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dimanche 23 juin 2013

Réforme des retraites: Hollande renonce à s'aliéner le public

Le public va-t-il imposer son exception ?

Hollande flanche face aux syndicats

"La réforme ne doit pas ajouter une peur à une autre", a-t-il déjà prevenu.
Le président renonce avant d'avoir commencé. La gageure du président consiste à ouvrir un nouveau front dans la bataille de l'emploi tout en refermant les portes dangereusement entrouvertes sur les retraites, lors du coup d'envoi jeudi de la deuxième "grande" conférence sociale. Sur les retraites, le président a simplement répété ce qu'il avait déjà dit dimanche soir sur M6. "La réforme ne doit pas ajouter une peur à une autre", a-t-il martelé, excluant tout nouveau report de l'âge légal de départ au-delà de 62 ans. Que reste-t-il à discuter ?

Avant toute discussion, il a aussi réaffirmé sa préférence pour un allongement de la durée de cotisation. C'est encore ça de mois à débattre.

Mais sur quoi doit donc porter cette"grande" conférence sociale?  
Le souverain a également verrouillé la porte d'un rapprochement des modes de calcul des pensions du public et du privé, au motif que, malgré une différence à l'avantage des fonctionnaires et des salariés des régimes spéciaux (une pension calculée sur les six derniers mois de traitement pour les fonctionnaires et non sur les 25 meilleures années), les taux de remplacement seraient "identiques". Les experts se sont empressés de confirmer... Mieux, l'évolution de ce ratio (pension rapportée au dernier salaire) serait "défavorable depuis plusieurs années" aux agents de l'État. 
Un enterrement de première classe qui n'a pas échappé aux syndicats. "Si cela est vraiment confirmé, nous nous en réjouirons", a grincé Jean-Claude Mailly, le patron de FO.

Outre de calmer le jeu sur les retraites, l'objectif du chef de l'État était aussi de convaincre de "la mobilisation" gouvernementale pour lutter contre le chômage

"Si je ne devais retenir qu'un seul enjeu, c'est celui de l'emploi, c'est un défi qui nous concerne tous. Plus de 10 % de la population active privée d'emploi... c'est un gâchis pour l'économie." 

Le capitaine de pédalo a donc déclaré la guerre aux emplois non pourvus. "Chaque année, entre 200.000 et 300.000 recrutements engagés sont abandonnés en cours de route faute de candidat qualifié, s'est plaint François Hollande. Il faut donc former rapidement et massivement les demandeurs d'emploi pour qu'ils répondent à ces offres non pourvues". Le président reprend ici une idée déjà évoquée dimanche sur M6: pourvoir "par tous les moyens" 100.000 postes vacants "à très court terme". Charge aux partenaires sociaux de trouver comment, car s'il les a convoqués, c'est bien pour qu'ils fassent le travail de Michel Sapin.

Déterminé également à inverser la courbe du chômage "pas un mois, pas deux mois mais durablement". François Hollande a dû élargir l'accès aux emplois d'avenir peu recherchés: à la fin juin, 33.000 ont été conclus, soit un tiers de la cible visée au 31 décembre. A partir de la fin de l'année, les "jeunes qualifiés" des quartiers sensibles ne seront donc plus exclus de ce dispositif.  

La formation professionnelle sera adaptée aux besoins
Il a aussi fixé des objectifs en matière d'apprentissage. Mais le gros du discours du chef de l'État sur l'emploi a porté sur la réforme de la formation professionnelle sur laquelle devront s'entendre les partenaires sociaux avant la fin de l'année. Le système est "trop opaque, trop concentré sur les salariés déjà qualifiés, trop dispersé". Résultat, les 32 milliards d'euros dépensés chaque année ne touchent pas leurs cibles: les chômeurs ne concentrent que 13 % des dépenses et les salariés des PME accèdent trois fois moins que ceux des grandes sociétés à des formations.

Sur le sujet, François Hollande innove en appelant syndicats et patronat à "revenir à l'esprit de la grande loi de 1971", rédigée par Jacques Delors. Son objectif? "Clarifier le rôle de chacun". À l'État la définition du cadre légal et aux autres tout le reste: aux régions - que beaucoup voudraient voir sortir de la boucle - le soin de former les jeunes, et aux partenaires sociaux la fixation au sein des entreprises.

Les  commentaires des syndicats sont restés prudents

La CGT n'a pas été "rassurée sur la préoccupation première des Français qui est leur salaire", mais pour la très conciliante CFDT, "la conférence sociale ne fait que commencer", a estimé Laurent Berger, le numéro un de la CFDT
"Il faut maintenant que cela se traduise en actes", a abondé Jean-François Pilliard, le futur vice-président du MEDEF en charge du social à compter du 3 juillet.

Reste à Jean-Marc Ayrault à tenir le même discours que le président. 
L'année dernière, le premier ministre s'était éloigné de la ligne fixée la veille par le chef de l'État, provoquant une colère noire du patronat.

3 commentaires:

  1. J aime vos textes qui compensent les manques de la presse papier. Continuez

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  2. Encore une réforme "cosmétique" de plus ?
    On va ponctionner encore plus les gens qui travaillent et ont travaillé, mais on ne fera rien pour empêcher la fuite des entreprises donc des emplois.
    L'Union continuera d'être une place ouverte à tous vents. Et puis un beau matin tout s'arrêtera ! dans la fureur ?

    On mesure à ce manque de courage politique combien la loi Taubira a été une grave erreur stratégique pour la gauche. Toutes les cartouches (de crédibilité et de confiance) sont brûlées et la bataille n'est même pas encore engagée.

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  3. On ne touche pas aux privileges, pourtant on sait comment ca finira...
    En Guadeloupe les fonctionnaires touchent 40% de traitement en plus, ne travaillent pas le mercredi, ni le vendredi apres midi, beneficient d aides pour la garde d enfants etc...
    Pour les autres, la vie est tres chere et toute demarche administrative demande un jour de conges pour si consacrer.
    Ils ne lacheront jamais leurs privileges, meme si cela ruine leurs compatriotes, meme si il faudra bientot une dictature pour les maintenir.

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