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dimanche 24 avril 2011

Sondage: les ouvriers préfèrent Marine à Martine


Les sondages font grimper la candidate du FN

La campagne présidentielle 2002 inspire l'industrie des sondages


Sous prétexte que Le Pen, le père, était arrivé second au premier tour et, avec Jospin (16%) , avait privé la gauche de second tour
, les marchands de sondages politiques font leurs affaires à un an du scrutin. La presse qui les commande compte bien prélever sa part de la manne médiatique.

Et que dit le vote, hautement symbolique, des classes populaires?
Les ouvriers représentent environ 15 % du corps électoral et il est donc un marqueur important de la capacité d'un candidat à s'adresser aux Français.

Après le phénomène Ségolène, l'intox Marine

Marine Le Pen serait la candidate préférée des ouvriers, mais c'est selon un sondage IFOP/Paris Match/Europe 1, à paraître mardi. Le numéro devrait bien se vendre, aussi longtemps que les Français mordront à l'hameçon.

La fille de Jean-Marie Le Pen recueillerait 36 % des voix dans l'électorat populaire au premier tour, contre 17% à son père en 2002: plus du double !

La gauche improductive et baveuse sature les Français

L'écart dans les couches populaires avec les autres candidats est trop creux pour être honnête.
C'est du moins ce que veut croire le PS qui se réjouit de l'anémie mortelle du PCF sans crainte de nouvelles désillusions. Les socialistes ont une trop haute idée d'eux-mêmes pour souffrir une quelconque comparaison.
Loin derrière Marine Le Pen, le premier poursuivant serait Dominique Strauss-Kahn (17 %) suivi de Nicolas Sarkozy (15 %). Un écart de deux points n'est pas rédhibitoire; il est même classique et non significatif dans les sondages.

Le PS n'a pas un candidat qui relève l'autre !
Son score est aussi déprimant en cas de candidature de la Ch'tite Aubry (16 %), de Désirdavenir Royal ou de François Hollande (15 %).

Les décrypteurs se perdent en supputations

Le directeur de l'IFOP, Frédéric Dabi, explique dans le Journal du dimanche, que ce score marque un véritable retour en arrière par rapport à "l'exploit sarkozyen de 2007". Lors de la dernière élection présidentielle, l'actuel chef de l'État avait en effet réussi à sortir en tête au premier tour dans le vote ouvrier, avec 26 %, un point devant la candidate de la gauche, Marie-sEGOlène Royal. Jean-Marie Le Pen, en troisième position, avait déjà atteint 16 % de leurs suffrages.

Dans un entretien au JDD, Jean-Marc Lech, coprésident d'IPSOS, veut démontrer qu'en 2007, Nicolas Sarkozy a ravi à Jean-Marie Le Pen 40 % de ses voix de 2002 et qu'il aurait pris du retard en 2011. "Ces personnes reviennent à leur choix précédent. Avec une différence de taille : le vote FN n'est plus simplement lié à la désindustrialisation du pays, dans l'Est et le Nord-Pas-de-Calais. Il s'implante dans des départements comme l'Ille-et-Vilaine. Marine Le Pen essaie de faire comme le PC lorsqu'il était haut: incarner la fonction tribunicienne. C'est-à-dire intégrer via le vote des gens exclus. Elle y parvient mieux que le père, parce qu'elle est plus sociale".

Parce que le maître mot est actuellement "social", aucun de ces commerçants ne prend en compte la situation économique et financière internationale pour s'interroger de savoir si, dans un an, les ouvriers ne feront pas plutôt confiance à celui qui les a bousculés pour traverser la rue sans se faire renverser par la crise. Les experts sondeurs auraient-ils une petite opinion des travailleurs ?

En jouant Le Pen contre Sarkozy, la gauche prend des risques

Marine Le Pen, 42 ans, n'a pas gagné seule en respectabilité

La gauche lui a accordé son brevet de républicain.
En la présentant sous un meilleur jour, plus neuf et dégagé des luttes menées par son sulfureux de père contre le totalitarisme communiste, elle n'a eu aucune peine à cueillir les fruits d'une stratégie de "dé-diabolisation", à laquelle elle a pris une large part avant de prendre la direction du FN en janvier dernier.
Marine Le Pen a fourni une dernière illustration du nouveau style de la droite extrême en décidant mardi d'exclure du FN un jeune élu photographié en train de faire le salut nazi, au grand dam d'une partie de sa formation politique, dont son propre père.
En pleine ascension dans les sondages à un an de la présidentielle, elle vient ainsi d'être consacrée par le magazine américain Time comme l'une des 100 personnalités les plus influentes en 2011.

En France, les signes selon lesquels le Front national est désormais un parti républicain se multiplient. Robert Ménard, ancien patron de l'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières, s'apprête à publier un pamphlet intitulé Vive Le Pen ! début mai, dans lequel il dénonce le "procès en sorcellerie" attaché à Marine Le Pen,en la distinguant bien du FN, une subtilité qui échappe aux malveillants consanguins de la gauche.
Une comparaison qui devrait les éclairer les sidère, en fait. "Marine Le Pen, comme Jean-Luc Mélenchon, disent nombre de choses marquées au coin du bon sens. Et nier les changements au FN aujourd'hui, avec Marine Le Pen, c'est nier l'évidence", juge cet ancien anarchiste et trotskiste, qui se défend d'être d'extrême droite et se déclare héraut de la proportionnelle et de la libre expression. A la différence d'Edwy Plenel, patron psycho-rigide de Mediapart, avec lequel il partage des points de vue, Ménard n'a pas la haine mono-maniaque et obsessionnelle de Nicolas Sarkozy.

