POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

samedi 23 février 2013

La Réunion : des jeunes réclament des contrats aidés par la violence

Des manifestations ont lieu depuis plusieurs jours à différents endroits du département  
Des affrontements entre les forces de l’ordre et des groupes de jeunes se sont à nouveau produits dans la nuit de mardi à mercredi au Port (nord de la Réunion).

Les jeunes réclament 200 contrats aidés  
Après une journée calme mardi, où seul un petit barrage filtrant avait été installé à la Rivière des Galets, à la périphérie du Port, commune communiste (PCR), la mairie annexe du quartier a été incendiée en début de nuit. L’intervention des pompiers, sous la protection des forces de l’ordre, a permis de sauver la moitié du bâtiment.

Jets de pierre, fumigènes et cocktails molotov
Pendant une bonne partie de la nuit, des affrontements ont ensuite opposé des groupes de jeunes aux policiers et gendarmes qui ont répliqué aux jets de pierre, de fumigènes et de cocktails molotov par des tirs de grenades lacrymogènes, indique la police. Un automobiliste qui a tenté de forcer un barrage a été extrait de son véhicule et sa voiture incendiée, une station-service vandalisée et en partie pillée. 

Plusieurs barrages constitués de branchages et de poubelles enflammées ont été installés à différents carrefours. Des voitures ont été la cible de jets de pierre dont celle d’une chaîne de télévision. Au moins trois jeunes ont été interpellés.

Mercredi matin, le site Linfo.re rapporte qu'un barrage filtrant a été installé à Saint-Louis. Dans le même temps, le maire communiste (PCRde la ville a décidé de rencontrer les manifestants.

"L’Etat a fait son travail", selon Victorin Lurel

Le ministre de l’Outre-mer, Victorin Lurel, a indiqué que l’Etat a débloqué 9000 contrats aidés et 7000 contrats d’avenir en faveur de la Réunion. Interrogé par la chaîne de télévision Réunion 1ère depuis Paris, il a invité les collectivités à "se mobiliser pour apporter leur concours au dispositif", tout en appelant la population à être "raisonnable". «L’Etat a fait son travail», a-t-il estimé.

Face au taux de chômage record de l'île (30% en moyenne, près de 60% chez les jeunes), les contrats aidés non marchands constituent souvent le seul espoir d'occuper un emploi. Mais nombre de maires se plaignent de ne pas disposer des moyens suffisants pour répondre à la demande. "L'Etat finance 75% des emplois d'avenir mais les 25% qui restent sont à notre charge. Si on les distribuait, ça ferait exploser notre budget", explique par exemple le sénateur-maire de Saint-Pierre, Michel Fontaine (UMP). 

Le député-maire de Saint-Leu, Thierry Robert (MoDem) a reproché l’allongement de la durée des nouveaux contrats de 6 à 10 mois, ce qui a réduit de "6000 le nombre de bénéficiaires", a-t-il dit.

De nombreux Réunionnais accusent les maires d'utiliser les contrats aidés à des fins électoralistes. Pour tenter d'échapper à ces critiques, certains élus ont décidé de confier à Pôle emploi la sélection des candidats.

Ils réclamaient 200 contrats aidés: le gouvernement s'engage sur 9.000 en 2013

La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a défendu aujourd'hui à La Réunion la politique de l'emploi, devant des maires qui l'interpellaient sur la révolte des jeunes chômeurs.

En visite pour deux jours dans ce département français de l'Océan indien, elle a évidemment assuré qu'elle "comprend l'angoisse des jeunes Réunionnais quant à leur avenir": on imagine mal qu'elle ait pu dire le contraire...

A la suite de la rencontre d'une délégation des maires de l'île et d'une entrevue avec le maire du Port, ville où les affrontements ont été les plus graves, en début de semaine, elle a affirmé que "le gouvernement conduit une politique qui doit permettre une stabilisation du chômage, et qui prévoit, pour La Réunion, 9.000 contrats aidés en 2013, et 5.000 emplois d'avenir pour les trois prochaines années". 

A-t-elle aussi bien compris qu'elle l'assure
L'association des maires de La Réunion avait indiqué jeudi que la participation des communes au financement de ces emplois précaires représentait une charge trop lourde pour leurs collectivités.
Mais, avant de rentrer en métropole, elle a fait valoir que "ces dispositifs supposent que les collectivités locales fassent un effort financier pour les mettre en oeuvre".




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):