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samedi 6 février 2016

Les "No Border" de Calais, une "poignée" de militants "décriés" ?

Tolérance pour les anarcho-révolutionnaires, intolérance pour les patriotes, dans Le Monde 

Le journal Le Monde fait croire à un 
"tir groupé"  des autorités contre les 'No Border'.
 
150 migrants clandestins prennent un ferry d'assaut,
à Calais le 24 janvier 2016
"Depuis plusieurs jours, les autorités ont pris pour cible ces militants qui luttent pour l’abolition des frontières", estime Le Monde, le journal officieux du PS, mais c'est vraiment peu dire. Est-ce d'ailleurs vrai ? S'ils luttaient pour une noble cause, qui ferait consensus, et dans le respect des lois du pays, sur lequel ils mènent des raids, le journal serait justifié.


Or, ces "militants" sont des activistes de l'espèce non pas "normale" mais violente et la région de Strasbourg (lien PaSiDupes: "Vandales anti-OTAN à Strasbourg - Un militant UNSA-police accuse sa hiérarchie") , à défaut de la journaliste Enora Ollivier, qui tient un blog sur ...Mediapart, a gardé les séquelles des violences des Black Blocs" à l'occasion du sommet de l'Otan. Dans Le Monde, elle prétend que les autorités accuseraient ces "activistes radicaux sans frontières" (selon L'Obs), "entre autres griefs, d’instrumentaliser les migrants présents à Calais et de favoriser les confrontations avec les forces de l’ordre". Le vocabulaire rend peu compte de la réalité: ces militants sont des activistes pour qui "personne n’est illégal"
VOIR et ENTENDRE un autre descriptif de ces activistes "d'extrême gauche" qui "encadrent" les illégaux et "orchestrent ces assauts", selon France 2, en octobre 2015 :

Calais: l'extréme gauche instrumentalise les migrantsEurotunnel à Calais:des 'No border", groupes violents d'extrême gauche, encadrent les intrusions mettant en danger la vie de migrants
Posté par Pasidupes-blog Pasidupes sur dimanche 4 octobre 2015
Le Monde pointait Xavier Bertrand, président Les Républicains (LR) de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie qui, selon Mlle Ollivier, n’a pas eu, de mots assez durs, le mercredi 3 février sur France Info, contre ceux qu’il a qualifiés "d’agitateurs" et de "provocateurs". L’ancien ministre a réclamé que soient "mis hors d’état de nuire" ces militants qui "viennent activer les migrants et parfois (...) dire à certains 'attaquez les CRS' "

La maire de Calais, Natacha Bouchart (LR), a confirmé, en jugeant nécessaire, dans un entretien au Monde, au lendemain de la manifestation de soutien aux migrants du 23 janvier, qu’on éloigne [de la ville] ceux qui doivent l’être. Y compris les No Border et les activistes". "Il faut que l'armée intervienne", a-t-elle insisté, lors de la visite d'Alain Juppé, alors qu'on attend toujours François Hollande.

"Week-end sous tension à Calais, poudrière de la crise migratoire", titra sobrement Le Monde
Choix d'illustration du Monde
Le gouvernement cherche notamment à éviter que les violences du weekend des 23 et 24 janvier ne se reproduisent: ce jour-là, après une manifestation de migrants (ci-contre), en présence de représentants politiques, comme l’ex-candidat d'extrême gauche à l’élection présidentielle, Philippe Poutou (NPA, trotskiste), ou la députée européenne écologiste (EELV) Karima Delli (ci-dessous placée sous la protection d'Eva Joly),

 une cinquantaine de migrants avait réussi à s’introduire dans un ferry en partance pour l’Angleterre.
Six illégaux et deux No Border, qui sont également montés sur le bateau, doivent être jugés pour ces faits le 22 févrierSur les quelque 150 personnes qui étaient parvenues à pénétrer dans l’enceinte du port, plusieurs dizaines ont réussi à monter à bord du navire. Les anarchistes titrèrent "La manif en soutien aux migrants part à l’abordage d’un ferry.
Vers 20 h 30, après plus de trois heures de blocage et la fermeture provisoire du premier port de voyageurs de France, les clandestins ont été évacués par la police, qui a dû avoir recours à une passerelle mobile pour faire la jonction avec le bateau. Selon la préfecture du Pas-de-Calais, 24 migrants et 11 militants de l’association No Border (réseau d'activistes anti-européens qui profitent de la détresse des migrants) ont été interpellés sur le ferry et emmenés dans les locaux de la Police de l’air et des frontières (PAF).
Les six migrants et les deux militants de No Border qui devaient être jugés lundi 25 janvier en comparution immédiate pour "infraction au code des transports" ont vu leur procès reporté au 22 février. Ils risquent une amende de 3.750 euros et six mois de prison. 


Pendant le rassemblement, le groupe aurait également tagué d'un 

"Nik la France" la statue du Général De Gaulle et d'Yvonne de Gaulle, érigée dans le centre-ville.

A son tour, mercredi 3 février, le ministre de l’Intérieur,
Bernard Cazeneuve, a dénoncé "l’irresponsabilité" et le "cynisme" des militants de No Border. Il a annoncé l’interdiction temporaire à Calais de toutes les manifestations " susceptibles d’occasionner des troubles à l’ordre public".