La CFDT est moins longue à la détente

François Chérèque, son secrétaire général, s'inquiète de cette tentation de l'extrêmisme.

Il fait partie des observateurs vigilants qui la refuse à gauche, et maintenant à droite, et se rappelle que l'impact du FN dans le monde ouvrier n'est pas récent. Il ne nie pas que les ouvriers las des actions répétées à tout propos contre l'inéluctable ont réorienté leur grogne contre les syndicats radicaux et décomplexé la parole d'extrême droite. "
Il y a des expressions de rejet des autres, de racisme. Y compris dans la fonction publique, où certains n'hésitent pas à dire : 'en cas de second tour Sarkozy-Le Pen, on ne votera pas Sarkozy !' On n'entendait pas cela avant", explique-t-il au JDD.

Selon lui, le vote FN est une conséquence des promesses non tenues et d'une perte de confiance dans la politique, mais n'est évidemment lié ni à la crise ni à l'echec des luttes syndicales successives. Il a néanmoins le sentiment que "l'extrême droite a toujours utilisé des situations réelles mais donne des mauvaises réponses. Ce qui se passe en France s'est déjà produit après la crise de 1929 [...] Sans aller jusqu'à de telles extrémités, nous constatons que la tendance au repli existe en France et en Europe comme dans les années 1930".

Chérèque estime toutefois qu'il ne faut pas dramatiser
Malgré les défilés et les grèves syndicales infructueuses, selon lui,la gauche n'est pas totalement à la rue. "Il ne faut pas céder à la panique", explique-t-il, soulignant que la CFDT allait poursuivre son travail de ...pédagogie. "Nous disons aux salariés concernés qu'ils font une erreur d'analyse, que les propositions de Marine Le Pen sont creuses. Pis, qu'elles se retourneraient contre les ouvriers ou sont irréalistes, que ce sont de fausses pistes". Il aura davantage de mal à convaincre de ses alliances avec la CGT et SUD.

Les sondages qui boostent Le Pen handicappent Sarkozy

Mercredi, un sondage Harris Interactive accréditait l'idée que Marine Le Pen puisse être au second tour de la présidentielle, aux dépens de Nicolas Sarkozy dans presque tous les cas de figure.
Dans les rangs de la majorité, on croit pas que l'Histoire se répète et n'envisage pas un 21 avril bis. L'ancien ministre de l'intérieur n'a pas perdu la foi et pour Brice Hortefeux, "Nicolas est indestructible. Il sera au second tour".

Selon le barème de popularité de l'IFOP en avril, le chef de l'Etat est crédité de 28 % d'opinions favorables, le score le plus faible de tous les présidents de la Ve République, en périodes d'expansion économique. L'institut de sondage dresse un tableau comparatif des scores de de Gaulle, Giscard d'Estaing, Mitterrand, Chirac et Sarkozy douze mois avant la présidentielle et au second tour de l'élection. A la lecture de chiffres qui ont cruellement montré leurs limites au PS et à sa candidate battue donnée favorite en 2006-2007, et en dépit de la forte incertitude sur l'offre électorale qui sera présentée aux Français le 22 avril 2012, spécialement à gauche, l'opposition juge inconcevable une remontée de Nicolas Sarkozy dans l'opinion.

Manipulation ou fruit d'une longue expérience politique ?

Cet engouement subi pour Marine Le Pen n'est pas suspect aux socialistes
tout ce qui est mauvais pour Sarkozy est bon pour le PS. Et pourquoi pas Marine Le Pen pour faire le travail de la gauche.
Dominique de Villepin relativise d'ailleurs les scores flatteurs que les sondages prêtent à Marine Le Pen : "
Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour elle. Etre très haut dans les sondages, douze, treize, quatorze mois avant une élection, ça montre que les Français sont exaspérés, qu'ils n'en peuvent plus, qu'ils veulent tourner la page", a-t-il assuré sur Europe 1, prêchant toutefois pour sa paroisse.

"
Mais ça ne veut pas dire qu'ils seront toujours aussi en colère huit jours avant le vote et le jour du vote", prévoit le président de République solidaire, faisant la différence entre la cause de leurs difficultés de crise et les mesures prises en conséquence. "Parce que huit jours avant le vote, ils auront trouvé le moyen d'exprimer leur colère, je l'espère, de façon positive. C'est-à-dire qu'ils adhéreront à un projet et ils voteront quelque chose de positif et alors Marine Le Pen restera ce qu'elle est, le Front national restera ce qu'il est, c'est-à-dire un épouvantail", conclut l'ancien Premier Ministre.
Le PS est plus tendre et choisit des couleurs tendres pour dresser le portrait de Marine, celle par qui peut leur échoir la victoire.

Face à Sarkozy
Marine et Martine sont dans un bateau, Martine tombe à l'eau, qui reste-t-il ?


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