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jeudi 30 juin 2016

Vives réactions au transfert par Hidalgo du campement de migrants de la Halle Pajol

La maire PS attire les clandestins pour les envoyer dans les arrondissements d'opposition

Hidalgo pratique l'"immigration de peuplement" en terre ennemie
Le camp de clandestins de la Halle Pajol en juin 2015
Un campement de plus d'un millier de migrants s'était reconstitué à la Halle Pajol, dans le 18e arrondissement de Paris, après qu'un autre a été évacué en juin 2015. Ce camp de migrants s'était reformé à la fin du mois sur l’esplanade Nathalie-Sarraute (après que ses occupants avaient aussi été délogés du camp du jardin d’Eole) et des bus étaient venus les chercher pour les conduire dans des centres d'hébergement d'urgence, cinq à Paris et un à Pantin. La mairie assurait alors que l'ensemble des migrants avait accepté une solution de relogement. "Nous ne savons pas où ils vont [la mairie refuse de communiquer les adresses des centres], soulignait Françoise, qui se définissait comme une militante des droits de l'Homme au sens large. Mais on va suivre ça de près." Certains revendiquaient appartenir à des collectifs "citoyens" sans plus de précisions, d’autres enfin, expliquaient être "chez les Verts".
Au jardin d'Eole, la mairie socialiste avait dépêché un collaborateur pour tenter de naviguer à travers le camp encerclé par la foule. Chemise blanche et costume gris anthracite, parapluie à carreaux façon Burberry dans la main, le contraste avec les migrants dormant sous des bâches alors que l'orage grondait était saisissant.

La maire de Paris récidive
En juin 2015, Le Monde, journal officieux du PS, avait obtenu les adresses des huit centres d’hébergement, destinés à l'accueil de la centaine de migrants présents sur le camp, dans les Hauts-de-Seine et dans le Val-de-Marne, révéla sur son compte Twitter la journaliste Maryline Baumard, du Monde. Une proposition présentée par Pascal Brice, le directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui assurait que l’hébergement proposé serait durable.
Or, le journaliste Raphaël Krafft expliqua avoir échangé avec Amr, un réfugié soudanais. Ce dernier lui assura avoir été expulsé du centre d’hébergement dix jours après l’évacuation du Jardin d’Eole. Or, lors de l’évacuation du campement, l’Ofpra avait déjà garanti une solution pérenne... 
"L'hébergement sera assuré jusqu'au bout des démarches administratives [pour les migrants qui demanderont l'asile]", précisa Pascal Julien, élu EELV de l'arrondissement (ci-contre). "Y compris pour ceux qui réfléchissent encore à faire une demande d'asile", précise l'élu qui voyait là un dispositif "acceptable".

L'Express utilise la même image en juin 2015 et en juin 2016
"La gendarmerie a évacué plusieurs centaines de migrants de leur campement de fortune installé à la halle Pajol à Paris le 29 juin 2016 afp.com/MATTHIEU ALEXANDRE", lit-on ce matin...
En juin 2016, à deux mois de la création d'un camp humanitaire à Paris, ils sont au total 1.139 illégaux, dont 58 classés comme "vulnérables" (femmes, enfants...) avait été conduits dans près de 70 centres d'hébergement à Paris et en banlieue, soit plus du double de la population estimée il y a quelques jours, a précisé la préfecture de région. L'année dernière, l'opération d'évacuation avait été musclée; cette année, elle s'est déroulée dans le calme. 
Tenue à distance, la presse n'a d'autres photos que celles diffusées par les militants sur les réseaux sociaux... 

Les élus d'opposition veulent que cesse la partie de ping-pong avec les migrants

La maire de Paris, Anne Hidalgo, juge "inadmissible" le ras-le-bol de l'opposition. 
Mercredi 29 juin, le maire LR du 15e arrondissement de Paris, Philippe Goujon, et le député Jean-François Lamour ont en effet décidé le blocage de l'entrée d'un gymnase (gymnase Cévennes, ci-dessous) prévu pour accueillir - sans leur accord - des réfugiés expulsés de la Halle Pajol.

Ils dénoncent l'autoritarisme de la maire socialiste
Tout en saluant la mobilisation de l'Etat et de la ville de Parisle directeur général d'Emmaüs France a d'ailleurs souligné que la capitale "ne peut pas tout concentrer, sinon on va à l'explosion. Il faut qu'on arrive à une approche nationale", avait diagnostiqué Bruno Morel devant la halle Pajol mercredi matin, diagnostic partagé par les autorités et les associations.

