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lundi 15 août 2016

Affaire des burkinis de Corse: les "éléments de langage" officiels brident la presse aux ordres et la transparence

Menace terroriste, état d'urgence et burkini

Rassemblement à Bastia après des violences inter-communautaires

Une provocation de villageois corses par des musulmans radicaux
a conduit à des affrontements avec "des personnes d'origine maghrébine": des Pieds noirs? Cinq "personnes" ont été blessées samedi sur une plage de Haute-Corse, à Sisco.
La soirée de samedi a été tendue à Sisco, près de Bastia, dont le maire est désormais Pierre Savelli un nationaliste autonomiste, après 17 années de gestion  par un maire Radical socialiste. Des véhicules ont été détériorés, une voiture a été incendiée et quatre personnes ont été blessées." Un différend a éclaté entre les membres de trois familles, d'origine maghrébine, et des jeunes de la région de Sisco qui ont reçu le renfort de proches", selon le communiqué officiel du Parquet de Bastia, dimanche en fin d'après-midi.
Une enquête en flagrance a été ouverte "pour violence en réunion", pour en établir l'origine du conflit, a-t-il indiqué. "Cette altercation a entraîné différentes violences notamment par jets de pierre, coups et jets de bouteilles [sans mentionner un ou plusieurs fusils-harpons]. Trois véhicules automobiles ont, par ailleurs, été incendiés. Il aura fallu pas moins d'une centaine de policiers appelés en renfort pour parvenir à maîtriser la situation, d'une grande violence, et à prendre en charge les cinq personnes blessées qui ont été admises au centre hospitalier de Bastia", précise le Parquet.

Ce dimanche, 500 personnes se sont rassemblées à Bastia à proximité d'un quartier "périphérique et métissé", selon les uns, mais "populaire et métissé" selon Le Monde et Libération, en lançant des "on est chez nous". Une jeune fille, mineure, témoin des heurts, s'exprimant au mégaphone devant les citoyens vigilants rassemblés, a indiqué que la rixe avait éclaté lorsque plusieurs baigneuses en burkini ont été prises en photo par des... touristes. Des insultes ont été proférées par un groupe de "jeunes gens d'origine maghrébine", autrement dit des Maghrébins qui les cornaquaient, selon la jeune anonyme, dont la presse floute l'origine, étrangère, corse ou maghrébine.

Brandissant des hachettes (de plage?)plusieurs Maghrébins plus âgés, sont alors sortis de nulle part et s'en sont pris à un groupe de jeunes gens corses, âgés de 15 à 18 ans qui étaient sur la plage, rapporte un témoin oculaire. "Mon frère a été tabassé; il est choqué pour toujours", a déclaré l'une des manifestantes. Des parents des jeunes gens (origine floutée) sont à leur tour intervenus et deux d'entre eux ont été blessés par des harpons, a indiqué la jeune fille. "Le ton est monté ", "les gens du village sont descendus", a ajouté la jeune fille, selon laquelle les pneus de plusieurs de leurs voitures ont été éclatés par des femmes maghrébines, si pudiques soient-elles par ailleurs, tandis que les villageois ont renversé une voiture et incendié deux autres véhicules appartenant à des membres de la communauté maghrébine.

"Aux armes"
L'une des "personnes d'origine maghrébine", en bref, l'un(e) des Maghrébin(e)s aurait lancé un défi aux Corses, sur leur propre terre corse et française: "vous n'avez qu'à venir nous voir à Lupino !", quartier périphérique, populaire et métissé de Bastia, mais le premier à avoir bénéficié du développement de ses logements sociaux. 
En fin de matinée, dimanche, les manifestants ont été reçus à la préfecture de Bastia. A la sortie, la foule a crié "aux armes; on va monter parce qu'on est chez nous", et se sont dirigés vers le quartier Lupino, dont les gendarmes mobiles appelés à la rescousse bloquaient l'entrée. A sa sortie de la préfecture, Ange Vivoni, le maire  PS de Sisco, situé au Cap Corse, a lancé un appel au calme. 

