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lundi 14 février 2011

Partie de Tunisie, l'onde de choc du 'printemps arabe' s'arrêtera-t-elle en Egypte ?

A qui le tour ? Jordanie, Maroc, Algérie ?

Le révolution du jasmin est arrivée en Tunisie il y a un mois

Le 14 janvier 2011, le président Ben Ali abandonna en effet le pouvoir après trois semaines de contestation sociale à laquelle il répondit par des promesses pour finalement aller vivre son exil en Arabie saoudite.

A 28 jours d'intervalle, elle a inspiré les Egyptiens et, en passant de Tunisie en Egypte, le président Moubarak à son tour a été renversé par la 'rue arabe' assoifée de libertés. Il n’y a pas si longtemps encore, elle tonnait contre des caricatures de Mahomet, rugissait contre l’« impérialisme américain » et le « sionisme israélien ». Elle s’en prend aujourd’hui à deux de ses propres tyranneaux. D’autres tomberont peut-être en Algérie, au Yémen ou en Algérie.

S'il est encore politiquement incorrect d'évoquer un risque pour l'Europe (lien PaSiDupes sur l'exode de Tunisiens vers l'Italie, toute raciste fuût-elle), on a fini par admettre en revanche que le 'printemps arabe' pourrait bien fleurir sur l'ensemble du monde arabe. L'Express analyse - à sa façon - la situation au Proche Orient.


La révolution a bon dos

Lampedusa, dimanche 16 mars 2008:
arrivée d'environ trois cents immigrés clandestins.
En l'espace d'une semaine, plus de 1 000 clandestins


La clameur s'est répandue de la place Tahrir au monde entier

"Une joie planétaire gagne les peuples célébrant l'un de leurs aînés qui, dans un élan de souveraineté, a mis [à] bas son satrape. Faut-il que les Egyptiens aient souffert du régime Moubarak pour faire montre d'une telle détermination face à toutes les démonstrations de force dont a usé le pouvoir.


La grande morale de la journée historique du 11 février 2011 est une leçon d'humanité:
[la vie humaine ne pèse pas lourd pour L'Express qui estime que] malgré plus de 300 morts, le peuple d'Egypte a cru en la puissance de la liberté, sans violence, sans outrance, sans idéologie non plus. Il n'y a pas eu de leader, pas de parti dominant, pas de manipulation intérieure ni extérieure pour agiter ces masses qui, par leur seule volonté, ont retourné l'Histoire. [une révolution somme toute un peu trop exemplaire pour que l'avenir ne fasse déchanter] On en retiendra que l'hyperpuissance, les superpuissances, les grandes puissances entament le XXIe siècle dénudées, presque ridiculisées par des grappes d'hommes et de femmes qui n'ont pas eu recours une seule fois aux armes, ni à l'argent ni à la fureur qui caractérise habituellement les masses déchainées. Ce ne fut pas un déchaînement et pourtant on a brisé sous nos yeux ébahis les chaînes d'un système si tristement banal [et au final bien plus vulnérableet plus démocratique aussi qu'on ne l'aura dit, puisqu'il a assuré la transition, en confiant les rênes à l'armée. Mais l'Express préfère glorifier la rue arabe]. On a parlé de "coup d'Etat" de l'armée contre son chef suprême, c'est en réalité l'inverse qui s'est produit puisque c'est en tant qu'exécutant de la volonté du peuple que le système militaire s'est comporté, en relais des masses, en interprète des foules finissant par peser sur le sommet de l'Etat pour l'emporter vers l'exil.