11.300 personnes ont été évacuées depuis 2015, lors de 25 opérations.
Malgré la cruelle réalité des chiffres, "nous sommes dans un Etat de droit: lorsqu'une décision préfectorale est prise, celle-ci doit pouvoir s'appliquer", a estimé la maire socialiste militante, évoquant  dans un communiqué des "mots vifs" prononcés et "des coups de pieds" "donnés dans les baluchons" des réfugiés.

Les élus incriminés réagissent à la désinformation de  la maire-activiste
Bien que nul ne sache à quoi la ministre du Logement occupe son temps depuis sa nomination, Emmanuelle Cosse (ex-EELV) a pour sa part qualifié ce refus de "scandaleux et irresponsable" et "contraire aux valeurs de la République". "Aucun territoire, aucun élu de la République n'est dispensé de la nécessaire solidarité qui fait de la France une terre d'accueil", a ajouté dans un communiqué celle qui a besoin de mettre de l'ordre dans sa vie privée depuis les plaintes en justice pour harcèlement sexuel à l'encontre de son compagnon, Denis Baupin (ex-EELV).

On est en droit de s'interroger en outre sur la légitimité de ce flot de belles paroles, en l'
absence de dialogue républicain sur le lieu d'implantation du Centre humanitaire pour réfugiés tenu secret par la mairie de Paris.
L'opération, 25e du genre en un an

Menée comme chaque fois par la préfecture de région, la préfecture de police, la ville de Paris,
les associations Emmaüs et France Terre d'asile et l'Office français de l'intégration et de l'immigration (Ofii), elle a démarré dans le calme peu avant 06h30 et s'est achevée en fin de matinée.


Philippe Goujon a assuré que "ni l'Etat, ni la ville ne l'avaient prévenu" de la réquisition de l'enceinte sportive
et qu'"injecter dans un gymnase, sans préparation, des centaines de personnes, ce n'est pas possible".

Le maire LR de Palaiseau (Essonne) confirme lui aussi que les maires 
concernés n'ont pas été informés  l'arrivée d'une soixantaine de migrants: "il y a un manque de préparation flagrant de la part de l'Etat. On les déplace comme du bétail. Ce n'est absolument pas respectueux des populations concernées ni des collectivités territoriales", a-t-il souligné.

Le souvenir de l'évacuation de gymnase, le 19 juin 2015

Avec l'aide de militants CNT et d'élus communistes, une centaine de migrants expulsés des jardins d'Eole ont trouvé refuge dans le gymnase du lycée Jean Jaurès, dans le XIXe arrondissement de Paris, il y a un an, quasiment jour pour jour.

Ces images tournées par France 2 témoignent d'un important dispositif de sécurité.
VIDEO. Les migrants évacués du lycée Jean Jaurès à Paris

"Dans le calme" ? Certains migrants ont refusé de descendre des bus...

Les migrants, essentiellement soudanais, afghans et érythréens, se sont pressés pour monter dans des bus. Mais une fois arrivés dans les centres d'hébergement, certains "ont refusé de descendre des bus", et 150 migrants ont décliné les offres faites sur cinq sites en Ile-de-France, a-t-on appris auprès de la préfecture de région. Le préfet Jean-François Carenco expliquait avoir "du mal à comprendre le niveau d'exigence des gens": "beaucoup ont connu la guerre ou la dictature et ne veulent pas aller en province ou dans un centre d'hébergement en Ile-de-France".

"Cette répétition a quelque chose d'absurde. Il est nécessaire que les politiques prennent la mesure de la question", a commenté sur place Pierre Henry, directeur général de France Terre d'asile. Depuis un an, les campements se sont régulièrement reconstitués dans les quartiers proches de la gare du Nord, débouchant à chaque fois sur une évacuation. Au total, quelque 12.000 offres d'hébergement ont été faites par les pouvoirs publics. 

Terre d'Asile plaide pour "des capacités d'accueil temporaires dans toutes les capitales régionales". Anne Hidalgo a annoncé la création à la mi-septembre d'un centre humanitaire de réfugiés dans le nord de Paris. Mais sans que nul ne sache où... Le sait-elle ?