"Ils n’ont jamais été plus d’une trentaine," minimise Le Monde

Difficile de décrire cette "mouvance" (sic; en fait, un mouvement d'ultra-gauche)  dont les membres fuient la presse, comme se dissimule la journaliste Enora Ollivier (ci-contre). "Nous préférons nous exprimer nous-mêmes, avec nos propres mots, plutôt que d’être médiatisés et édités par des journalistes", écrivent-ils sur leur blog, en anglais et en arabe, et rejettent tout positionnement politique, raconte la journaliste pour ne pas admettre que la clandestinité est fondamentale dans le mode opératoire de la subversion.
"Etiquetés 'altermondialistes' ou 'anarchistes' "(synonymes, comme les "pacifistes" du réservoir de Sivens?), ils réclament par la force et la violence la fin des frontières, qui empêchent de fuir les victimes de la guerre menée par les rebelles et les islamistes de l'Etat islamique (Daesh)  contre les forces régulières, singulièrement en Syrie, mais aussi en Irak et en Lybie, déstabilisés par les Frères musulmans.

Les No Border avouent leur infiltration de la "jungle de Calais" depuis juin 2009, où ils vivent au plus près des clandestins. Leur propagande s'étale sur leur site :
"Nous réalisons un ensemble d’activités variées qui a pour but de construire la résistance face aux agressions policières, d’éveiller les consciences sur la situation calaisienne, de montrer notre solidarité avec les migrants, et tout simplement d’essayer de rendre la vie des gens un peu plus facile."
En novembre, la préfecture du Pas-de-Calais comptait "entre quarante et cinquante" No Border en semaine à Calais, un chiffre pouvant "doubler le week-end", de l'aveu du ministère de l'Intérieur. Les révolutionnaires de ce réseau transnational de collectifs et d'individus incontrôlables prétendent être "beaucoup moins de cinquante".

L'associatif Philippe Wannesson, décrit par le Secours populaire comme un militant des droits de l'homme, participe à la désinformation en estimant qu' "ils n’ont jamais été plus d’une trentaine". Ce militant estime que, depuis plusieurs mois, "on met derrière le terme 'No Border' beaucoup de gens, y compris des Belges et des Britanniques, qui sont sur le terrain, dans le bidonville, sans qu’ils aient forcément de liens avec le mouvement", ce qui reste à démontrer. Comme chacun sait depuis les attentats de novembre 2015, on peut être Belge et terroriste, voire islamiste.
Pour cet acteur du chaos de la jungle de Calais, les deux Français poursuivis pour l’intrusion sur le ferry le 23 janvier auraient même "découvert l’existence de No Border en garde à vue". D’ici  leur procès, les six migrants "seront maintenus en détention", a précisé le président du tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer.

Une manière pour les autorités de "détourner le regard"

Activiste manifestant contre les frontières
(Calais, 9-9-2015)
Contrairement aux associatifs, les élus dénoncent les agitateurs politiques qui squattent des logements et attisent les réactions d'habitants excédés et de groupes de patriotes. Le 14 décembre 2015, le tribunal de Boulogne-sur-Mer a d'ailleurs relaxé un activiste No border de 20 ans, originaire de Saint-Jean d’Angély en Charente-Maritime et porteur d'une carte d'étudiant, poursuivi pour provocation à la rébellion, jets de pierre sur les forces de l’ordre. Le rebelle a en revanche été condamné pour avoir refusé de se soumettre à un test d’ADN et de donner ses empreintes.

Les No border nuisent aux illégaux et aux associations traditionnelles

D'autres témoignages ont aussi resurgi dans la presse, ces derniers jours. Des associatifs se désolidarisent des No Border, les qualifiant de "nuisance" ("ils essaient d'endoctriner les migrants, qui veulent juste aller en Grande-Bretagne", expliquait à l'Obs Dominic, un adhérent de l'association l'Auberge des Migrants), d'agités pleins de haine qui "essaient d’endoctriner les migrants" ou d’étudiants intermittents "tranquilles dans leurs universités" quand ils y réapparaissent et "qui viennent s’encanailler ici pendant les vacances".

"On agite tout l’imaginaire existant autour de l’ultragauche", feint de soupirer Wannesson, en attendant que la presse cesse de ressortir la vérité du terrain. Il craint en revanche pour de vrai que le coup de force du gouvernement "suscite des mesures qui touchent l’ensemble des bénévoles, des témoins sur le terrain" et brise la connivence entre "les associations d’ici qui seraient les gentils et les méchants qui viennent de l’extérieur".

Les extrémistes conservent le soutien des associations qui ont préservé leur image de modération malgré leur communauté de vues. Le très peu ambigu Thierry Kuhn, président d’Emmaüs France, ci-contre, a choisi son camp. Selon lui, la focalisation actuelle des autorités, tant locales que gouvernementales, sur les No Border ne serait qu’une manière pour les autorités de "détourner le regard" "On voudrait faire croire que les criminels, ce sont quelques militants qui essaient de mettre la lumière sur une situation intenable pour six mille migrants. C’est incompréhensible et inacceptable. La responsabilité, c’est le gouvernement qui la porte."
L’association fondée par l’abbé Pierre a rompu le dialogue avec le gouvernement sur la situation calaisienne en septembre 2015. Elle estime qu’il faut « entendre ce que disent les No Border » et plaide pour une ouverture des frontières entre la France et la Grande-Bretagne, ainsi que pour une renégociation des accords du Touquet. Signés en 2003, après la fermeture de Sangatte, ces accords ont renforcé les contrôles pour réguler le nombre de migrants cherchant à se rendre au Royaume-Uni via la France, et ont notamment permis à des agents britanniques de procéder à des vérifications à Calais. 

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