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dimanche 12 juin 2011

Tout, dont l'ébriété, excuse-t-il les insultes à agents de l'Etat ?


Faut-il vraiment que nous subissions des magistrats qui font leur loi?

Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.” Jean de la Fontaine, dans Les animaux malades de la peste, est dépassé. Nous sommes passés au temps de la justice de classe, “Selon que vous serez salarié ou patron, les jugements des magistrats humanistes vous rendront blanc ou noir.” Les syndicats de magistrats ont donné un coup de balancier dans l'autre sens et la justice n'y a rien gagné.

Les fruits de la "défiance citoyenne"

L'habit fait le moine

L'allure soignée de Bernard X - l'anonymat est garanti aux délinquants jugés coupables - , prévenu au casier judiciaire flambant neuf, jure avec les faits d'outrage et de rébellion pour lesquels il comparaît devant la 24e chambre correctionnelle de Paris.

Troubles à l'ordre public
"Fils de pute ! Va te faire sodomiser ! Il faut légaliser les crimes contre les flics !" a-t-il hurlé à deux policiers qui venaient d'intervenir dans le bar où il arrosait l'anniversaire d'un ami. Il était environ 2 heures du matin lorsque les policiers l'ont aperçu en train d'empoigner le gérant du bar, tout aussi éméché que lui.

Insulte à agent de la force publique
Bernard a alors insulté la policière prêtant main-forte à ses collègues pour le transport des noctambules ivres vers l'hôpital le plus proche.
"Vous lui avez dit : Je vais cramer ton uniforme. Puis vous avez craché sur elle, indique le président. Vous l'avez blessée au poignet et à la main... Comment un homme distingué comme vous peut se laisser aller de cette façon ?"

"Violent et vulgaire", comme à la télé
Ce trentenaire au physique lustré travaille comme maître d'hôtel dans un grand restaurant parisien. Il explique qu'il venait de fêter l'anniversaire d'un ami et qu'il ne maîtrisait plus ses gestes tant il était saoul.

Le juge demande à l'avocat de la policière pourquoi sa cliente outragée ne s'est pas présentée. "Elle ne veut surtout pas le voir", doit expliquer l'avocat.

"Ça se saoule, un maître d'hôtel ? interroge le procureur. Non seulement vous buvez trop, mais vous êtes violent et vulgaire !"
"Je regrette... j'aurais dû rentrer chez moi plus tôt", confesse Bernard d'une voix blanche.

Ce qui reste du slogan anarchiste de mai 68 "CRS-SS"
"Voilà encore un dossier où les policiers servent d'exutoire aux personnes ivres ! s'exclame la partie civile. Tout cela dégrade leurs conditions de travail, déjà affectées par le fait qu'ils sont en sous-effectif. De tels outrages sont à la fois humiliants et dégradants : des crachats, c'est pire que des coups ! Ma cliente s'est retrouvée avec des oedèmes douloureux immobilisant sa main pendant plusieurs jours." Il réclame pour elle 600 euros au titre du préjudice moral.

Haine ordinaire
Le procureur libère sa colère. "La police fait régler l'ordre public en France et je suis scandalisé de votre attitude, Monsieur !" Il réclame quatre mois de prison avec sursis.

L'avocat de la défense livre au tribunal son regard oblique sur les faits.
"Ces outrages ne reflètent pas une haine profonde à l'égard des forces de l'ordre, mais une mauvaise réaction à l'alcool. (...) Pour éviter qu'un tel événement ne se reproduise, Bernard G. a pris les devants, il suit un traitement, consulte un psychologue et participe aux réunions des alcooliques anonymes. Sa véritable peine, c'est la nuit qu'il a passé en garde à vue."
Il suggère un travail d'intérêt général ou une simple amende, et insiste sur l'importance de ne pas inscrire la peine sur le casier judiciaire de son client de façon à préserver son avenir dans la restauration. Sans s'interroger de savoir si l'individu est en adéquation avec cette profession de services.

Une rechute pourrait avoir des conséquences moralement aussi graves, mais physiquement tragiques.
Or, pour des raisons glorieuses, puisque sociales, cet humaniste des prétoires prend avec légèreté le risque d'une récidive.
Bernard s'en sortira avec une amende de 1 000 euros, sans inscription au bulletin n° 2, en plus des 600 euros de dommages et intérêts alloués à la victime.
Prêt à recommencer !

La justice laxiste prépare la décadence
La justice de classe n'est jamais juste puisqu'elle justifie les excès. Qu'il s'agisse de soumission au pouvoir de l'argent ou d'incivilités anti-républicaines, elle participe alors à la dérive de la société.

Quand certains ne respectent plus l'uniforme des agents de l’État, quand d'autres insultent ses représentants élus et quand les magistrats interprètent la loi, la République est en danger. Permettre que l'uniforme des agents de l’État ne soit pas respecté, que le peuple réclame pour lui le respect qu'il refuse à la police et à ses élus et que les partis et syndicats organisent la chienlit, c'est valider la loi de la jungle et faciliter le franchissement de l'ultime barrière vers l'anarchie et la barbarie.

La démocratie ne trouve pas à s'exprimer dans le chaos organisé.

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