Une rixe entre migrants a éclaté sur l’esplanade Nathalie-Sarraute de la halle Pajol

D'une grande violence, elle a opposé des Soudanais, des Erythréens et des Afghans dans la nuit du 24 au 25 juin, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, rapporte Le Parisien.

Alors qu'il était un peu plus de 23h le 24 juin, plusieurs hommes armés de barres de fer et de branches de bois se sont battus avec une violence inouïe, en plein milieu du camp où ils sont installés à Paris.

mardi 28 juin 2016

Popularité : Hollande creuse le fond, Sarkozy devance désormais Juppé

Du jamais vu: seulement 12% des Français font encore confiance au chef de l'Etat 

Jusqu'où peut-il descendre sans démissionner, par respect pour la fonction ?
Seulement 12% des Français font encore confiance à François Hollande, selon un sondage TNS Sofres-Onepoint pour Le Figaro Magazine publié mercredi 29 juin. Il s'agit du plus bas niveau jamais enregistré par le chef de l'Etat depuis son arrivée à l'Elysée, en baisse d'un point par rapport au mois dernier. 

Manuel Valls connaît pour sa part un sursis après une chute brutale en mai, et regagne 2 points à 22%.

A droite, l'ancien chef de l'Etat reprend l'avantage dans son propre camp, même si Alain Juppé reste devant Nicolas Sarkozy, avec 36% (+1 point) d'avis favorables contre 19% (stable), auprès de l'ensemble des Français.

Sarkozy devance Juppé chez les sympathisants de droite

Il gagne 9 points, à 44% chez les sympathisants de droite, frange de l'électorat la plus susceptible de se déplacer pour la primaire de la droite en novembre, quand Alain Juppé en perd 6 à 41%. 

L'écart est encore plus important auprès des seuls proches des Républicains (LR), avec un bond de 17 points de l'ancien chef de l'Etat qui recueille 65% de réponses positives, alors que le maire de Bordeaux chute de 14 points à 52%.

De son côté, François Fillon est stable à 25% auprès de l'ensemble des Français, mais perd 5 points à droite et 9 auprès des seuls sympathisants LR. 

Enquête réalisée en face-à-face du 23 au 27 juin, auprès de 1 000 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Bruno Le Maire perd 3 points à 17%. 
Parmi les autres responsables politiques, Emmanuel Macron perd 3 points à 26%, Jean-Luc Mélenchon en perd 3 à 24% et Marine Le Pen est stable à 21%.

Manif du 28 juin contre la loi travail, dans des conditions sécuritaires inédites

Manifestants du 28 juin, traités comme des terroristes potentiels

Mardi 28 juin, 
encadrement policier renforcé
Entre 64 000 et 200.000 personnes ont défilé contre la loi travail dans toute la France. 
A Paris, un dispositif particulier encadrait la manifestation : contrôles policiers, fouilles au corps, barrières anti-émeutes. 
Pendant ce temps, une assemblée générale interprofessionnelle a été "nassée" pendant plusieurs heures à la Bourse du travail, empêchant les participants de rejoindre le cortège.
Une journée de mobilisation sous haute surveillance racontée en images.  

12h45. 

A la Bourse du Travail, une assemblée générale interprofessionnelle est organisée, en amont de la manifestation. Un important dispositif policier surveille les lieux.

Le défilé en boucle autour du bassin de l'Arsenal le 23 juin à Paris, qualifié de "tour de manège", a laissé un souvenir amer parmi une grosse centaine de militants d'extrême gauche, opposés à la manif officielle 'en cage'. 

Un petit groupe proche de Nuit debout, refusant de participer à la manif syndicale contre la loi travail, en raison des conditions sécuritaires imposées par le ministère de l'Intérieur, est resté "nassé" devant le bâtiment. 
Impossible de sortir sans palpation. "On ne peut pas accepter ça !", explique un militant. "Ils nous contrôlent à République alors que la manif est à Bastille !", s’indigne un autre. 
Décision adoptée à main levée : sortir en groupe et refuser les fouilles. Quelques minutes plus tard, tout le monde est dans la rue. Les CRS, qui s’étaient reculés, reviennent aussitôt bloquer les irréductibles. Un militant cégétiste annonce alors que Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a appelé le préfet de police pour s’indigner de l’encerclement de la bourse du travail par la police.  

