforme des retraites mardi ou mercredi.
Il faut s'attendre à une demande d'ajustement de surface sur des points de détail.
Mais, en cas de feu vert franc et massif, cela ouvrirait la voie à une promulgation rapide par Nicolas Sarkozy et à un basculement du mouvement social dans une autre séquence pour la CFDT et l'UNSA, tandis que la CGT s'est fixée pour horizon l'entrée en vigueur de la loi, en juillet.

A défaut, tous comptent sur le verdict de la présidentielle 2012. Mais en tout état de cause, l'opinion s'attend à la remise de l'ouvrage sur le métier prévue en 2013.

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