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mercredi 21 décembre 2011

La gauche lance ses attaques sur les aéroports entravés par quelques-uns de ses activistes

Le gouvernement soutient les efforts de dialogue des sociétés privées

Aéroports : la grève prend une tournure politique

Le gouvernement a nommé deux médiateurs lundi pour aider au dialogue et mettre fin à la grève des agents de sureté dans les aéroports de Lyon et Roissy avant Noël.
Alors que des agents de sûreté grévistes perturbent depuis vendredi les aéroports les plus actifs en cette période de fêtes, au sixième jour du conflit, tous les vols ont pu décoller des aéroports de Lyon et de Paris-Roissy, mais avec des retards. Celui de Nice qui devait rejoindre le mouvement travaille normalement.

Le PS a cherché à politiser le débat en incitant le gouvernement à intervenir, tout en publiant son soutien aux grévistes.

" Il ne s’agit pas de réquisitionner des policiers. Si c’est une mission qu’on leur donne, ce n'est pas une réquisition, d’autant que c’est normal de faire appel aux forces de l’ordre qui d’ailleurs sont permanence dans les aéroports. On leur demande seulement d'élargir leur mission de sécurité ", a expliqué la ministre.

France Info, pour sa part, relaie l'intox syndicale
Les journalistes du service public affirment froidement que l'Etat ne fait pas ce qu'il faut. Or, avec bac +5 pour certains, ils savent vraisemblablement qu'Aéroports de Paris est une société anonyme depuis le 22 juillet 2005. Ils s'appliquent néanmoins à diffuser l'intox syndicale, sans aucun commentaire critique, mais continuent en revanche d'impliquer le gouvernement.

La majorité ne reste pas les "bras ballants"

Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a annoncé que les députés allaient examiner une proposition de loi instaurant le service minimum dans les services aéroportuaires
.
Pour l'heure, le ministère de l'Intérieur a indiqué, mardi, que les forces de l'ordre se substitueront aux agents grévistes "si besoin".

Nathalie Kosciusko-Morizet,la ministre de l’Ecologie et des Transports, a précisé que le gouvernement étudie " plusieurs solutions " pour tenter de mettre un terme au conflit. Notamment celle visant à "encadrer les choses de telle sorte que les salariés soient obligés de se déclarer grévistes à l'avance comme dans les transports terrestres", a-t-elle détaillé sur LCI, mardi matin. Pour l'heure, Claude Guéant a "donné des instructions très claires" à la police et à la gendarmerie pour qu'elles se substituent, "si besoin", aux agents de sûreté grévistes, a annoncé la place Beauvau. "L'objectif est qu'aucun passager ne soit bloqué et que la sécurité des vols soit par ailleurs parfaitement assurée", a expliqué le porte-parole du ministère.

Trois syndicats ont fait échouer les négociations mardi après-midi


Côté syndicats
, Benamar Belkouche, délégué CFDT chez ICTS France à Roissy, estime que "les patrons ne sont prêts à aucun effort". "On leur a demandé de faire des contre-propositions, ce qu'ils ont encore refusé", a-t-il affirmé au cinquième jour de grève. Les agents de sûreté qui ont choisi la période des fêtes familiales de Noël et du Nouvel An pour lancer leur mouvement, réclament notamment une hausse de salaire de 200 euros. "Nous reconduisons le mouvement mercredi et je pense que la grève va se durcir et s'amplifier", a ajouté le syndicaliste.

Côté sociétés, le Syndicat des Entreprises de Sûreté Aérienne et Aéroportuaire (SESA) a fait valoir par communiqué que la hausse de salaire demandée est "incompatible avec les résultats des entreprises du secteur dont les marges sont voisines de zéro".

Le communiqué du SESA souligne qu' "en revanche, les représentants des entreprises ont tous renouvelé leur proposition de négocier" sur les conditions de travail, précisant qu'une nouvelle réunion était prévue à Roissy mercredi à 10h. A Lyon, où la négociation a aussi échoué mardi, "tout le personnel est prêt à repartir" en grève, a menacé Edouard Nunez (UNSA-Brink's).

Clivage droite-gauche

Du service public dans les aéroports ? "Chiche !" dit Buffet

La députée PCF, Marie-George Buffet a considéré que le gouvernement, qui veut soumettre les agents de contrôle de la sûreté aéroportuaire aux contraintes liées aux missions de service public, n'a qu'à négocier pour leur donner le droit et le statut de fonctionnaires.


Ne pas confondre grève et "chantage
"

Le mouvement syndical actuel relance débat sur un service garanti, dans les transports aériens, semblable à celui de la SNCF et de la RATP.
Lundi, des députés de La Droite populaire ont jugé "scandaleux" le mouvement entamé par les agents de sureté, estimant que les emplois de ces derniers n'étaient "pas menacés" et les stigmatisant la grève comme moyen de " chantage" et "prise d'otage" au moment délicat des grands flux migratoires de fin d'année.