14h00. 
Du côté de la place de la Bastille, le trajet de la manifestation est entièrement protégé par des grilles. 
Des contrôles policiers sont effectués sur toute personne souhaitant rejoindre la manifestation, ainsi que des fouilles au corps.
Le numéro un du PCF, Pierre Laurent : "c’est Fort Knox ici; on est presque plus fouillés qu’à l’entrée des fanzones et des stades".

Le cortège se met en place, sous haute surveillance. 



14h30. Bourse du travail
Ceux qui souhaitaient rejoindre le cortège sont empêchés de sortir dès lors qu'ils refusent les contrôles de police, et pris dans une nasse. "La nasse, c'est naze", pouvait-on lire sur une banderole.
Coincés plusieurs heures, les "empêchés de manif" s'occupent. Une jeune femme reproduit la fresque qui a déclenché une polémique à Grenoble.  

15h00. Les syndicats défilent au départ de la place de la Bastille

Sur le trajet, des messages s'affichent.

La manifestation a rassemblé  55.000 personnes dans la capitale,selon les syndicats, 

14 à 15.000 selon les autorités. 





Quelques tensions au sein du cortège, voire des échauffourées, ponctuellement, "très minoritaires" selon Libération, en comparaison des mobilisations antérieures.
Le 23 juin, 2.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés, 2.500 mardi 28. 

16h30. 
Toujours coincés dans une nasse policière, les occupants de la Bourse du travail démarrent une partie de volley-ball.  

Dans le cortège qui se dirige vers la place d'Italie, l'ambiance est festive.
Pendant ce temps, le Sénat adopte une version proche de la mouture originelle du projet de loi travail par 185 voix contre 156. 

39 personnes ont néanmoins été interpellées, rien qu'à Paris.
81 interpellations, en France, selon la police

Fin de manifestation place d'Italie.

17h30. Plus d'une centaine de manifestants quittent la place d'Italie et se dirigent vers la Bourse du travail, aux cris de "libérez nos camarades". En fin d’après-midi, la convergence des activistes revenus de la manifestation oblige les forces de l’ordre à investir la place de la République, située à proximité, et à procéder à plusieurs interpellations.

Devant la Bourse du travail, le barrage policier est maintenu, contrôlant les entrées et sorties. 
Vers 18 heures, plusieurs centaines de personnes, retranchées dans le bâtiment, étaient toujours réunies en assemblée générale.

Les opposants à la loi travail tentent de stopper la circulation. 

18h30. 
Place de la République, la police surveille toujours les manifestants regroupés. Cette journée aura été renommée par des opposants taquins la "cagifestation".

Le bruit de bottes suggéré et la plupart des photos sont dus à Libération, quotidien de gauche (directeur de la rédaction, Laurent Mouchard, dit Joffrin) détenu par les hommes d'affaires Bruno Ledoux - propriétaire du siège du journal - et Patrick Drahi - président-fondateur du consortium Altice (SFR-Numericable et le groupe L’Express, avec notamment L’Expansion) - délocalisé au Luxembourg.


Hidalgo interdit les vieux véhicules à Paris : une perte d'environ 1.000 euros pour leurs propriétaires

Les propriétaires de vieux véhicules ne sont pourtant pas des "nantis" !

Vendredi prochain, le 1er juillet prochain, les véhicules particuliers et camionnettes antérieurs à 1997 seront interdits de circulation en semaine dans Paris

Les contrevenants seront alors passibles d'une amende allant jusqu'à 135 euros. Une interdiction qui pourrait avoir de sérieux impacts sur le marché des véhicules d'occasion, selon la presse qui se dit progressiste, mais surtout sur les budgets des foyers défavorisés.
MétroNews a interrogé Vincent Hancart, directeur général de AutoScout24, plus grande plateforme de petites annonces de véhicules en Europe.

A combien estimez-vous le nombre de propriétaires de voitures qui vont être impactés par l'interdiction du 1er juillet à Paris ?

Vincent Hancart : L'ensemble des véhicules susceptibles de rouler dans Paris-Ile-de-France est estimé à 6,1 millions, soit 16% de l'ensemble du parc automobile français. L'interdiction touche les véhicules ayant plus de 20 ans, immatriculés avant 1997. Mais on a estimé que les Franciliens seront principalement concernés. Ce ne sont pas forcément des propriétaires qui circulent tous les jours dans Paris, mais qui y vont régulièrement ou potentiellement peuvent y aller. D'après nos calculs, entre 300.000 et 600.000 véhicules vont être impactés, sur toute l'Ile-de-France, par cette interdiction.

