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lundi 14 juillet 2014

La politique de Hollande panique l'économiste Charles Gave

SOS: l'économie française va s'effondrer "dans les trimestres qui viennent" 

L'auteur met en garde contre le plan d'Arnaud Montebourg

Charles Gave est cet économiste libéral français qui avait eu un vrai succès d'estime avec un premier livre (Des lions menés par des ânes, éditions Robert Laffont, 2003). Dans cet essai, l'économiste prévoyait et annonçait la crise économique qui touche la France depuis quelques années et montrait à quel point nos entrepreneurs, "les lions", étaient critiqués, bridés, corsetés, assommés de charges, de réglementations et de taxes par "les ânes"qui nous gouvernent, issus pour la plupart d'une classe politique formée de fonctionnaires, de technocrates et d'apparatchiks notoirement incompétents.

Aujourd'hui, Charles Gave va beaucoup plus loin et nous annonce un inéluctable et prochain désastre : "En tant qu'économiste et homme d'affaires depuis quarante ans, je sais maintenant avec certitude que l'économie française va s'effondrer dans les trimestres qui viennent puisque
M. Montebourg va faire passer une loi pour la croissance, comme il avait promis de sauver la sidérurgie française." Dans une chronique du 7 juillet à l'Institut des libertés qu'il a créé et qu'il préside, il explique pourquoi il est arrivé à cette dramatique conclusion : l'économie, rappelle-t-il, ne peut croître et créer des emplois que "si le système légal permet le déroulement du processus de création destructrice", défini par Joseph Schumpeter au milieu du XXe siècle.

"Destruction créatrice"

Ce principe est bien connu depuis longtemps et a été mille fois vérifié. C'est ainsi que la nouvelle économie américaine, avec ses champions Microsoft, Oracle, Apple, Goggle et autres Amazon, s'est d'autant plus développée et d'autant plus vite que les meilleurs cerveaux, les plus dynamiques collaborateurs et les plus grands investisseurs ont abandonné la vieille économie pour miser sur l'avenir. En France, Arnaud
Montebourg est tellement fier de pouvoir relever les sauvetages de Fagor-Brandt, Mory Ducros ou Ascométal, qu'il en fait les symboles du "retour en force de l'État dans l'économie". Gave est très clair à ce sujet : en France, note-t-il, "la quasi-totalité des lois portant sur des domaines économiques visent à empêcher cette destruction créatrice, ce qui revient immédiatement à empêcher toute création, c'est-à-dire toute croissance". La plupart des secteurs "dans lesquels nous pourrions générer de la croissance, comme les transports, les médias, la culture ou la santé, sont sous le contrôle de l'État, c'est-à-dire sous le contrôle de la CGT", ajoute-t-il.

Georges Marchais, PCF, avril 1981
Et c'est bien là
le problème que pose le ministre de l'Économie quand il lance le 10 juillet à Bercy, dans une mise en scène théâtrale avec effets de manche et tam-tam médiatique, "la feuille de route du redressement économique de la France" basée sur les poncifs les plus rétrogrades du siècle dernier : le patriotisme économique ("il nous faut des patrons patriotes"), l'antimondialisation ("être plus forts dans la compétition mondiale face à la mondialisation déloyale"), l'antilibéralisme ("non au modèle anglo-saxon libéral, oui au modèle entrepreneurial solidaire"), et l'interventionnisme étatique "qui permet à l'État de protéger et de défendre la souveraineté de nos entreprises".

"Mon tambour"

Et le matamore de Saône-et-Loire, surnommé "mon tambour" dans sa région d'élection, d'annoncer sans mollir que son "décret Alstom" du 14 mai 2014 va servir "dans certains secteurs sensibles comme l'eau, la santé, la défense nationale, l'industrie du jeu, les transports, l'énergie et les télécommunications". L'industrie du jeu, un secteur sensible à protéger... Et pourquoi pas l'industrie du carambar ou du scoubidou qui pourraient aussi avoir besoin de protection ? On croit rêver! Ce Montebourg ressemble à un enfant qui joue avec un train électrique qu'on lui a offert pour Noël ! Le ministre qui vient de coûter un milliard et demi d'euros à la France en vendant des actions de l'État dans GDF pour acheter des actions de Bouygues dans Alstom croit-il vraiment à ce qu'il déclame à longueur de discours? Prend-il ses délires pour des réalités? Hélas, il semblerait que oui. 

Pour clôturer le tout, pendant son one man show à Bercy, tant qu'il y était, il s'est aussi offert une sortie contre l'Euro et contre "l'incompétence, le dogmatisme et peut-être l'aveuglement idéologique de dirigeants européens", sans compter un paragraphe bien senti d'antiaméricanisme primaire et même secondaire ! On se serait cru revenir trente-cinq ans en arrière, pendant la campagne électorale des socialistes pour l'élection présidentielle de François Mitterrand en 1981! Charles Gave, évidemment, sait bien de quel bois, rouge, est fait Arnaud Montebourg qui se battra jusqu'au sang - celui des autres, bien sûr - contre la loi du marché et finira, si on le laisse faire, par "réussir aussi bien que Castro ou Chávez", car, ajoute-t-il, "il n'y a pas un seul exemple dans l'histoire d'une économie gérée par un État qui ne se soit conclu autrement que par la faillite et la tyrannie." 

 Ch.Paul (député de la Nièvre, gauche du PS)
et Montebourg en reine d'Angleterre
au Mont Beuvray
Gave a toujours écrit et parlé cash et, plus que jamais, devant le cyclone économique qu'il nous annonce si on laisse faire Montebourg, cyclone qui aura donc été initié par nos gouvernants eux-mêmes, il tient à rappeler les lois fondamentales de l'économie et particulièrement celle-ci: plus le poids de l'État augmente, plus la croissance économique diminue et plus les chômeurs s'ajoutent aux chômeurs. Il prend note d'un phénomène unique dans le monde développé: "Pour la première fois dans l'histoire de notre pays, écrit-il, il n'y a pas un seul membre du gouvernement qui ait la moindre expérience du secteur privé. Tous les membres du gouvernement ont toujours été payés par nos impôts et jamais par un client." 
Charles Gave termine sa chronique à l'Institut des libertés par un bien triste constat : "Notre pays qui devrait être le plus riche du monde, compte tenu de ses avantages naturels et de la qualité de sa force de travail, est en train de s'appauvrir à vue d'oeil. Les entrepreneurs français sont comme le Tiers État en 1789. Ils portent sur leur dos la noblesse (le système politique) et le clergé (le système syndical) et la France en crève. Elle est sur le chemin de l'Argentine. Rien ne peut empêcher un pays de se suicider. Nous sommes sur la bonne voie." 

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