Préserver la pudeur
des hommes
de la convoitise
des femmes ?
Peu après les manifestants sont allés jusqu'à l'hôpital où un "jeune homme d'origine maghrébine" [un Maghrébin...], légèrement blessé samedi, est hospitalisé. Des CRS venus en renfort se sont positionnés à proximité et ont fait usage de gaz lacrymogènes après avoir été la cible de projectiles, rapporte une journaliste de l'Agence France-Presse.

Aucun des protagonistes n'a encore été entendu par la gendarmerie de Haute-Corse chargée de l'enquête. Les cinq personnes blessées avaient toutes quitté l'hôpital dimanche en fin d'après-midi, a aussi précisé le Parquet. 

Condamnation politique
Le 5 août, Jean-François Copé s'était déclaré "scandalisé par le silence de Hollande, Valls et Cazeneuve" dans l'affaire 'burkini' de Cannes. Alors, "dès samedi", comme l'écrit la presse militante, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a aussitôt condamné "avec force ces violences" et "assuré de la mobilisation de ses services dans le cadre de l'enquête" judiciaire" (ou plutôt en marge, espère-t-on) pour faire la lumière sur ces faits intolérables et interpeller les auteurs". 

Le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, et celui de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, ont lancé un "appel au calme et au refus de toute réaction inappropriée", condamnant (avec force ?) "les comportements provocateurs et des actes violents de la part de personnes extérieures à la commune", pour ne pas nommer "ces personnes d'origine maghrébine", accompagnés "selon les témoins d'une revendication explicitement communautariste".

Soufflant le chaud et le froid dans un tweet, François Orlandi, le président du conseil départemental de Haute-Corse,  écrit  que"l'appel au calme et au sang-froid est nécessaire pour éviter que les amalgames stigmatisent toute une communauté qui souhaite vivre en paix dans une île où elle travaille depuis des décennies et où, souvent, ses enfants sont nés", mais il demande par ailleurs que cette "agression inacceptable" soit "sanctionnée", sans qu'on sache s'il parle de l'agression au burkini 

"Rien d'étonnant quand l'État laisse agir la racaille et la violence islamiste sans réponse ! L'ordre c'est pour quand ?" a réagi au nom du FN Florian Philippot dans un tweet. 

Dans un communiqué, Debout La France a pour sa part exigé "l'interdiction générale et absolue du 'burkini' sur toutes les plages de France. Au gouvernement de prendre ses responsabilités !"

Le 15 août, la parole libérée de l'hebdomadaire Le Point

Il arrive, le burkini intégral
ou 'facekini',

'made in China'
"Révélations sur la rixe de Sisco," titre l'hebdomadaire, révélant, quant à lui, une rétention de l'information.
Le Point regrette d'être bridé par le pouvoir politique
: "les autorités peinent encore à faire toute la lumière sur l'origine des heurts qui ont fait cinq blessés sur la petite plage du Cap Corse, 48 heures après la 'violente rixe' ", selon les mots du ministère de l'Intérieur, samedi aux environs de 17 h 30, dans une crique à la sortie de Sisco, une petite station balnéaire située à une quinzaine de kilomètres au nord de Bastia. "Les protagonistes : de jeunes Corses et des familles d'origine maghrébine résidant à Lupino, un quartier populaire [depuis 2012, la presse ne connaît plus de "quartier défavorisé" !] et métissé du sud de Bastia."

Après les affrontements qui ont fait cinq blessés, les langues commencent à se délier. A l'origine des altercations : des photos de femmes "voilées", assure Le Point. Une altercation due à des photos??


Dans un communiqué laconique diffusé ce dimanche après-midi, Le Point note que "le Parquet de Bastia se borne à faire état d'un 'différend qui a éclaté entre une dizaine de personnes de trois familles, d'origine maghrébine, et des jeunes de la région de Sisco qui ont reçu le renfort de proches'.