Et cette interdiction va, selon vous, avoir un réel impact sur le marché des véhicules d'occasion ?

Il est toujours très difficile d'évaluer comment les conducteurs concernés vont réagir. Ils vont peut-être choisir de venir à Paris par un autre moyen de locomotion. Mais il y a aussi un gros risque qu'ils se débarrassent de leur voiture. Et donc qu'on assiste à une augmentation du nombre de véhicules mis en vente. [En régions, les acquéreurs potentiels seront-ils assez sots pour les acheter ? Attendez-vous plutôt à des abandons dans des lieux publics: une "avancée" écologiques...

Actuellement, en se basant sur nos données, on estime que le marché des véhicules de plus de 20 ans est de 250.000. Donc dans l'hypothèse où les propriétaires d'un véhicule concerné par l'interdiction sur la petite couronne décident de le vendre, il faudrait ajouter 300.000 voitures de plus. Ce qui va doubler l'offre [sic]. Il est fort probable qu'avec une telle abondance, le marché français ne puisse pas absorber cette offre [!]. Et il sera très difficile pour les propriétaires de trouver un acheteur. Et ce, sans tenir compte du fait que peut-être d'autres villes françaises vont suivre la même initiative que Paris et venir gonfler encore l'offre au niveau national.

Les véhicules interdits risquent donc de subir une forte décote ?
Assez bien pour Daesh ?
Il y aura une offre abondante, et très peu de demande en face les Parisiens n'auront aucun intérêt à acheter un véhicule qui ne permettra pas de circuler là où ils le souhaitent [gag]. On peut donc s'attendre à des pertes sèches. 

Chaque voiture – sur notre site la valeur moyenne de ce type de véhicule est de 3.936 euros – va perdre environ 1000 euros. La décote peut aller jusqu'au moins 50%. 
Les voitures finiront à la casse ou quitteront le territoire. Il y aura sans doute un débouché à l'étranger [exportation de véhicules trop polluants pour Anne Hidalgo...]: ce sont les pays de l'Est de l'Europe qui risquent d'absorber le plus gros surplus, suivis par les pays du Maghreb et d'Afrique

Vous estimez aussi que cette interdiction va surtout frapper les ménages les moins aisés...

Dans nos annonces, les modèles les plus courants mis en vente sur le créneau des plus de 20 ans, on retrouve beaucoup de petites voitures, star de leur époque, comme la Renault Clio, la VW Golf, Peugeot 106, 306, 205, Renault Twingo. Plutôt des véhicules de petite taille, utilisés par des gens modestes.

En effet, les propriétaires de voitures avec 20 ans d'âge sont souvent des ménages qui n'ont pas le choix, peu aisés, et qui gardent leur véhicule par souci économique, pour l'amortir. Ils ne vont pas forcément acheter un véhicule neuf, ou n'ont pas les moyens de mettre 20.000 euros dans une nouvelle voiture. Alors oui, cette mesure risque de les mettre dans l'embarras.

Que pensez-vous de cette interdiction ?
Renault Clio 1: mort  programmée
non assistée
L'intention est louable. Mais les chiffres permettent de se rendre compte que l'impact n'est pas négligeable, et se fait au détriment d'une classe sociale modeste. La mesure aurait pu être introduite de façon plus progressive, par paliers, pour qu'elle impacte moins de personnes en même temps, que les gens aient le temps d'anticiper, et ne pas provoquer cet afflux de véhicule à la revente.

Un phénomène analogue de revente avait été observé en Allemagne, qui avait mis en place un système de pastilles dans les grandes villes, mais la mesure avait été lancée de façon plus concertée. Là, c'est un peu dogmatique, et on a l'impression qu'il n'y a pas eu beaucoup de concertation avec les professionnels. C'est quand même un couperet, qui va trancher toute une partie du parc automobile. Et l'affluence d'une masse de véhicules sur un marché n'est jamais bon, cela détruit un équilibre, va favoriser l'export, et… polluer ailleurs.

Colère des propriétaires de  véhicules concernés

L'association "40 millions d'automobilistes" a annoncé en mai une action collective en justice contre la décision de la mairie de Paris d'interdire la circulation des véhicules anciens dans la capitale à partir du 1er juillet. Elle réclame l'indemnisation des automobilistes lésés. D'après l'association, 800.000 autos [et foyers] sont concernées, qui subiront une décote d'environ 1.250 euros [et non pas seulement 1.000] en moyenne.

