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dimanche 21 février 2016

Tahiti: Hollande fait virer les "sans dents" sur son passage

Les SDF Thaïtiens, sommés de quitter les lieux, le temps de la visite du socialiste

La mairie de Papeete a dû demander à ses sans-abri de quitter les lieux, e
n prévision de la visite de François Hollande, lundi à Tahiti

En Polynésie française, 25 % de la population vit
au-dessous du seuil de pauvreté
(à 50.000 Fcfp, soit 400 euros, 2014)
François Hollande avait la volonté de visiter le monde avant de quitter le pouvoir. Il s'est offert une virée de quelque 46.000 km commencée par Wallis et Futuma, dimanche 21 février.
Mais à Tahiti  lundi,  Papeete, ce n'est seulement son port aux eaux claires, ses bougainvilliers en fleurs, son marché aux étals colorés, car cette île de la Polynésie française en Outre-mer, a aussi ses SDF. Pour donner au président François Hollande une image idyllique de carte postale, la capitale de la Polynésie a demandé aux 'sans-dents' d e Hollande au centre-ville de laisser la place au président Blanc et à toute sa suite: pas question d'offenser sa vue et de le rappeler à ses engagements de candidat à l'Elysée. 

Le chef de l'Etat doit déambuler dans le marché Mapuru a Paraita, explique la chaîne Polynésie 1ère, mais des baraquements précaires sont situés autour et c'est l'enfer au paradis. Ce bidon-ville de 150 à 200 sans-abris devait donc être évacué.
Aucune caisse de chômage, de faibles allocations familiales, des aides alimentaires très limitées... Quand on n'a pas de travail, on est dans la dèche totale, car la vie coûte environ 50 % plus chère qu'en métropole.
"Pour le président, il faut qu'on dégage de là!" 

"Je vis sur ce terrain vague depuis trois ans. Les responsables du marché et de la mairie viennent nous dire que c'est pour la sécurité du président. Où allons nous ? Nous ne sommes pas méchants!", s'indigne au micro de Polynésie 1ère Tehihira Tuihaa, l'un des SDF sommés de partir, qui s'inquiète pour ses affaires, qu'il ne peut laisser sur place. Il précise d'ailleurs qu'aucune solution de relogement ne lui a été proposée. 
Coco, un autre sans-abri, vit dans un abri de fortune, près du marché de Papeete et ne comprend pas non plus la démarche de la mairie de Papeete, à l'instigation de la préfecture de Tahiti: "Ils ne se sont jamais inquiétés avant. Et voilà, pour le président, il faut qu'on dégage de là. Ils ne sont même pas venus me voir." 
L'homme indique que tous les baraquements seront détruits pour la visite présidentielle. "On pourra revenir trois jours après son départ", indique-t-il. Mais il leur faudra alors reconstruire leurs abris de fortune. Lundi, la mairie fera également fermer sept écoles et cinq lycées et interdira tout stationnement aux alentours du marché.

Le président Hollande est attendu dimanche à Wallis-et-Futuna, première étape d'un périple de plus de 45.000 kilomètres.

Sans rechigner, Hollande a adopté cet 
Airbus A330, surnommé Air Sarko One
En juillet 2010, Ségolène Royal demanda au président de "sacrifier son avion de luxe" en raison de la crise. Qu'a-t-elle à ajouter en 2016, en tant que ministre de l'Environnement et de présidente de la COP 21?

Le président de la République s’est envolé samedi pour la Polynésie avant d’enchaîner par une tournée en Amérique latine.
Un périple de sept jours durant lequel il va parcourir près de 46.000 kilomètres, a révélé Le Parisien vendredi, soit largement plus qu’un tour du globe.

46.000 kilomètres pour 7 jours de voyage. 

Dans la foulée du Conseil européen consacré vendredi au Brexit et alors qu'une certaine presse lui trouvait "les traits tirés" (!), François Hollande s'est lancé  samedi dans un voyage de 60 heures pour la Polynésie et Wallis-et-Futuna dans cet avion présidentiel dont il critiquait l'usage par son prédécesseurIl vient honorer une promesse de campagne, se justifie-t-il: visiter tous les territoires d’outre-mer, sans aucune arrière-pensée de campagne présidentielle, à 16 mois de l'échéance. Comme le souligne le quotidien, le dernier président à avoir posé le pied à Wallis est Valérie Giscard d’Estaing, tandis que Futuna n’a tout simplement jamais reçu la visite d’un président de la République. 
Lundi soir (mais mardi en France), le chef de l’Etat partira ensuite pour l’Amérique latine au Pérou, en Argentine et en Uruguay. A l’origine, il devait se rendre en Argentine en novembre, mais les attentats du 13 novembre ont bouleversé son calendrier.

Un Conseil des ministres a été annulé, sans état d'âme, pour que le président François Hollande puisse vivre deux lundis en une seule fois... Il va franchir deux fois la ligne de partage des jours qui passe entre Tahiti et Wallis. Ce qui explique son agenda en double sur le site de l’Elysée. Ses dévots s'inquiètent des conséquences de son dévouement. Rendez-vous compte, le capitaine de pédalo va devoir supporter des décalages horaires variant de plus 13 heures à moins 11 heures.

Mais quel bilan carbone ? 
"C’est un voyage logistiquement très compliqué", raconte l’Elysée à Europe 1. François Hollande devra changer d’avion pour aller de Tahiti à Wallis, car la piste est trop courte pour l’A330. Il empruntera ensuite un avion militaire entre Wallis et Futuna. 

Europe 1 a demandé à un expert en bilan carbone de se pencher sur ce voyage présidentiel.
Trois ministres écologistes au gouvernement:
Cosse, Placé, Pompili
Selon Arnaud Dore de la société Ecoact, si l’on considère qu’
environ 150 personnes sont du voyage, un tel périple va émettre 1.400 tonnes d’équivalent (teq) par CO2, soit 138 tours de la Terre en voiture, 541 allers-retours Paris-New York ou les émissions de gaz à effet de serre annuelles de 115 Français. Mais attention, ces chiffres sont à prendre avec beaucoup de précaution.

Avec Air-Flanby-One, Hollande voyage à bas coût. 
Si, deux mois après la COP21, la planète n’est pas épargnée par un tel voyage, la tirelire de l’Elysée - c'est-à-dire le nôtre - serait peu entamée. En enchaînant plusieurs destinations, la présidence parvient à réduire les coûts, font valoir ses services. "On essaye systématiquement de grouper les voyages, comme on l’avait fait avec l’Australie et la Nouvelle-Calédonie", insiste-t-on au Château. 
Les comptables des deniers de l'Etat ne sont pourtant pas en mesure de communiquer sur le coût total du voyage. Ils déclarent aux uns: "on multiplie les devis", mais avouent aux autres qu'ils n'ont pas évalué l'addition totale des dépenses par anticipation, puisque ce n'est pas leur argent, leur budget et leurs fins de mois : "il y a le coût du transport, de l'hébergement, de la nourriture du personnel que l’on déplace mais il y a aussi les chefs d’entreprises, hors PME, et les journalistes qui eux payent leur voyage". "Tout est fait pour limiter les coûts", assure-t-on néanmoins. De quoi se plaint-on? 
Vous ne voudriez pas qu'il croise le Français "normal" sur les pistes enneigées ! D'autant que sa côté de "popularité" est tombée à 19 %... Ils auraient pourtant beaucoup à se dire.

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