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samedi 25 janvier 2014

Moody's maintient une perspective "négative", n'excluant donc pas d'abaisser encore sa note à moyen terme.

Moscovici dit "savourer" le scepticisme de Moody's sur les réformes de Hollande...

L'AFP semble pavoiser en titre: "Moody's maintient sa notation de la France" !

Or, l"agence Moody's a décidé vendredi de ne rien changer à sa notation de la France, s'affichant sceptique sur le succès des réformes annoncées par François Hollande. La note sur la qualité de la dette à long terme française reste en effet fixée à "Aa1". L'Agence de presse est clairement française, voire officielle, quand elle fait valoir que c'est "le deuxième meilleur grade dans l'échelle de l'agence américaine." L'AFP doit toutefois concéder que cette "note est toujours assortie d'une perspective 'négative' ", ce qui implique que Moody's n'exclut pas de l'abaisser à moyen terme.

Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, se moque des Français
"Je ne peux que me réjouir" de l'annonce de Moody's, a ironisé le ministre en conférence de presse en marge du Forum économique mondial de Davos (Suisse), estimant que la "France continue de bénéficier d'une note très élevée" auprès des agences de notation. La France est notée "AA" par Standard and Poor's, deux crans en dessous du "triple A" tant convoité de la plus connue des agences, et "AA+" par Fitch.

L'annonce par Hollande de nouvelles réformes ne convainc pas

Dans ce premier verdict d'agence de notation depuis la volte-face libérale du président, Moody's écrit:
"Bien que le gouvernement ait introduit ou annoncé un certain nombre de mesures" économiques, "la réalisation et l'efficacité de ces initiatives se heurte à la persistance de rigidités" notamment sur le marché du travail, et à des "tensions politiques et sociales".

"Nous prenons acte" des annonces, mais "il nous manque un grand nombre de détails" sur ces mesures, a indiqué le responsable de cette notation chez Moody's, Dietmar Hornung, rappelant la nécessité pour le gouvernement de "chercher un large consensus". D'où le risque, souligne Moody's, de voir les réformes "ralenties ou diluées".

"De plus, la marge de manoeuvre budgétaire de la France est limitée ce qui, en plus des défis politiques mentionnés ci-dessus, présente un risque persistant de rater les objectifs" de discipline budgétaire, a souligné l'agence.
Le chef de l'Etat s'est mis à promettre des allègements de charges à hauteur de 30 milliards d'euros à destination des entreprises dans le cadre d'un "pacte de responsabilité" qu'il espère voir déboucher sur des embauches. Il s'est à nouveau engagé à réduirela dépense publique, cette fois de 50 milliards d'euros d'ici 2017.

Moody's a justifié le maintien de la perspective "négative" sur la note française 

Elle a souligné "le recul continu de la compétitivité de l'économie française" et "le risque d'une dégradation accrue de la solidité financière du pays" dont la dette, laquelle pourrait peser en fin d'année plus de 95% du Produit intérieur brut.

L'évolution de la note est liée au succès des réformes promises
Cette perspective et la note française elle-même pourraient toutefois être améliorées si les réformes annoncées étaient "mises en oeuvre de manière à renforcer les perspectives de croissance ainsi que la situation financière du gouvernement".

L'agence a aussi souligné les points forts de la France, une "grande économie diversifiée", une "épargne privée relativement abondante" et une "richesse significative en termes de Produit intérieur brut par habitant".

Les décisions de notation gardent un impact politique interne, mais n'ont plus d'effet important sur le taux auquel s'endette la France, ou auquel s'échange sa dette, du fait de ces forces énoncées par Mody's, pour autant qu'elles ne sont pas mises à mal.
Vendredi avant le communiqué de Moody's le taux français à 10 ans, le plus important, tournait autour de 2,4%, contre plus de 3% début 2012, malgré plusieurs dégradations intervenues entre-temps, mais en fonction du redressement de l'Espagne et de l'Irlande.
Or, le taux de la France est à la hausse depuis quelques semaines, parce que les investisseurs, pris d'un regain d'enthousiasme pour les pays de la périphérie européenne, s'en détournent un peu.
Le taux français à 10 ans "a déjà effectué deux poussées de fièvre au-dessus de 2,50% en 2013. Un retour au-dessus de cette zone pourrait marquer le début d'une nouvelle phase de hausse avec comme niveau suivant la zone des 3%", notait cette semaine Alexandre Baradez, un analyste d'IG France.

Le phénomène épargne jusqu'ici l'Allemagne, qui a encore bénéficié vendredi d'un maintien de sa note AAA par la troisième grande agence, Fitch, et dont le taux à 10 ans évoluait vendredi autour de 1,6%. 
Un taux que la chanceière Merkel "savoure", à juste titre.

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