Mais si la voix officielle attend les conclusions de l'enquête de la section de recherches de la gendarmerie pour se prononcer sur les circonstances des affrontements, continue Le Point, les témoins de la scène sont, eux, bien plus diserts. A l'origine des heurts, selon plusieurs témoignages concordants, un "accrochage" [sic] entre trois familles musulmanes et des touristes qui profitaient de leur passage dans la marine de Sisco pour photographier la crique dite de 'Scalu Vechju', très fréquentée par les locaux. "Se sentant visées par l'objectif, les personnes d'origine maghrébine ont accusé les vacanciers de prendre en photo leurs femmes, voilées, qui se baignaient en djellaba et en burkini [ou peut-être lavaient-elles leur linge], et ont caillassé les touristes", raconte un témoin. Échanges d'invectives, provocations, menaces : le ton monte rapidement entre les deux groupes. Et le tourisme local est pénalisé...

Blessé par une flèche de fusil-harpon
Témoin de la scène, un adolescent du village est accusé d'avoir pris des photos des baigneuses et d'avoir filmé l'altercation. "Secoués et agressés", selon des observateurs, l'adolescent et ses amis appellent leurs parents qui "descendent" en toute hâte du village, rejoints par plusieurs dizaines de personnes. Aux mots succèdent des "jets de pierres et des coups de bouteille". Une bagarre éclate. Les trois familles maghrébines venues de Lupino sont prises à partie par les habitants du village qui dénoncent une "agression".

L'un des parents, un ancien légionnaire d'origine tchèque installé à Sisco, est blessé à deux reprises, au niveau des hanches, par des flèches de fusil-harpon. Au cours des heurts, quatre autres personnes sont blessées, dont une femme enceinte, et évacuées vers le centre hospitalier de Bastia. Trois d'entre eux en sont ressortis rapidement et les deux autres ont quitté l'établissement dimanche dans la soirée, a indiqué "une source proche du dossier".

Entre-temps, les forces de l'ordre ont également dressé le bilan matériel des heurts : les trois véhicules des familles ont été incendiés, un feu de végétation, rapidement circonscrit, s'est déclaré à proximité de la plage, et la route a été bloquée par les protestataires. Protégées par un important dispositif de police et de gendarmerie – "une centaine d'hommes", selon le ministère de l'Intérieur –, les trois familles provocatrices ont été "exfiltrées" par les forces de l'ordre. 

La vision de baigneuses en burkini dans leur paysage est un choc pour les Corses. 
Dimanche matin, plusieurs centaines de personnes se sont réunies devant la mairie de Bastia, puis la préfecture de la Haute-Corse, en signe de protestation. Une délégation a été reçue en urgence par le directeur de cabinet du préfet et le secrétaire général de la préfecture. 
Dans la foulée, visiblement peu satisfaites de l'entretien, des dizaines de personnes se sont rendues à la mi-journée à Lupino, et se sont massées au pied d'un immeuble où résident, selon les manifestants, les familles impliquées dans la rixe de la veille. 
Quelques échauffourées ont eu lieu devant l'hôpital de Bastia, où se sont également rassemblées plusieurs centaines de personnes en signe de soutien aux blessés, et où les forces de l'ordre ont aspergé la foule de gaz lacrymogènes après avoir reçu des pierres sur leurs camions. Après quelques altercations, la mobilisation s'est finalement dispersée dans le calme aux environs de 14 h 30, mais nombre de manifestants dissimulaient à peine leur volonté d'en découdre. Sur les réseaux sociaux, les appels pour de nouveaux rassemblements se multiplient déjà.