Lampedusa, 9 février 2011:
en une semaine,
5000 clandestins ont débarqué en Italie



L'onde de choc gagne maintenant trois cercles concentriques

Le premier concerne le monde arabe, où le prestige et le poids de l'Egypte ne peut pas rester sans effet sur le reste des pays de culture islamique. On pense évidemment à l'Algérie où l'armée détient toutes les clés de l'Etat. Mais la "révolution arabe" n'agit pas par imitation [Et voilà que l'Egypte n'a déjà plus été contaminée par la Tunisie. Alors pourquoi l'Algérie le serait-elle par l'Egypte ?].
Chaque forteresse découvre ses propres assaillants et, au jeu des prophéties, il y a tout à perdre. En Tunisie, l'armée ne disposait pas de la base populaire qu'elle a traditionnellement en Egypte; le clan Ben Ali était un cercle restreint, identifié, profiteur et avide. Ce qui explique que les foules aient procédé à des pillages au cours du renversement. En Egypte, il n'[y] a rien eu de tel car le pays disposait d'une administration autrement plus présente; on ne pouvait pas parler d'une "clique" [convaincu(e) par ce 'décryptage'? Et L'Express a encore davantage d'impressions parisiennes en réserve...]
En Algérie, le contexte est encore différent et demandera peut-être une phase de maturation [littérature!] Sous quelle forme? Il faut rester attentif aux faits bien plus qu'aux analyses [une sagesse que n'a pas l'analyste de L'Express!]. Marcel Pagnol racontait dans un de ses romans [après tout, pourquoi pas lui, au point où nous en sommes!] : "Tout le monde savait que c'était impossible, sauf un qui ne le savait pas - et il l'a fait".

L'Algérie, certes, mais pourquoi pas l'Iran, dont le contexte sociologique évoque par bien des côtés celui de l'Egypte ? Le djihad global est complètement déconnecté des mouvements sociaux et des luttes nationales. [C'est aussi simple que cela et ne suscite aucun autre décryptage ...littéraire!]

Concernant les pays arabes, la question qui vient à l'esprit est évidemment celle de l'islam. Mais force est de constater que les dictatures ont grossi l'importance des islamistes [L'Express va vite en besogne et l'Histoire le dira], elles les ont en fait favorisés en les érigeant en opposants primordiaux [si deux lignes plus bas leur primauté est ainsi reconnue, a-t-elle donc véritablement été 'grossie' ?]. Les régimes autoritaires n'ont pas combattu l'islamisation des sociétés, ils l'ont encouragée en cédant mille signes à leurs adversaires. Maintenant que les différents mouvements islamistes tunisiens ou égyptiens ne sont pas à l'origine du soulèv[e]ment des peuples [c'est une affirmation de L'Express], on découvre, selon la constation [constatation?] de l'islamologue Olivier Roy, que "le djihad global est complètement déconnecté des mouvements sociaux et des luttes nationales". Les islamistes vont prendre part à la nouvelle donne, cela ne fait aucun doute, mais auront-ils la même aura que celle qu'on leur prête? [ce serait minimiser le rôle des mosquées et sousestimer l'impact du maillage islamiste en matière d'assistance sociale.] C'est la prochaine question brûlante.




Lampedusa, Italie, 9 fevrier 2011:
la Croix Rouge apporte son aide humanitaire


Le deuxième cercle englobe l'Occident
, largement absent de ces bouleversements qui ne seront évidemment pas sans conséquences sur le Nord. [Il serait donc inexact de dire que la politique d'ingérence américaine a produit ses effets, malgré la suspension soudaine de son soutien financier à l'armée égyptienne ?]