L'action collective de "40 millions d'automobilistes" contre la mairie de Paris visait à obtenir en justice une compensation pour la perte de valeur des voitures interdites de circulation dans la ville. Les voitures essence ou diesel mises en service avant le 1er janvier 1997, considérées comme trop polluantes, ne seront plus autorisées à circuler intramuros entre 8h et 20h en semaine.

"La mesure est votée, actée. Un arrêté sera pris automatiquement le 1er juillet. Dès qu'il le sera, nous serons prêts" à saisir le tribunal administratif, a expliqué Me Jean-Baptiste Iosca, qui porte la procédure. "L'idée est de rassembler un maximum de personnes qui vont souhaiter se faire indemniser d'un préjudice évident", car les propriétaires de ces voitures, qui "ne pourront plus rouler avec", "ne pourront plus non plus les vendre", car "personne ne voudra les racheter", tonne Pierre Chasseray, le délégué général de "40MA".

La mairie socialiste pratique la "ségrégation par l'argent"
D'après l'association, 800.000 autos sont concernées, qui subiront une décote d'environ 1.250 euros en moyenne, soit un préjudice total de plus d'un milliard d'euros. "Est-ce que Mme Hidalgo (Anne, la maire PS de Paris) est prête à prendre un risque à un milliard d'euros pour une idéologie ?", a ironisé M. Chasseray, critiquant la "ségrégation par l'argent" que porte, selon lui, une telle mesure, au détriment des plus pauvres. "Comment va faire un plombier francilien auto-entrepreneur, qui a du mal à boucler ses fins de mois, et à qui on dira : 'tu ne peux plus rentrer dans Paris ?'", s'est étranglé Me Iosca. 
"La plainte n'a pas été déposée. Nous n'avons pas été notifiés. Nous ne savons pas sur quelle base juridique ils veulent attaquer", a réagi un porte-parole de la Mairie de Paris, se refusant à tout autre commentaire.

Au nom de la santé publique, la Ville interdira ensuite progressivement des véhicules plus récents.
En 2020, les voitures immatriculées avant le 1er janvier 2011 seront soumises aux mêmes restrictions. On peut lutter contre la pollution autrement, a objecté Pierre Chasseray, notamment via des "filtres de dépollution" qui éliminent "deux tiers des particules", explique-t-il. 
Des dizaines de propriétaires de vieilles voitures avaient manifesté mi-avril dans Paris aux côtés de milliers de motards, qui seront soumis à des interdictions similaires.

lundi 27 juin 2016

Brexit, référendum consultatif, pour voir ou pour rire?

Les 27 concèdent un premier délai au Brexit...

La procédure de sortie de l’UE du Royaume-Uni ne commencera pas lors du sommet de cette semaine

Le Royaume-Uni et Cameron 
sont à la rue
Excuse: la gravité de la crise politique que le référendum a déclenchée. Les dirigeants européens se rencontrent les 28 et 29 juin pour discuter des conséquences du vote pour un Brexit. Cependant, la crise déclenchée au Royaume-Uni par le résultat du référendum de jeudi dernier et par la démission promise du premier ministre, David Cameron, est telle que les dirigeants européens ont capitulé:  l’article 50, qui permet la sortie d’un État du bloc, ne soit pas activé tout de suite.

Calendrier de sortie 
Après l’annonce du référendum du 23 juin, Jean-Claude Juncker, Donald Tusk et Martin Schulz, les présidents de la Commission, du Conseil et du Parlement européens, avaient affirmé vouloir activer l’article 50 aussi tôt que possible afin de conclure les négociations du divorce rapidement. En dépit de l'hystérie de Hollande à vouloir évincer les Britanniques, l'Allemagne a obtenu des capitales européennes qu'elles considèrent le 28 juin est trop tôt. 
Lors de sa démission, David Cameron a assuré qu’il laissera son successeur commencer les discussions avec l’UE. Or, le premier ministre restera en poste jusqu’au mois d’octobre. Lors de leur rencontre des mardi 28 et mercredi 29 juin, les dirigeants européens se pencheront tout d’abord sur la question de la migration, avant le discours de David Cameron, qui aura lieu pendant le dîner. "La question du calendrier sera discutée lors du dîner", a expliqué une source au sein des institutions. "Il y a une crise politique grave au Royaume-Uni, et il est irréaliste d’attendre que le processus soit officiellement lancé mardi. Ce processus débutera le plus rapidement possible, c’est dans l’intérêt de Londres et de Bruxelles, mais il n’est pas possible de le lancer mardi." 

