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vendredi 27 mars 2015

Les accès de compassion médiatique des acteurs politiques en échec

Tout est-il perdu quand le pouvoir passe en mode compassionnel ?  

De la politique de l'émotion à l’épidémie de "compassionnite"

Hollande, directeur d'acteurs,
met en scène
(Seyne, 24 mars 2015)
Nicolas Beytout, directeur de la rédaction de L'Opinion, propose un néologisme qui rend compte de la régression d'une gauche de "progrès" qui s'abandonne aux artifices de la communication populiste à mesure que ses "performances" sèment partout le désarroi. "Compassionnite: inflammation de la compassion; dérive fréquemment observée dans l’univers politique où, sous l’effet d’une fièvre liée à l’accélération et à l’universalité de l’information,
Valls passe par tous les états:
il verse ici une larme
lors des attentats de Paris
les élus accumulent les démonstrations compassionnelles face à un événement tragique". Voilà, telle qu’elle pourrait figurer dans une prochaine édition d’un dictionnaire, la définition de cette étrange maladie qui semble emporter de plus en plus de politiques.
C’est bien sûr quelque chose de difficile à dire, tant l’émotion suscitée par le crash de l’Airbus A320 est grande. Face à un sentiment si fort, tout recul, toute réserve peut paraître indigne. Et bien sûr politicienne. 

Pourtant, la question est légitime : nos hommes et femmes politiques n’en font-ils pas trop ?

Cazeneuve prend la pose à Seyne (04)
Voir les dirigeants de trois pays se précipiter derrière les micros, se déplacer en une marche funèbre et ostentatoire au pied d’une montagne de mort était-il utile à l’évolution de l’enquête, à la mobilisation des équipes de secours, à l’apaisement du chagrin des familles, au "travail de deuil" (comme on dit désormais) de ces pays ? On peut en douter. Autre manière de poser la question : ces manifestations compassionnelles et télévisées de nos dirigeants sont-elles plus utiles aux peuples qu’ils gouvernent ou à leur propre image personnelle ?

Certes, les médias ont une responsabilité dans la propagation de cette épidémie. Le tout info, la tension permanente qu’installe le 24/24, leur délocalisation pour assurer des directs sur les lieux mêmes d’une catastrophe, créent 
Epidémie ou pandémie ?
une surenchère à laquelle les politiques se laissent prendre. Mais, de recueillement sur les lieux d’un drame en "marche blanche" pour protester contre l’innommable, la compassionnite transforme la mission des politiques : oubliant toute réserve et pudeur, ils font désormais systématiquement passer la gestion des émotions devant l’exigence d’action, souligne Nicolas Beytout.

En se rendant aux urnes - et dans l'intimité de l'isoloir - les électeurs sacrifieront à la "compassionnite" ambiante: pour
délivrer la France de la grande souffrance dans laquelle Hollande et Valls l'ont plongée, dimanche, les Français accompagneront le PS dans son "travail de deuil" du pouvoir.


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