Thierry Mariani, ministre chargé des Transports, a demandé "l'examen rapide" de la proposition de loi UMP visant à aligner le droit de grève dans le transport aérien sur les autres. Le texte, déposé par le député Eric Diard, vise à rendre obligatoire la déclaration individuelle d'intention de faire grève 48 heures à l'avance dans les entreprises ou établissements qui concourent directement au transport aérien de passagers. Rien de plus qu'à la SNCF ou à la RATP.

Pour satisfaire le PS qui réclame des mesures, la proposition d'encadrement du droit de grève sera examinée à l'Assemblée nationale le 24 janvier, a annoncé mardi le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer.

Martine Brochen-Aubry a immédiatement accusé la droite de n'évoquer le service minimum qu'en temps de crise ! Les perturbations poussent en effet à fixer sans délai les procédures de protection des usagers. "Ce n'est pas au moment où les Français vont partir en vacances - et on peut comprendre leur exaspération [sic ! Ce sont aussi des électeurs...] - qu'il faut s'inquiéter du fait que les salariés de ces entreprises privées de sécurité soient dans la précarité [un bien grand mot] et de mauvaises conditions de travail", a-t-elle maugréé mardi au micro de RTL, bien qu'elles aient été celles de la PAF (Police de l'Air et des Frontières), sans que l'amère des primaires n'ait alors versé le moindre pleur.

Nathalie Kosciusko-Morizet a déclaré: " Ce qui me choque, et c'est la raison pour laquelle avec Thierry Mariani, on soutient beaucoup la proposition de loi du député UMP Eric Diard, c'est qu'on ne puisse pas, dans ces situations, anticiper " .
" Ça ressemble fortement, malheureusement," à une prise en otages des passagers, a dénoncé la sénatrice UMP, Chantal Jouanno." La proposition (d'encadrer le droit de grève dans l'aérien) qui est faite est une très bonne chose ". "Au moins franchissons ce premier pas, il n'y a qu'en France qu'on voit ça", a conclu l'ancienne ministre des Sports.

Le coût du blocage des transports
" Dans les circonstances économiques difficiles que nous traversons, une minorité d’employés, agents de sécurité des aéroports, dont les emplois ne sont nullement menacés, profite des vacances de Noël pour exploiter leur situation stratégique au détriment des travailleurs qui veulent voyager, prendre un repos légitime ou aller visiter leur famille", estiment-ils dans un communiqué.

Pour ces onze députés, "en confondant la grève avec le chantage et la prise d'otage, ils affaiblissent l'activité aéroportuaire et fragilisent l'ensemble des emplois" tout en ternissant "l'image de notre pays à l'étranger".


Dupont-Aignan veut un service minimum "renforcé"
" On ne peut pas accepter d'être pris en otage en permanence. Il n'y a pas assez de concurrence dans beaucoup de secteurs privés.", a déclaré le candidat à l'élection présidentielle et président du mouvement Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan sur Radio classique.

Le Front de gauche s'en tient au refus du dialogue
La députée PCF, Marie-George Buffet a considéré que le gouvernement, qui veut soumettre les agents de contrôle de la sûreté aéroportuaire aux contraintes liées aux missions de service public, n'a qu'à négocier pour leur donner le droit et le statut de fonctionnaires. "Valérie Pécresse veut du service public dans la sécurité des aéroports: chiche !", l'a défiée, non sans cynisme, l'élue de Seine-Saint-Denis dans un communiqué. Elle juge que la porte-parole du gouvernement "fait dans la surenchère", en estimant que ces salariés "devraient être astreints aux contraintes liées aux missions de service public".


Eva Joly se distingue de ses rivaux PS et PCF
L'altermondialiste n'aime pas que son accent soit raillé, mais se réfère à l'exemple allemand du dialogue social. Une fois de plus, c'est l'Allemagne qui, selon elle, montre la voie. La candidate d'Europe-Ecologie les Verts à l'élection présidentielle de 2012 préconise la négociation avant de recourir à la grève.
" Il y a une chose plus urgente à faire en France : instaurer l'obligation de négocier avant d'utiliser l'arme constitutionnelle qui est la grève", a insisté Eva Joly sur I-Télé, en référence au service minimum. Cela "existe en Allemagne et en Scandinavie et cela donne de bons résultats ", a observé notre bi-nationale.

La candidate dénonce le refus des syndicats du dialogue social
"Il y a un côté absurde de commencer un conflit par la grève et négocier après".
" En France, il n'y a pas la culture de la négociation préalable. On peut l'instaurer par la loi", a-t-elle dit, comprenant "parfaitement la colère des voyageurs qui voient leurs vacances compromises".


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