"Éviter l'escalade" de la violence
Face à ce climat de vive tension et au "contexte dans lequel ces événements s'inscrivent", les deux hommes forts de l'île, Gilles Simeoni, président nationaliste du Conseil exécutif de Corse, et Jean-Guy Talamoni, président indépendantiste de l'assemblée régionale, ont pris position, dimanche après-midi. Dans un communiqué commun, s'appuyant sur "de multiples témoignages", les deux élus évoquent "des comportements provocateurs", assortis d'une "revendication explicitement communautariste, voire religieuse". Pour "éviter l'escalade" de la violence "et toute logique de bouc émissaire", le duo nationaliste a appelé au calme et au "refus de toute réaction inappropriée".


Le pouvoir régional corse avait mis en garde contre toute provocation musulmane
"
Il faudra que la France cesse sa propension à intervenir militairement et à vouloir donner des leçons de démocratie à la terre entière, si elle veut éviter que les conflits qu'elle sème à travers le monde ne reviennent comme un boomerang sur son sol", a insisté l'organisation clandestine.

L'Etat de droit, la Corse ne connaît pas ?
Une vidéo du 26 décembre aurait dû faire trembler les musulmans intégristes en Corse. Des Corses patriotes avaient défilé dans Ajaccio où, le 24 décembre, des pompiers étaient "violemment agressés" (agresser n'est pas en soi violent !), après le caillassage de pompiers et de policiers locaux venus éteindre un incendie criminel lors de la... veillée de Noël. Le matin, sans délai, un local de prière et quelques corans avaient été brûlés. 

"Je dis aux individus de ce soir, les pseudos courageux, que nous ne sommes pas dans certains quartiers du continent où règnent la terreur et le chaos. Ici, c’est Ajaccio et nous ne laisserons personne dicter ses propres règles, imposer la peur et s’accaparer un quartier de notre ville. Si cela les indispose, ils sont libres de partir", a de son côté commenté le président du Sdis (Service départemental d'incendie et de secours) de Corse-du-Sud, Charles Voglimacci, dans un communiqué.


Les manifestants lancent le slogan en langue locale: "Arabi fora (les Arabes dehors)!" ou "On est chez nous!"




Des corses scandent "On est chez nous !", dans le quartier des agresseurs, à Lupino.
Depuis les attentats de Paris, le 7 janvier dernier, la menace est devenue palpable sur l'Ile. En Corse, "il y a une sensibilité particulière car la proportion de personnes issues de l'immigration est parmi les plus élevées de France", argumente Christophe Mirmand, le préfet de Corse, rappelant que la population d'origine maghrébine et en particulier marocaine constitue l'immense majorité des 27.000 étrangers de l'île recensés en 2011.
"Les imams sont également surveillés et si certains d'entre eux se livraient à du prosélytisme, cela serait immanquablement signalé", ajoute Olivier de Mazières, sous-préfet en charge de la coordination. "Aucun insulaire n'a été signalé parmi les 1.200 Français partis en Syrie et aucune personne n'est signalée", conclut le préfet de Corse en appelant à la "sérénité".

Fin juillet, le FLNC avait menacé les "islamistes radicaux" et mis en garde "l'État français." Jeudi 28 juillet, le mouvement clandestin nationaliste corse du FLNC du 22 octobre a averti les "islamistes radicaux de Corse" dans un communiquée que toute attaque de leur part déclenchera "une réponse déterminée, sans aucun état d'âme".
"La volonté des salafistes est clairement de mettre en place chez nous la politique de Daesh et nous nous y sommes préparés", explique le texte. "Votre philosophie moyenâgeuse ne nous effraie pas. L'amalgame n'existe que dans l'esprit des faibles et le peuple corse est fort de choix politiques difficiles qui ne nous ont jamais fait basculer comme vous dans la barbarie", souligne le FLNC dit du 22 octobre à l'adresse des radicaux.
Exhortant, plus généralement les " musulmans de Corse", 
le Front les appelle à "prendre position" en dénonçant l'islamisme radical. Il leur demande notamment de signaler "les dérives chez des jeunes désœuvrés tentés par la radicalisation" et de ne pas "afficher de signes religieux ostentatoires".


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