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mardi 23 octobre 2012

Compétitivité: Hollande, piégé par le rapport Gallois

Hollande tend à Gallois le bâton pour se faire battre

Bavure: le gouvernement prend ses distances avec les conclusions du rapport  sur la compétitivité qu'il a lui-même commandé

Des fuites, publiées dans le Figaro, ont révélé, vendredi, les grandes orientations du rapport de l'ex-grand patron d'EADS et ont animé les émissions politiques, ce week-end.

Ayrault se défend de vouloir déjà enterrer le rapport Gallois sur la compétitivité 
L'ex-patron d'EADS prônerait notamment 30 milliards d'allègement de cotisations sociales sur deux ou trois ans - soit le fameux "choc de compétitivité" réclamé par le patronat. Depuis, le gouvernement et François Hollande lui-même ont tenté de se 'désempêtrer' de ces conclusions, dont on ne saura que le 5 novembre si elles sont effectivement celles du rapport. 
Ainsi, Michel Sapin a relativisé l'importance de la réflexion menée par Louis Gallois, estimant dimanche que les recommandations de Louis Gallois seraient "un élément extrêmement sérieux", mais "pas le seul point de vue qui compte". Le ministre du Travail en conteste les conclusions, estimant que "ce qui manque le plus" n'est pas une baisse de charges, mais "l’innovation, la recherche, des nouveaux produits". 
Dimanche aussi, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'est abandonnée à la démagogie, contestant "que l’on puisse lui faire supporter, et faire supporter aux Français, un choc supplémentaire de plusieurs milliards d’euros".

Campé sur la même ligne Maginot, le patron de Bercy a semblé écarter une hausse de la TVA ou de la CSG

Il refuse une "réforme qui, dans un contexte difficile pour le pouvoir d'achat, brutalise la société française".

En revanche,
les retraités ne sont pas à l'abri de maltraitances de la part de ce gouvernement de "gauche sociale"... 


Avortement de la concertation

Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie, tenait le même langage samedi. Selon lui, le rapport Gallois "sera une contribution importante", mais il appartiendra ensuite au gouvernement "de définir ce que sera la politique de compétitivité"
Quelques jours auparavant, ce sont les deux têtes de l'exécutif qui avaient rétropédalé.  Jean-Marc Ayrault avait taclé la presse le 15 octobre: "Si vous pensez que la compétitivité, c’est l’allègement des charges, vous ne connaissez pas le dossier". Le Premier ministre a reçu ce lundi plusieurs ministres pour évoquer le sujet. <
François Hollande, quant à lui, a fait savoir vendredi dernier que le rapport Gallois n'engagerait "que son auteur"... 
Ces réactions en chaîne annoncent-elle le rejet du rapport avant même sa présentation initialement prévue pour la mi-octobre ? La publication a été reportée à début novembre... Après avoir sollicité en juillet l’ex-grand patron, étiqueté "de gauche", le gouvernement passera-t-il outre ses conclusions et s'enferrera-t-il donc dans ses erreurs, refusant de revoir les grandes orientations de sa politique ? 
Samedi, l'UMP Jean-François Copé a d'ores et déjà déploré que "François Hollande se trouve pris à son propre piège". 


Le pédalo France a-t-il un capitaine à bord ?

Les déclarations du week-end entretiennent le flou sur les intentions gouvernementales en matière de compétitivité. 
Le candidat François Hollande avait déjà esquivé le sujet - ou l'avait réduit à la compétitivité "hors coûts", c’est-à-dire à l’innovation et à la qualité des produits. Virement de bord lors de la conférence sociale de juillet, où il avait considéré "nécessaire une réforme du mode de financement de la protection sociale pour qu’il ne pèse pas seulement sur le travail". Mais le vent a de nouveau tourné et semble désormais orienté sur la compétitivité "hors coûts".
Le gouvernement cherche-t-il en fait à détourner l'attention des syndicats et de la "gauche de la gauche" de ses projets en matière de coût du travail, une baisse massive des charges étant extrêmement mal vue dans les centrales. Or, selon d'autres informations distillées par la presse, une diminution de 20 à 40 milliards d'euros, étalée sur plusieurs années, serait bel et bien à l'étude, hypothèse conforme à la "trajectoire de compétitivité" évoquée par Jean-Marc Ayrault, tandis que Pierre Moscovici envisageait jusqu'ici un "choc de compétitivité"...  
Le mardi 9 septembre 2012 devant les députés, le faisant-fonction de Chef du gouvernement Z-Ayrault ne s'est-il pourtant pas engagé à oeuvrer "pour l'emploi, rien que l'emploi", promettant un "choc de compétitivité" d'ici la fin de l'année ? (lien Capital.fr)
Et la décision définitive du gouvernement est reportée au début 2013, après le rendu d'un autre rapport, rédigé, lui, par le Haut Conseil du financement de la protection sociale: des cerveaux sont portés à ébullition, mais les entreprises et les ménages attendent toujours de savoir à quel sauce ils vont être avalés.
Une digestion lente est forcément douloureuse 
la cantine syndicale comme la table patronale, l'exécutif coupe l'appétit à tous
Très remonté par les mesures fiscales du budget 2013, le MEDEF est prêt à faire du rapport Gallois son nouveau cheval de bataille. "La déception des patrons sera immense si un homme tel que Louis Gallois ne montre pas comment créer un véritable sursaut", et tout autant si ses conclusions ne sont pas suivies, a d'ores et déjà prévenu Laurence Parisot. Lien RMC sur le "choc de compétitivité" réclamé par Laurence Parisot

Après le recul face au mouvement des Pigeons, les Français se passeraient sans doute volontiers d'une nouveau bras de fer social.

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