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jeudi 7 mai 2015

Réforme du collège: Najat Vallaud-Belkacem s'aliène les spécialistes de l'Education

Le silence complice des élus PS face à la casse de l'Education nationale met la majorité en péril

L'UMP lance la bataille du collège


La langue des colons est-elle
aussi menacée ?
Najat Vallaud-Belkacem fait l'unanimité contre elle, avec la perspective d'une défaite.  Sa réforme provoque une opposition feutrée sans précédent par l'envoi de courriers inhabituels au président de la République. 

Lundi, des intellectuels se sont joints aux professeurs de lettres, pour lui demander d'arrêter le massacre du latin et du grec programmé par le ministère de l'Éducation nationale. Trois jours plus tard, c'est une missive envoyée par Bruno Le Marie et 160 parlementaires de l'opposition républicaine qui lui demande de bloquer la réforme du collège, notamment pour ses coupes sombres sur certaines périodes historiques au profit d'autres, et contre ses menaces mortelles à court terme contre l'enseignement de l'allemand, langue de notre voisin européen qui ressent vivement cette agression contre l'amitié franco-allemande. La franco-marocaine envisage en effet les suppressions des classes bilangues et européennes. 

Ensuite, les responsables politiques de l'opposition s'emparent du dossier, puisque la concertation promise n'est pas au rendez-vous. A l'initiative de l'UMP Bruno Le Maire, bilangue franco-allemand, à la tête de parlementaires responsables, donne de la voix. 

Mais surtout, NVB provoque de vives réactions dans son propre camp
Jean-Marc Ayrault a protesté  contre le mauvais sort fait à l'allemand avec la suppression des classes bilangues. Dans une lettre à la ministre de l'Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, il écrit: "Dans sa disposition visant à maintenir uniquement les classes bi-langues 6e assurant la continuité de l'apprentissage d'une langue vivante autre que l'anglais à l'école élémentaire (souvent bidon à base de psittacisme de mots et de phrases courtes), la réforme aura pour conséquence la disparition de nombreuses classes bi-langues où l'allemand était enseigné uniquement à partir de la 6e et non dès les classes de primaire", relève Jean-Marc Ayrault, lui-même ancien professeur d'allemand. Ces classes bi-langues "ont permis à l'allemand de rester la 3e langue vivante enseignée en France" et cet enseignement se situe "au coeur de la coopération franco-allemande", poursuit l'ancien Premier ministre, actuellement député socialiste de Loire-Atlantique. "De plus, la décision de permettre l'apprentissage de la seconde langue vivante dès la classe de 5e ne permettra pas de pallier à ce recul dans l'enseignement de la langue allemande, puisqu'il ne s'agira que d'étaler un même volume d'heure de cours sur trois années au lieu de deux", écrit encore l'ancien Premier ministre.

Julien Dray -qui déjà considère que la gauche "ne fait plus envie"!- souligne que la réforme portée par NVB "ne va pas dans le bon sens", qu'"il faut reprendre la réforme du collège. L'ancien député socialiste de l'Essonne affirme aussi que "le latin et le grec ne sont pas périmés."
"Je pense que l'enseignement chronologique de l'Histoire doit être maintenu", insiste-t-il. "Je pense aussi qu'il faut ouvrir l'enseignement à de nouvelles disciplines, notamment tout ce qui est l'éducation artistique ou sportive, car dans les quartiers (obsession de l'élu de l'Essonne) où il y a des difficultés (du fait de l'immigration), c'est un élément essentiel qui change le rapport à l'école", avance-t-il. "Je suis pour qu'on enseigne moins mais mieux", résume le conseiller régional d'Ile-de-France, soulignant que "la crise de la société, c'est la crise de l'école pour une part. Car quand une société n'est pas capable d'enseigner son histoire, ça veut dire qu'elle doute d'elle-même", conclut-il.

Et Ségolène Royal a exprimé des réserves sur un texte qui risque de provoquer un conflit politique. En 1997, Claude Allègre avait succédé à François Bayrou  avec Ségolène Royal pour ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. En décembre 1998, la réforme des collèges qu'elle lança était favorable au maintien du "collège pour tous" et une articulation primaire-secondaire, à son rôle intégrateur avec un dépistage des difficultés des élèves en début de CM2, au principe de l'hétérogénéité des classes, mais avec renforcement des études dirigées en 6e et 5e et remise à niveau au moyen d'heures de soutien, et enfin au refus d'une orientation précoce, instaurant une "heure de vie de classe" par quinzaine. Sans parler d'une charte des droits et devoirs du collégien ! Mais son projet et la personnalité du ministre, qui voulait "dégraisser le mammouth", jetèrent les enseignants dans la rue en mars 2000, provoquant le rappel de Jack Lang pour succéder à l'incompatible tandem. 
Aujourd'hui, Royal demande à sa collègue du gouvernement de ne pas porter atteinte au "socle des connaissances", évoquant un risque de conflit politique. 




Valls et des proches de la ministre volent au secours de la réforme 

Des enseignants lancent une pétition pour défendre la réforme. Malgré l'opposition que soulève le projet de toutes parts, les textes réglementaires devraient être publiés fin mai... Concertation, consensus ? Des notions oubliées, car Hollande tient à apparaître ferme et inflexible jusqu'en 2017. Sous le feu des critiques, la ministre de l’Education ne lâche rien et défend sa réforme, casquette enfoncée sur les yeux jusqu'aux oreilles. "Elle tient dans la tempête, avec un discours net et précis, se réjouit un partisan anonyme de la réforme. Si on avait eu Vincent Peillon (l’ex-ministre de l’Education), le dossier aurait été bien plus polémique." Mais il s'est délité et a disparu de la circulation.

