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vendredi 7 juin 2013

Valls présume l'extrême droite coupable de la mort de l'activiste d'extrême gauche

Les militants d'extrême droite se disaient en état de légitime défense

Une odieuse exploitation partisane entretient la confusion

Un jeune activiste de 18 ans est décédé ce jeudi à la suite d'une rixe mortelle avec des militants d'extrême droite qui a eu lieu mercredi dans le 9e arrondissement de Paris. Alors que sept activistes de droite ont été arrêtés, de nombreuses manifestations se sont déroulées dans la capitale en hommage à la jeune victime d'une idéologie extrémiste. C'est ainsi que le Parti de gauche (PG) a appellé à un rassemblement jeudi à 18h30, à Paris, place Saint-Michel, au Quartier latin.
Alors que la députée communiste Marie-George Buffet a renoncé à s’exprimer devant les milliers de participants réunis devant la fontaine Saint-Michel, le secrétaire national du Parti de gauche Alexis Corbière n’a pas hésité à prendre la parole. "Clément n’était pas un militant de notre parti mais c’était l’un des nôtres", a déclaré le conseiller du 12e arrondissement de Paris, avant de s’en aller sous les huées des "antifascistes" [antifas], souvent vêtus de noir, scandant "récupération". Jean-Luc Mélenchon. le leader du Front de gauche n’a plus voulu s’exprimer.

"L’extrême droite se construit sur le terreau des renoncements de la gauche", a pour sa part attaqué l’ancien leader du NPA Oliver Besancenot.


Anne Hidalgo, candidate PS
aux municipales 2014 à Paris :
"Méric est mort pour ses idées". Et elle désigne les coupables présumés à l'opinion: "Il militait contre l’extrême droite depuis longtemps. Et il s’est trouvé face à des skinheads. Ce groupe a pignon sur rue. Il faut les interdire, même si on sait qu'ils se reconstituent après."


Où en est l’enquête ?


Les enquêteurs ont rapidement disposé de nombreux témoignages ont ainsi été recueillis dès mercredi soir:  signalements précis et photos des agresseurs présumés. "La brigade criminelle bénéficie d’images issues des caméras de surveillance du quartier", précise une source policière. Quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue dans l’après-midi de jeudi. Trois personnes se sont également constituées prisonnières en fin de journée. 

Qui sont les mis en garde à vue ?

Recueillement de skinheads de ...gauche,
cranes rasés et cagoules
Quatre premiers suspects, et trois autres interpellations ont suivi en fin d’après-midi. De source judiciaire, deux des suspects, trois hommes et une femme âgés de 20 à 30 ans arrêtés à la mi-journée à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) "gravitent autour du mouvement d'extrême droite Troisième Voie", dont les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) sont le "«bras armé" et assurent le service d'ordre. Les JNR sont une "vingtaine tout au plus en France", des skinheads pour la plupart, selon une source policière.
L'auteur présumé du coup mortel serait âgé de 20 ans. Plusieurs témoins ont confié mercredi à la presse que les skinheads mis en cause dans cette bagarre étaient connus dans le quartier.

Quels sont les éléments déclencheurs de la bagarre?


"Clément était connu pour son militantisme anti-fasciste. 
C'est une attaque ciblée, préméditée", a affirmé le président de l'Unef Sciences Po, Paul Bernardet.


L'enquête doit encore déterminer les circonstances exactes de la rixe, notamment son entame.
Elle est survenue rue Caumartin, dans le 9e arrondissement de Paris, entre deux groupes à la sortie d'une vente privée de vêtements: cohérence des anti-libéraux ? Rencontre fortuite, a assuré Manuel Valls, ou guet-apens ?


Le gouvernement donne carte blanche à l'extrême gauche 

Les "antifas" et les JNR "se cherchent" depuis quelque temps, admet une source policière. Mais pourquoi ne profiteraient-ils pas en effet de la stigmatisation de l'extrême droite par le pouvoir socialo-écolo ?

Les propos de la gauche portent atteinte à la paix publique.
Sur Europe 1, A. Hidalgo est ainsi revenue sur l’ambiance houleuse lors du rassemblement FdeG de soutien, rappelant notamment que  Mélenchon a appelé ses militants à "se tenir à distance du PS"
"Quand un acte aussi grave se produit, cela nécessite la mobilisation de toutes les forces républicaines. J’ai été scandalisée par le propos de Mélenchon car il faut appeler au rassemblement de toutes les forces démocratiques. Qu’un parti républicain se permette se genre de choses, ce n’est pas acceptable. Il divise et ce n’est pas bon. La République n’appartient à personne." La justice pas davantage qui ne peut juger sereinement dans ce climat de haine porté par les multiples déclarations incendiaires d'une majorité présidentielle qui mise sur une fracture bipolaire.

Si plusieurs sources confirment qu’une première altercation a bien eu lieu entre les deux groupes devant la vente privée, les versions divergent sur son origine.

