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jeudi 31 octobre 2013

Otages d'Arlit: Le Monde nie la justesse des propos de Marine Le Pen

Tout ce que dit Marine Le Pen n'est pas systématiquement un dérapage

"C'est un dérapage spectaculaire (?) de Marine Le Pen", assène Le Monde, d'entrée. 
Tempête de sable annoncée sur certains?
Interrogée sur la libération des otages français au Niger, la présidente du Front national a eu des "déclarations provocantes", affirme le quotidien socialiste avant même de livrer ses propos et d'ainsi laisser juges ses lecteurs payants. Le procès est donc ouvert et se veut "spectaculaire"
Dans une certaine presse soucieuse d'éthique (ni plus ni moins, puisque la déontologie professionnelle est depuis longtemps piétinée), les commentaires prévalent sur les faits bruts, rejoignant le niveau des réseaux sociaux vilipendés pour leur vulgarité. La neutralité, nous expliquent-ils en effet, serait un leurre inaccessible. 

Selon l'article, ni chronique, ni éditorial,
M. Le Pen "laisserait entendre" que "les otages avaient pu avoir été 'retournés' par leurs ravisseurs islamistes". Or, Le Parisien lui pose la question, ce que ne fait Le Monde. Son concurrent rapporte qu'à la question de savoir si elle faisait allusion à une islamisation possible pendant leur détention par des ravisseurs extrémistes, elle a répondu: "Je ne suis pas dans l'allusion, je vous explique le sentiment que j'ai eu et je pense qu'il est partagé par un certain nombre de Français. Je n'irai pas jusqu'à faire des théories parce que je ne serais pas dans mon rôle". Bien essayé, monsieur le journaliste vertueux, mais travestissement manqué de la vérité ! Certes les accoutrements exotiques ne provoquent aucun ressenti chez vous, mais cette supposée "allusion" n'abonde en aucune façon votre propos tendancieux.

Pouvons-nous donc pourtant faire confiance sur parole à un journaliste tel qu'Abel Mestre -fût-il au Monde...
  

Qui taille et coupe l'info pour sa julienne de commentaires? 
Sortie de son contexte, la citation ne nous permet pas de nous faire une religion par nous-mêmes. Trop tard: le journaliste est déjà passé en mode "émotion". "J'ai ressenti un malaise en voyant ces images", assure cet hyper-sensible dont on dit qu'il est à lui seul un concentré de toutes les extrêmes gauches les plus tendres. 

Après cette mise en condition, sommes-nous encore libres de recevoir les propos incriminés sans a priori?
On apprend finalement que Marine Le Pen a observé "des images d'hommes qui étaient très réservés; deux portaient la barbe taillée de manière étonnante…... L'habillement était étrange...… Et cet otage avec le chèche sur le visage, cela mérite peut-être quelques explications de leur part". De telles observations, c'est grave en effet, mais seulement parce qu'elles étaient livrées par l'épouvantail de la gauche radicale sur Europe 1, jeudi 31 octobre, au lendemain du retour des quatre otages français enlevés il y a trois ans au Niger. 
Mais à la différence du Parisien et pour notre bien de citoyens éclairés, Le Monde a coupé au passage la référence de la Frontiste au peuple: "C'est ce qu'ont ressenti beaucoup de Français." Et ça c'est la goutte qui peut facilement faire déborder la Seine au moins jusqu'au Boulevard Auguste Blanqui, Paris 13e: c'est clair, la gauche socialo-communiste n'entend pas laisser au FN le monopole du peuple et du coeur.

Au passage de la caravane,
Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement, n'a pas aboyé après les mensonges de Fabius et Le Le Drian:


En termes de représentativité, notons à l'attention de tous les démocrates, de gauche comme de droite, que Marine Le Pen a réalisé le score historique de 18,3% (chiffre TNS Sofres) au premier tour de la présidentielle de 2012, tandis que le Front de gauche de Mélenchon qui dissimulait le PCF a culminé à 11%. Pour la combattre utilement, plutôt que de lui opposer une ligne Maginot d'invectives, de procès d'intention et de soupçons, la seule vraie question qui vaille ne serait-elle donc pas plutôt: "Marine Le Pen, combien de divisions ?" Le Monde a choisi la bassesse et l'agression permanente. Le FN monte en puissance, mais Le Monde et ses semblables ne remettent toujours pas leurs méthodes en cause.
Le député Yann Galut (PS, Hauts-de-Seine) donne dans le même registre.
On retrouve cet avocat de SOS Racisme et  père de famille franco-marocaine dans un autre délire, ci-dessus à gauche, figé dans une photo ...baveuse, comme il est ...naturel à un avocat.