Marché unique
Les négociations des conditions de sortie exactes de la Grande-Bretagne, comme son accès au marché unique, un point clé, ne pourront commencer que lorsque l’article 50 du traité de Lisbonne aura été activé. "Tant qu’il n’y a pas eu de notification officielle, il n’y aura pas de négociations. Les 27 États membres sont très clairs là-dessus", indique le fonctionnaire européen encagoulé. "Nous définirons les termes du divorce et le cadre de la relation future une fois l’article 50 activé." 
Après le lancement officiel du processus, les 27 États membres rédigeront un projet de conclusions ébauchant les lignes directrices des négociations de sortie du pays. "L’UE contrôle la situation", assure le technocrate anonyme. "En ce qui concerne le cadre légal, il n’y a pas de vide juridique. Tant que le Royaume-Uni fait partie de l’UE, le pays est soumis aux lois européennes, avec les droits et obligations qui s’y rapportent." "Le processus est assez clair, l’article 50 est le seul moyen de quitter l’UE." 

Une officialisation rapide, sans se presser 
Le représentant européen explique que Donald Tusk a discuté avec tous les chefs d’État et de gouvernement européen avant le référendum. Le 29 juin, ceux-ci se retrouveront sans le Royaume-Uni pour discuter des mesures à prendre. "Les 27 États membres sont bien décidés à collaborer et à assurer la pérennité de l’UE et de leurs travaux dans le cadre de l’union", assure le fonctionnaire-sans-nom, qui ajoute que les entretiens entre le président du Conseil et les dirigeants ont permis à l’Europe de se préparer à une issue négative. "Les 27 sont prêts à commencer le processus rapidement et nous attendons une notification officielle le plus rapidement possible, mais tout le monde comprend que le référendum a entraîné une crise politique grave au Royaume-Uni."

Des diplomates des 27 pays s’étaient réunis à Bruxelles juste après l’annonce des résultats 
Vendredi dernier, le représentant britannique n’avait pas été convié. "Si le Royaume-Uni est prêt à partir, les 27 doivent se préparer", souligne le fonctionnaire européen, masqué mais bavard. "Symboliquement parlant, c’était une rencontre très importante. Ils ont discuté des messages à envoyer, des messages de confiance dans notre capacité à rester ensemble au sein de l’union et à rendre l’union meilleure à 27." 

Pas de stratégie britannique 
Les États membres européens ont nommé des groupes de travail pour gérer le Brexit. Cette préparation contraste drastiquement avec l’attitude du gouvernement britannique, qui ne semble pas avoir de stratégie claire pour rebondir face à la victoire des eurosceptiques, à part de tout laisser au successeur de David Cameron. 
Dimanche soir, avant la réouverture des marchés, ni George Osborne, chancelier de l’Échiquier, ni Boris Johnson, figure de proue du camp 'Leave', n’avaient fait de déclaration officielle. 
"La méfiance dans l’UE ne se limite pas au Royaume-Uni et doit être prise très au sérieux", a par ailleurs souligné le responsable européen sorti de nulle part. " Quiconque assure savoir quel est le problème de l’UE et avoir une solution ne dit pas la vérité. Pour trouver comment aller de l’avant, il faut mettre en place un processus plus large et plus détaillé. Tout cela ne sera pas résolu mercredi." 

La question des traités bilatéraux, une discussion 'prématurée' 
La Pologne a déjà proposé de mettre en place un nouveau traité européen, qui permette des liens moins étroits entre les pays. "Je ne pense pas que cela doive être notre premier réflexe", estime le fonctionnaire européen à tout faire. "Cela pourrait être la conclusion de notre réflexion, mais commencer avec ça, c’est prématuré." 
Donald Tusk s’est déjà entretenu avec le premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel. Il rencontrera ensuite Angela Merkel et François Hollande le 28 juin. Avant l’ouverture du sommet, il discutera également avec les dirigeants néerlandais, italien et tchèque. La République tchèque est en ce moment à la présidence tournante du groupe de Visegrád. Le président du Conseil devrait encore rencontrer au moins deux représentants nationaux avant le début du sommet. 
Le gouvernement écossais n’a pour sa part pas contacté le Conseil, mais la Commission européenne.