Najat Vallaud-Belkacem a reçu mardi le soutien explicite de Manuel Valls. A l’Assemblée, le Premier ministre a eu le sentiment que cette réforme "qui est celle dont la jeunesse de ce pays a besoin ". Des termes généraux et creux qui ne démontrent pas  précisément qu'il connaît le projet. Or, le diable est dans le détail. Il a vanté un projet qui mise sur "une refonte fondamentale de la pédagogie" et où "ni l’allemand ni le grec ne sont supprimés". Mais il n'offre aucune garantie et les godillots se contentent de ces propos creux.

La réforme est attaquée sur deux fronts. 
Celui de la pédagogie, des enseignements interdisciplinaires et de l’autonomie nouvelle des établissements d’abord, qui est la cible des syndicats contestataires. 
Celui des langues vivantes et anciennes ensuite, ce deuxième front ayant été ouvert par des philosophes, historiens ou autres personnalités que Najat Vallaud-Belkacem a humiliés la semaine dernière, les traitant de "pseudo-intellectuels", au motif qu'ils propageaient des "contre-vérités " sans avoir pris, selon elle, connaissance des contours précis de la réforme. L'ambassadrice d'Allemagne en a pris pour son grade...

VOIR et ENTENDRE la ministre bifide dans le déni, refaisant le coup des "contre-vérités" et du "mensonge absolu" des autres :


Il est aussi possible qu'elle soit victime des "contre-vérités" et du "mensonge absolu" de la FSU qui la manipule...

Le chef de l'État s'arc-boute

Hollande est monté au créneau, bien obligé. Hier mercredi, il a écarté toute idée de retrait et tenté de discréditer les contestataires, visant pourtant des penseurs renommés, des professeurs, et même l'ambassadrice d'Allemagne. Ils forment, un "concert des immobiles" et c'est Flanby qui le dit ! 

Mais que dire alors de la symphonie des idéologues qui, autour de la ministre, entonnent soudain la rhétorique des démagogues pour tromper la population en  assurant que tous les collégiens apprendront le latin et l'allemand demain, entre deux enseignements pratiques interdisciplinaires qui leur éviteront de trop s'ennuyer ? 


Enhardie, la ministre polémique à son tour

En bonne militante qu'elle n'a jamais cessé d'être, l'incompétente cherche à circonvenir ses détracteurs par la parole. La ministre de l'Education nationale est imprégnée de marxisme. Vallaud-Belkacem remet au goût du jour la bonne vieille "lutte des classes", opposant les chances de promotion sociale à l'élitisme bourgeois. C'est ainsi qu'elle distingue "élitisme républicain" et "élitisme dynastique" !

VOIR et ENTENDRE la récitation de la ministre idéologue:

Après de précédentes offensives idéologiques désastreuses (la théorie du genre et les ABCD de l'égalité entre garçons et filles ou la réforme des rythmes scolaires), le ministère de l'Education poursuit son travail de sape.

La réforme du collège pourrait devenir le futur grand projet mort-né du quinquennat de Hollande. D'abord, la fronde des experts éclaire maintenant l'opinion sur les intentions malignes, les failles et les dangers du texte : latin et grec enseignés au rabais (ce qui est déjà le cas puisqu'il n'est plus enseigné qu'à partir de la 4e et souvent abandonné en fin de 2e), programmes d'histoire à la carte, filières d'excellence supprimées, jargon pédagogiste à tous les étages... La co-gestion du ministère avec la FSU est renforcée par l'incompétence notoire et largement dénoncée de la ministre que l'inculte Hollande a prise personnellement sous son aile, pensant la protéger de ce qui lui reste d'"aura" !

Des enseignants viennent de lancer une pétition pour apporter leur soutien à la réforme. "Elle est très certainement perfectible mais elle est un premier pas vers un système plus équitable pour tous les élèves", assure le Collectif pour la réforme du collège. La toute nouvelle pétition a pour l’instant rassemblé 1.000 signatures. Dans un entretien avec les 'Cahiers pédagogiques', le sociologue François Dubet défend aussi un projet qui "limite la capacité de créer des classes de niveau et des filières subtiles" et invite les équipes éducatives "à se conduire comme des équipes ".
Le ministère de l’Education mobilise aussi les réseaux sociaux pour répliquer aux critiques, via des réponses courtes et ciblées appelées "désintox". Najat Vallaud-Belkacem assure qu’elle ne cédera "sûrement pas" à ses détracteurs.

La grève du 19 mai sera un test

Les opposants ne désarment pas non plus. La grève du 19 mai fera le point sur les forces en présence. D’autant que les arguments mis en avant dans le débat public ces derniers jours ne sont pas ceux des syndicats contestataires. Les critiques ont porté sur les langues et les programmes, alors que les syndicats hostiles à la réforme s’en prennent à l’autonomie des établissements et à la pluridisciplinarité. La réforme a évidemment été approuvée à la majorité absolue par le Conseil supérieur de l’éducation, répliquent ses défenseurs.

Le décret et l’arrêté de la réforme du collège devraient être publiés fin mai. L’essentiel se jouera dans la bonne volonté des enseignants, dans les collèges. Or, à en juger par la représentativité des dernières élections professionnelles, 80 % des enseignants soutiennent les syndicats hostiles à la réforme... "Le plus dur reste à venir", confie un haut responsable. 
Lien SNUipp-FSU: Pourquoi la réforme collège va creuser les inégalités et alourdir la charge de travail.

Dans les semaines qui viennent, comme par le passé, le pouvoir s'attachera à maquiller sa reculade.  Dans le meilleur des cas pour la ministre, son projet sera largement amendé, modifié, retravaillé, jusqu'à le rendre méconnaissable. Le plus possible, espérons-le, s'il reste cohérent ! 

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