Si les révolutions se poursuivent, l'ensemble de nos rapports avec le sud de la Méditerranée va devoir être profondément repensé.
Car les aspirations démocratiques, si elles prennent appui sur les nouvelles technologies et la mondialisation médiatique, n'expriment en rien une volonté de ressembler aux pays européens ou nord-américains [une affirmation hasardeuse de plus: l'exode tunisien s'oriente-t-il vers le Tchad ou le Soudan ?]: la démocratie parlementaire et les élections libres en Egypte ne traduisent pas un désir d'imitation vis-à-vis des Etats-Unis ou de l'Europe (même si, indiscutablement, les sociétés arabes ont été gagnées par l'individualisation). Il s'agit bel et bien d'une volonté de conserver son modèle [égyptien ? nous avions cru comprendre que la rue honnit la dictature...], de cesser de rester à l'acart [écart?] de l'histoire [avec un 'H' ?] et, précisément, de ne plus s'inscrire dans la vassalité corruptrice qui fut celle des dictateurs déchus [une vraie dissertation du niveau de la classe de seconde]. Ce qui lance un défi gigantesque aux Etats-Unis dans leur dimension unilatérale au Moyen-Orient [l'influence américaine est-elleréelle, oui ou non ?

On comprend l'inquiétude d'Israël car, par un cruel paradoxe, la paix de Camp David était liée à la dictature de Moubarak [sic ! avec une présentation à ce point réductrice, c'est insensé ce que notre presse peut écrire et vendre...] La démocratie égyptienne, que l'on souhaite mais qui n'est pas advenue, signifiera-t-elle le contraire? Ce sera à Barack Obama de déployer tous ses talents [tiens! revoilà celui qui est constamment présent sans jamais s'ingérer et qui aurait des talents cachés, voire enfouis !] pour éviter toute remise en cause de la "paix froide" des 30 dernières années [la paix des dictateurs arabes...]

Le troisième cercle vise toutes les dictatures et régimes autoritaires qui connaissent des situations démographiques semblables. Il est impossible que le basculement de l'Egypte reste sans aucun effet via les pays de culture musulmanes d'Asie centrale.

La Chine a pris les devants en renforçant le contrôle de l'information afin de ne pas montrer la liesse du peuple égyptien. Même si le cas chinois est fondamentalement différent [encore une situation totalement différente qui pourrait bien produire les mêmes effets...], c'est la preuve d'une préoccupation certaine du pouvoir central. Eriger des murs et des forteresses, alors même que l'on pratique des échanges économiques intenses, va paraître de plus en plus difficile."
En dépit de ce décryptage, comme nous l'avons constaté, saisissant de perspicacité,
L'Express passe au-dessus de l'Iran comme le nuage de Tchernobyl au-dessus de la France...

Téhéran interdit les manifestations de soutien à l'Egypte

Pour Téhéran, la révolution égyptienne sera islamique
Lors de la prière du vendredi, l'ayatollah Ahmad Khatami s'est félicité de la création d'un "Moyen-Orient musulman, basé sur l'islam, la région et la démocratie religieuse."

Le leader de l'opposition iranienne Mir Hossein Moussavi a pour sa part exprimé son admiration et sa solidarité avec les populations arabes, sur son site Kalemeh. "Sans aucun doute, on peut trouver l'origine des mouvements qui se passent aujourd'hui à Tunisie, au Caire, à Sanaa dans les évenements qui ont eu lieu en Iran en juin 2009. Des millions d'Iraniens étaient sortis dans la rue pour demander 'Où est mon vote ?' et avaient revendiqué pacifiquement leurs droits."

VOIR et ENTENDRE le reportage de France 24:

Mais la dictature islamiste d'Iran, comme la République populaire de Chine, craint la contamination
...
L'opposition iranienne a en effet appelé la rue à manifester son soutien aux révolutions de Tunisie et d'Egypte: un prétexte pour manifester contre le gouvernement.
Les dommages collatéraux
Quelques milliers de personnes tentaient de se rassembler en différents endroits du centre de Téhéran aujourd'hui lundi 14 en début d'après-midi, mais la police et les forces anti-émeutes essayaient de les en empêcher, selon des témoins et plusieurs sites d'opposition. De petits groupes de personnes cherchaient à se regrouper en marchant en silence sur la grande avenue Enghelab, qui traverse Téhéran d'est en ouest, et dans des rues avoisinantes.
La faute aux nouvelles technologies occidentales ou au « grand Satan américain » ?

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