Organisation non violente
qui a la sympathie
de Valls et Hollande
 
Libération rapporte la version subjective des antifas". Des révolutionnaires, membres  présents sur les lieux de SUD étudiant et d’Alternative libertaire -ce qui situe les liens de la victime- donnent un déroulé des faits dans un mail, sorte de corpus d'éléments de langage dans la droite ligne de l'agit-prop de gauche. Selon un ami de la victime, les antifas seraient donc tombés par hasard sur trois skinheads arborant des tee-shirts "white power" et "blood and honor" à la sortie de la vente. Le témoin dit les avoir vus glisser des poings américains dans leur sac à dos, avant d'entrer.
Selon ce témoin, les amis de Clément Méric auraient décidé de l’attendre pour le prévenir de la présence de "néo-nazis". 'Citoyen vigilant', il avoue également avoir dénoncé aux vigiles la présence de skins avec des armes sur eux. Le vigile lui aurait répondu qu'il allait les fouiller et remettre ces armes à deux policiers présents sur les lieux. Quelques minutes plus tard, les deux fonctionnaires seraient sortis seuls. Juste après, cinq skins auraient quitté les lieux avant de foncer sur les militants d'extrême gauche.

Mais une autre source contactée par 20minutes.fr affirme, de son côté, qu’un couple de skinheads qui sortait de la vente aurait été invectivé par une bande de militants antifascistes. 
Ils seraient alors remontés et ont rapporté la scène au vigile. Ils sont ensuite redescendus avec des connaissances qui se trouvaient aussi dans les lieux et l’un d’entre eux aurait porté un coup de poing au visage de Clément Méric dont la tête aurait porté sur une marche.

Est-ce un crime politique? 
Le pouvoir et les media misent sur une volonté de tuer, plutôt que sur la thèse de l'accident mortel
"Laissons la justice établir les faits mais incontestablement, il y a une connotation politique dans ce crime", a déclaré Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur au journal télévisé de France 2 jeudi soir,après avoir une nouvelle fois stigmatisé l'extrême droite et désigné les coupables.

Y avait-il volonté de tuer? 

"Je ne sais pas, je ne le dirai pas, c'est à la justice de le dire", a répondu le ministre de l'Intérieur.
Sans aucune retenue,
plusieurs responsables de gauche inscrivent cette mort dans le contexte des manifestations provoquées par le projet Hollande de mariage homosexuel à l'issue desquelles ont eu lieu des violences en marge des affrontements entre opposants de gauche et de droite, ces derniers mois. 
Harlem Désir, le premier secrétaire coopté du Parti socialiste (PS) avait alors pointé "des groupes qui se sont déployés dans la rue, agressant les forces de l'ordre, agressant les journalistes, agressant les manifestants," selon lui.
Lorient, décembre 2011
Depuis, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a dit avoir demandé à son gouvernement de trouver les moyens pour "mettre en pièces" les groupuscules d'extrême-droite

Le président de l'UMP Jean-François
Copé a lui réclamé la dissolution "des groupuscules extrêmistes - d'extrême gauche, comme d'extrême droite".

Une dissolution de ces groupes est-elle possible?
"Nous ferons tout pour dissoudre ces groupes qui n'ont rien à voir avec les valeurs de la République, mais là encore en respectant les procédures. Nous sommes dans un Etat de droit. Pour dissoudre ce type de groupuscules, il faut établir des faits, il faut des confrontations", a déclaré le ministre de l’ Intérieur jeudi sur France 2, sans préciser s'il aura le souci d'équité...

Que sait-on de Clément Méric?

Originaire de Brest et étudiant en première année de Sciences Po à Paris, Clément Méric, 18 ans, était un "antifa", un militant antifasciste d'extrême gauche. Ses camarades de Sciences Po décrivent un jeune homme blond, petit, frêle avec un visage poupin. Et pour cause, car "Clément se relevait d'une leucémie; ce n'était pas un monstre de guerre", ont commenté des membres d'Action antifasciste Paris Banlieue, groupe auquel il appartenait. Pourtant, ce dernier "faisait du terrain, du renseignement, de l'agit-prop". Il avait notamment participé à plusieurs actions pour dénoncer la recrudescence de l’homophobie. Le 17 avril, en marge d'une manifestation de la Manif pour tous, il faisait partie d'un petit groupe d'étudiants (ci-dessus) brandissant une banderole "L'homophobie tue" et criant "Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos".

No Pasaran est un réseau 

antifasciste et libertaire, 
positionné à l'extrême gauche,
dans la mouvance 'autonome'
Fils de deux professeurs de droit de la faculté de Brest, le jeune homme, qui avait obtenu son bac scientifique avec mention très bien l'an passé, était installé depuis septembre à Paris et habitait dans le 9e. Il était aussi un habitué des tribunes du Stade Bauer, à Saint-Ouen, où évolue le Red Star, rapporte So Foot. Il était d'ailleurs membre du kop de Bauer, un groupe de supporters du Red Star connu pour leur engagement antifasciste, qui lui rend hommage dans un communiqué publié sur son site.

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