POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

vendredi 24 mai 2013

Hollande réfléchit à fermer aux Syriens notre "terre d'accueil"...

La France rechigne à accueillir plus de réfugiés syriens

La bataille d'Alep opposant les rebelles aux forces du président Bachar al Assad a fait basculer le sort des Syriens.


Les opposants affirment qu'en l'espace de quelques semaines les  menaces à peine voilées auraient plu sur les Syriens favorables à la démocratie, en dépit des égarements voisins du "printemps arabe""J'ai reçu plusieurs coups de téléphone. Quand j'ai vu que les choses se dégradaient, j'ai décidé de partir pour mettre à l'abri ma femme et mes deux filles", assure Marouane, médecin chrétien de 55 ans, qui a rejoint en novembre la France, où il a déposé une demande d'asile.
Comme lui, plusieurs centaines de Syriens ont demandé l'asile en France depuis 2011 dans l'espoir d'échapper au conflit qui fait rage depuis plus de deux ans et qui a causé la mort de 80.000 personnes et la fuite de plus de 1,5 millions de personnes. Ils étaient 100 à faire cette demande en 2011, 450 en 2012 et 282 au cours de quatre premiers mois de 2013.

Pressions des organisations non gouvernementales


Le pire reste à venir
Ces chiffres sont en effet dérisoires au regard des demandes adressées à l'Allemagne et à la Suède, laquelle fait face à des émeutes d'immigrés. Ces pays d'accueil ont, pour la seule année 2012, respectivement reçu 6.200 et 7.800 demandes de réfugiés syriens. Selon certaines ONG, ils pourraient être revus à la hausse si la France acceptait de revoir ses capacités d'accueil.
Un scénario qui permettrait de désengorger les camps de réfugiés en Turquie et en Jordanie mais qui est pour l'heure écarté par les autorités françaises qui évoquent un "système d'asile à bout de souffle" et appellent à s'attaquer aux racines du problème en trouvant en priorité une solution politique."L'Europe n'est pour l'instant pas affectée par l'exode des Syriens mais cela pourrait changer, notamment au vu du nombre important de Syriens dans les camps situés dans les pays limitrophes qui risquent d'être complètement submergés par l'afflux", souligne William Spindler, porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés à Paris.
Selon le HCR, le nombre de réfugiés syriens, actuellement d'un million et demi, risque en effet d'être multiplié par deux ou par trois d'ici à la fin de l'année.

Hollande avoue désormais la saturation de la France
Face à la dégradation de la situation, l'Allemagne a annoncé en mars qu'elle accueillera au moins 5.000 réfugiés syriens supplémentaires en 2013, une décision saluée par la Commission européenne qui a émis l'espoir que d'autres Etats membres de l'UE suivent cet exemple.
Un espoir partagé par le HCR qui estime qu'il est temps pour la France d'accueillir davantage de réfugiés face à la situation alarmante observée dans les camps turcs et jordaniens où les conditions sanitaires et sécuritaires se dégradent chaque jour.
La présidente d'Amnesty International France va droit au chantage. Geneviève Garrigos accuse l'Europe: "la dégradation de la situation et l'afflux constant de réfugiés peut avoir un impact sur la stabilité de toute la région et l'UE portera une grande part de responsabilité pour son inaction aujourd'hui."
Il ne suffit pas que Hollande fasse la guerre au pouvoir légitime. Invoquant des centres d'hébergement des demandeurs d'asile (Cada) "saturés" et alors que dans l'opposition il estimait que la France n'en faisait pas assez, le président socialiste, pourtant en première ligne dans le dossier syrien, se déclare dans l'incapacité d'accueillir en urgence des réfugiés comme ce fut le cas pour les chrétiens d'Irak en 2010 après l'attaque de leurs lieux de culte. "La saturation du dispositif d'accueil, due à la hausse de la demande d'asile et à l'augmentation des délais de traitement, ne permet pas à la France, à ce jour, de s'engager auprès du HCR à examiner un plus grand nombre de demandes", indiquait le ministère de l'Intérieur en mars.
La croissance de la dette publique n'est pas seulement imputable aux difficultés intérieures
"Consciente de la situation alarmante en Syrie, la France agit afin d'apporter des réponses concrètes aux difficultés des réfugiés syriens, elle apporte un soutien financier à l'aide humanitaire d'urgence en Syrie ainsi qu'aux ONG oeuvrant dans les pays voisins", faisait-il alors valoir.Au total, selon le quai d'Orsay, les Français ont versé 11,2 millions d'euros d'aide aux réfugiés situés dans les pays limitrophes sur une aide totale de 40 millions d'euros dans le cadre de la crise syrienne.
France Terre d'asile fait la leçon aux FrançaisSon directeur général rappelle la France à son devoir de solidarité"Quand on dit que le dispositif est en crise, c'est vrai, mais cela doit être réformé et cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir à l'expression de notre solidarité avec notamment les réfugiés syriens et en liaison avec les organisations internationales", insiste Pierre Henry.
En dépit du marasme dans le logement des Français, il revendique pour les réfugiés la création de 4.000 places d'hébergement, dont 2.000 ouvertes dès juillet et les autres avant le premier trimestre 2014 pourraient débloquer la situation.Dans le cadre du programme de réinstallation mené actuellement par la France, le HCR force la main en soumettant 100 dossiers de candidature pour la réinstallation de réfugiés par an.
Un processus jugé marginal par Amnesty International qui appelle la France à mettre en place une procédure de réinstallation d'urgence."L'histoire se répète et on n'arrive pas à trouver de réponse", grone Jean-François Dubost, responsable du programme personnes déracinées. "Au moment de la guerre en Libye, on a eu exactement le même phénomène. Il y avait des réfugiés libyens venus se réfugier en Tunisie et en Egypte et il y a eu des demandes de réinstallation par le HCR auprès des pays de l'UE dont la France. C'est la même chose pour la Syrie."
Les demandeurs d'asile ont des droits, les Français des devoirs
La durée du conflit et l'absence de solution politique à court ou moyen terme joue en défaveur de la population syrienne au sein de l'opinion publique davantage préoccupée par la crise économique, se plaignent les ONG.
La décision en janvier de la France de réintroduire de façon temporaire le visa de transit aéroportuaire pour les ressortissants syriens serait passée inaperçue si plusieurs ONG n'avaient pas déposé deux recours, tous deux rejetés, devant le Conseil d'Etat en dénonçant une entrave au droit d'asile."L'introduction de ce visa n'était pas une manière de freiner les flux de réfugiés demandant éventuellement à se rendre en France", assure-t-on au Quai d'Orsay. "Tout au contraire, c'était un moyen d'éviter que les réfugiés ne se retrouvent dans des zones de transit des aéroports internationaux dans des situations de très grande précarité."
Pour le ministère des Affaires étrangères, la crise syrienne ne se réglera pas via la question des réfugiés."Il faut replacer les choses dans l'ordre, la manière de régler la question des réfugiés syriens c'est de leur permettre de rentrer chez eux, de rétablir des conditions qui permettent de le faire."
Les ONG sont des organisations supra-nationales sans aucune légitimité à s'ingérer dans les politiques intétieures des états.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):