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mercredi 26 juin 2013

F. Hollande brade les parts de l'Etat dans les entreprises publiques

Ventes d'actifs publics : "Pas de privatisations", prétendent les ministres

Le gouvernement a assuré ce mardi le service après-vente du projet gouvernemental de vente de participations de l'Etat dans des entreprises publiques, annoncé dimanche soir par Jean-Marc Ayrault. Après Pierre Moscovici, lundi, Michel Sapin, Stéphane Le Foll et Benoît Hamon ont tous les trois défendu d'une même voix ce "désengagement". Jouant sur les mots, l'Etat socialiste parle d'une meilleure utilisation des marges de manoeuvre de l'Etat plutôt que de "privatisations". 

Mais la sémantique gouvernementale ne trompe plus personne
Attention à ne rien brader, a en effet prévenu Jean-Louis Borloo (UDI), tandis que Marine Le Pen (FN) dénonce une décision "absurde".

Hamon : "Céder sans remettre en cause l'influence de l'Etat"

Sur France Info, le ministre délégué à l'économie sociale et solidaire, Benoît Hamon, a ainsi défendu le plan d'investissements présenté par François Hollande et minimise le désengagement de l'Etat d'un certain nombre d'entreprises publiques : "Si aujourd'hui on cède 1% ou 2% d'une société, sans remettre en cause ni l'influence de l'Etat au conseil d'administration, sans privatiser, sachant que cet argent va aller à de l'investissement, servir la stratégie d'un état pilote et stratège, on retrouve une capacité d'intervention qu'on avait perdue..." Mais "si c'était de la privatisation, je me serais exprimé", a-t-il aussitôt assuré, se berçant toutefois d'illusions sur son poids au gouvernement, voire au PS.




Pour Stéphane Le Foll, interrogé sur RTL, cette vente de la participation de l'Etat dans certaines entreprises publiques vient compléter le plan d'investissement et la mobilisation de l'épargne, essentiels pour "préparer l'avenir, pour qu'on sorte la France de la crise, qu'on prépare sa mutation en investissant, en faisant en sorte que l'appareil politique français retrouve du dynamisme et du punch": c'est beaucoup miser sur 1% ou 2% d'actifs publics ! "L'investissement qui devrait être naturel, un élément de reconstitution de l'appareil de production, ne s'est pas réalisé. Il faut réinvestir", assure-t-il, afin de "faire face à la compétition, à la compétitivité et maintenir l'emploi". Et le ministre de l'Agriculture de conclure : "Si on fait 9 milliards et demi d'investissement, on fait 0,5% de PIB."

"Est-ce ce que l'argent d'aujourd'hui est bien utilisé ? (...) C'est ça la question qui est posée. Ce n'est pas dépenser plus, c'est dépenser mieux", a déclaré sur Europe 1 Michel Sapin, le ministre du Travail, interrogé à la fois sur le plan d'investissements et sur le désengagement de l'Etat.

Harlem Désir (PS) : "Il n'y aura pas de privatisations"

Sur BFMTV et RMC, le premier secrétaire du PS Harlem Désir était également dans le déni. Reprenant le même élément de langage, il maintenait  en mai que "céder des actifs, ce n'est pas forcément privatiser. En l'occurrence, il n'y aura pas de privatisation". "Il s'agira d'utiliser la recette de la vente de parts dans certaines sociétés industrielles pour investir dans de grands plans d'avenir : le numérique, la transition écologique", a poursuivi Harlem Désir qui n'envisage pas que ces recettes soient diapidées. "L'Etat peut décider qu'il peut être intéressant de céder quelques pour cent dans des entreprises industrielles sans mettre en cause sa capacité à y garder une influence", a martelé le patron désigné du PS, parti godillot.

"Ces cessions ne serviront pas à financer le fonctionnement du budget de l'Etat ou à combler le déficit", s'est-il hasardé à assurer.
Cependant, il ne faudra pas, dit-il, de désengagement de l'Etat dans des entreprises "où il y a des enjeux de service public", comme la SNCF ou La Poste. Il a évoqué en revanche Renault ou France Telecom.

Borloo : "C'est de la cavalerie financière"

Président de l'UDI, Jean-Louis Borloo a en revanche mis en garde mardi contre le fait de "brader" des participations de l'Etat dans des entreprises publiques, et contre de la "cavalerie" financière. "Maintenant, on brade," a déploré l'ancien ministre centriste sur i-télé. "Comme s'il y avait de l'argent caché dans les participations !" "Quand vous vendez des participations, vous perdez des dividendes à venir", a prévenu le député du Nord. "C'est de la cavalerie, en réalité".

Le Pen : une décision "absurde"

"Après avoir bradé l'immobilier de l'Etat, vendant pour une bouchée de pains casernes, écoles, hôpitaux, bâtiments historiques, le gouvernement, dans la lignée des précédents, s'apprête à réduire encore davantage le peu de parts qu'il lui reste dans des sociétés pourtant stratégiques ou de service public," a dénoncé de son côté Marine Le Pen (FN) dans un communiqué. 

Le gouvernement Ayrault reproduit "fidèlement la politique du gouvernement Jospin
qui fut celui qui privatisa le plus sous la Ve République", relève-t-elle. "Cette politique à courte-vue", poursuit la dirigeante frontiste, "diminue les capacités d'intervention de l'Etat dans l'économie, déjà fortement limitées par les carcans européens. Elle affaiblit les entreprises concernées, brutalement soumises à l'appétit d'actionnaires prédateurs souvent étrangers", "elle affecte l'impératif de contrôle des activités stratégiques" et "pénalise le service public".

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