Malgré ses saines lectures, le journaliste relève encore que "Marine Le Pen a également critiqué le paiement d'une rançon, révélé par Le Monde", accuse ...Le Monde ! 
"Plus vous payez de rançons, plus vos compatriotes sont “'bankables'”, comme disent les Anglo-Saxons. Plus ils sont une cible de choix pour des groupes mafieux ou fondamentalistes qui se disent que c'est un bon moyen de trouver un financement assez facile. C'est la raison pour laquelle nos compatriotes sont ceux qui sont le plus victimes d'enlèvements", a-t-elle expliqué, après tant d'autres, avant d'ajouter qu'il faut assumer le risque de ne pas payer. Et le journaliste d'ajouter insidieusement son commentaire fielleux: "et donc de voir les otages mourir"... L'a-t-elle dit ou a-t-elle expliqué que l'envoi de l'armée devrait être "un risque qu'il faut prendre"? C'est son point de vue: ce n'est pas celui du Monde qui en fait donc un "dérapage".

Il est grandement temps de VOIR et ENTENDRE les déclarations de Marine Le Pen sur Europe 1. A l'original, Le Monde préfère ses commentaires...

Le Monde dresse aussi une liste noire des "déclarations fracassantes" de la présidente du FN qui l'ont "placée au centre du débat à deux reprises", gémit le partisan de la libre expression pour certains. Il remonte à la fin 2010, à propos des prières de rue de musulmans intégristes, et nous vous faisons donc grâce de ce recyclage permanent. Le grain à moudre est un peu à la presse ce qu'est la confiture à la culture.

VOIR et ENTENDRE le mensonge d'Alain Vidalies qui ne fait ressentir aucun malaise au journaliste du Monde:



La majorité s'est déployée pour changer en vérité le mensonge de la rançon et la cupidité des djihadistes en "générosité". 
Hollande aussi n'a-t-il pas révélé sa "générosité" envers Leonarda ?...

Travail le dimanche: "Personne n'y comprend plus rien", à commencer par Hollande

Castorama et Leroy Merlin autorisés à rouvrir leurs magasins franciliens, Bricorama, non !

Les enseignes dénoncent une loi illisible: demi-mesure et discrimination.
Mardi 29, la Cour d'Appel de Paris a autorisé Auchan à rouvrir ses magasins franciliens de bricolage Leroy Merlin et Castorama  le dimanche, infirmant la décision de première instance et relançant ainsi l'épineux débat sur l'ouverture dominicale. Le 26 septembre, le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) avait condamné en référé les deux enseignes à fermer 15 de leurs magasins d'Ile-de-France, à la suite d'une plainte de leur concurrent Bricorama. Le P-DG du groupe, Jean-Claude Bourrelier, avait alors dénoncé une concurrence déloyale et réclamé que les enseignes de bricolage soient "toutes ouvertes ou toutes fermées".

Cette décision était assortie d'une astreinte de 120.000 euros par magasin et par dimanche ouvert.
Les deux enseignes avaient aussitôt fait appel et bravé l'interdiction en ouvrant 14 des 15 magasins condamnés, par le biais de dérogations préfectorales ou municipales, ou de leur droit à ouvrir cinq dimanches par an. 
Mardi, le jugement contraire rendu en appel les autorise donc à maintenir ces ouvertures. Dans ses attendus, la cour a jugé "irrecevables" les demandes de Bricorama de faire fermer ses concurrents, car "se heurtant à l'autorité de la chose jugée". En effet, deux jugements, l'un en référé en décembre et l'autre sur le fond en avril, résultant d'une précédente plainte de Bricorama, avait déjà débouté l'enseigne.

Bricorama en appelle au gouvernement 

Syndicat en conflit
avec les... salariés
Castorama et Leroy Merlin se sont déclarés mardi "soulagés", mais ont souligné que la décision de la Cour d'Appel "n'est qu'une première étape". "Ce n'est pas une victoire, car il reste encore l'audience au fond au tribunal de Bobigny" attendue le 22 novembre, et consécutive elle à la nouvelle procédure engagée en juillet par Bricorama, a rappelé un porte-parole de Leroy Merlin. "Au final, la décision d'aujourd'hui n'apporte donc qu'un répit de quelques semaines pour les salariés", a renchéri l'avocat de Castorama, Me Richard Renaudier. Le PDG de Bricorama a regretté pour sa part une "décision d'injustice", "totalement incompréhensible". "Une fois de plus (...) ce sont les puissants qui dictent leur loi", a déploré Jean-Claude Bourrelier.

Outre le fait d'avoir été débouté de sa demande, Bricorama a également été condamné à payer à chacun d'eux 12.000 euros de dommages et intérêts. Il a renouvelé son appel au gouvernement pour "revoir la législation"  sur les ouvertures dominicales des commerces afin qu'ils soient "ou tous ouverts ou tous fermés"
Les enseignes ouvertes le dimanche
sont souvent fermées le mardi matin...
Une position pour le coup appuyée par ses deux concurrents. "Il faut un nouveau texte de loi pour régler définitivement" aussi bien la question judiciaire que celle du débat polémique et récurrent autour des ouvertures dominicales, a déclaré Me Renaudier. Aujourd'hui, "nous avons deux décisions de justice contradictoires à un mois d'intervalle, cette situation est illisible, personne n'y comprend plus rien", a souligné le représentant de Leroy Merlin.

Une législation incompréhensible
"Pour résoudre ces questions, il faut pérenniser une bonne fois pour toutes ces ouvertures le dimanche pour tous les magasins de bricolage d'Ile-de-France, y compris ceux de Bricorama", a-t-il ajouté. Actuellement, selon la loi, les enseignes de bricolage, contrairement à celles d'ameublement et de jardinage, ne sont pas autorisées à ouvrir le dimanche. Un certain nombre le sont malgré tout, grâce à des dérogations des préfets ou des maires ou à un classement en "puce" (périmètre d'usage de consommation exceptionnelle). 
Pour cela, le gouvernement a confié début octobre une ...mission de concertation sur le travail dominical à l'ancien PDG de La Poste Jean-Claude Bailly, qui doit rendre ses conclusions fin novembre.

Selon un sondage Ifop pour Metronews paru en début de mois, 69 % des Français se déclarent favorables à l'ouverture des magasins le dimanche, un chiffre qui monte à 82 % en région parisienne. Quant aux salariés du bricolage, ils clament depuis un mois leur volonté de continuer à travailler le dimanche contre repos compensateur supplémentaire ou revalorisation salariale

Le collectif des salariés de Castorama et de Leroy-Merlin, "Les Bricoleurs du dimanche", est allé manifester mercredi sous les fenêtres du ministre du Travail, Michel Sapin, pour demander une modification de la loi.

Hollande est-il vraiment "normal"? 


Responsable de l'entreprise familiale qui détient la grande droguerie Zola Color située dans le 15e arrondissement de Paris, Jean Cremer, se souvient encore de cette pétition signée par ses clients en 2010 pour que son magasin puisse continuer à ouvrir le dimanche. Mille cinq cents signatures en une semaine dont celle de… François Hollande, habitant du 15e et client régulier de cette institution du quartier Charles-Michels depuis les années 1950. Zélé pétitionnaire né en 1954, le député PS avait assorti sa signature d'une annotation manuscrite: " en accord avec les salariés". "Il s'arrêtait régulièrement en voiture chez nous pour acheter beaucoup de journaux", se souvient M. Cremer.

Il a d'ailleurs conservé la photo où celui qui était alors premier secrétaire du PS posait avec ses employés pour défendre le travail du dimanche. D'autres personnalités ont signé, la totalité de ses employés aussi, mais il a dû quand même baisser son rideau le dimanche.

Un beau jour, alors que son commerce était ouvert depuis des années,  une jeune femme de l'inspection du Travail avait débarqué dans son magasin. "Et elle nous a dit “
vous n'avez pas le droit d'ouvrir le dimanche”", raconte-t-il. Assignation en justice, pétitions, puis condamnation en 2011. "C'était très désagréable, on a l'impression d'être des voleurs ou des assassins", explique M. