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samedi 29 octobre 2016

Afflux de clandestins de Calais dans le 'triangle des migrants' du nord parisien

Hollande veut empêcher la création d'une "Jungle de Paris"

Des réfugiés sur des couchages de fortune entre Stalingrad et Jaurès en septembre.
Jungle de Paris, entre Stalingrad et Jaurès


Depuis plusieurs jours, les tentes igloo se multiplient, au moment où, à 300 kilomètres de Paris, à Calais, les clandestins sont triés et ventilés et où la 'jungle' est démantelée.
Avenue de Flandre (Paris 19e), place Jean-Jaurès (à la limite des 10ee et 19), place Stalingrad (10e et 19e), les files devant les marmites des distributions de repas s’étirent de plus en plus: les squatteurs des trottoirs sous les lignes de métro aérien sont trois fois plus nombreux qu'il y a trois mois. "Il y a trois jours, on distribuait 700 à 800 repas. Aujourd’hui, on est à plus de mille. Je ne sais pas comment on va faire", confie Charles Drane, un coordinateur de l’ONG confessionnelle Adventist Development and Relief Agency (Adra, Eglise adventiste du septième jour, des chrétiens favorables à la séparation des Églises et de l'État et au dialogue interreligieux) qui distribue des repas le midi sur l’avenue de Flandre, à l'Est de Paris, en bordure des communes d'Aubervilliers, de Pantin, des Lilas et du Pré-Saint-Gervais, du 20e arrondissement au sud et des 10e et 18e arrondissements à l'Ouest. Mais pourquoi ces étrangers arrivent-ils tous là, spontanément ? Ces communes sont communistes (Aubervilliers) ou PS (Pantin, Les Lilas, Pré-Saint-Gervais, Paris 10e et 20e).

"Il n’y a pas d’arrivée massive de Calais sur Paris", nie la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse
L'épouse de Denis Baupin et ex-EELV l’a assuré vendredi sur la chaîne Public Sénat. Même son de cloche du côté du préfet de la région Ile-de-France, Jean-François Carenco, qui affirme que "des contrôles ont été mis en place, sur les routes, sur les voies ferrées, et rien n’indique à ce stade qu’il y ait un afflux de migrants venus de Calais". Les associations mentiraient-elles ? Et les riverains ?

"Beaucoup de migrants vont à Paris" en bus, par train ou en voiture, affirme au contraire une source de la police aux frontières du Nord : "Certains sont récupérés directement par des voitures venues de Paris", révèle cette source, suggérant que des militants d'extrême gauche servent de passeurs entre les contrôles policiers. Difficile de dire d’où ils viennent mais une chose est sûre : ça grandit de manière inquiétante. Et il y a désormais des familles avec des enfants, parfois de quelques mois", souligne Violette Baranda, élue du XIXe arrondissement qui visite régulièrement ce "triangle des migrants" du nord parisien.
Certains ont replié leurs tentes vendredi matin en voyant arriver des cars de CRS. Il s'agissait d'une opération "de contrôle" de la situation administrative des occupants et de l'état sanitaire du campement, et non d'une évacuation avec "mises à l'abri".parisien. Le démantèlement de Calais est-il le succès que le gouvernement et sa presse présentent s'il ne règle pas tout ?Soudanais, Somaliens, Ethiopiens, Erythréens, Syriens, Libyens, Afghans... "Il y a tous les malheurs du monde ici", sourit Ibrahim Zakaria, originaire du Darfour soudanais. A l'arrière d'une tente, on peut lire: "No place like home" (rien de mieux que sa maison).
Entre deux et trois mille migrants sont en dehors du bidonville de Calais et des CAO (centres d’accueil et d’orientation), estime un collectif d’associations (Auberge des migrants, Utopia 56, Cabane juridique, Médecins du monde), quoi qu'en disent la ministre et le préfet du gouvernement. "Nous n’avons pas d’informations précises sur le nombre de migrants présents à Paris. Mais il est évident que certains ont rejoint la capitale", explique à Libération un bénévole de l’association Utopia 56. Mathilde Bourdon Lamraoui, administratrice de l’association KÂLÎ, qui vient en aide aux femmes "exilées" sans titre de séjour en région parisienne, confirme un nombre "important" de réfractaires aux CAO qui ont fuit les ramassages de la jungle ces derniers jours. "Ce qui complique les choses, c’est que leurs démarches administratives ont été entamées à Calais et pas à Paris", prétend-elle pour masquer leur statut d'illégaux

Une situation qui les rend d’autant plus vulnérables lors d’opérations de rafles. Ainsi, une trentaine de clandestins a été emmenée par les forces de l’ordre. La préfecture de police s’est refusée à tout commentaire. Dans un souci de dialogue et de transparence !

Les migrants refusent d'évoquer ces arrivées depuis la jungle ces derniers jours. Le gouvernement l'a donc belle de profiter de la solidarité entre migrants pour faire dire à la presse que le 'triangle des migrants' ne s'étend pas.

Les tentes, isolées à la hâte avec des bâches ou des couvertures de survie, s’entassent désormais sur plus de 700 mètres sur le terre-plein de l’avenue de Flandre, du linge sèche sur des fils tendus entre deux arbres, on discute sur une chaise de bureau à roulettes ou un fauteuil défoncé. Sous le métro aérien place Stalingrad, une grande partie de l’espace a été grillagée après une évacuation policière mi-septembre. Mais le moindre bout de trottoir accessible est recouvert de dizaines de tentes. Quelques mètres plus loin, près de la station Jaurès, les tentes s’alignent le long du quai de Jemmapes, point de ralliement des Afghans.

Une évacuation aura lieu "dans les jours qui viennent", affirme-t-on dans l'entourage d'Anne Hidalgo, maire PS de Paris. Cette opération sera le signal de l’ouverture du premier centre d’accueil humanitaire pour les migrants de la capitale, d’une capacité initiale de 400 lits. Il n'y aura pas de place pour tout le monde, mais d'ici là, les réfractaires seront partis vers d'autres destinations inconnues...

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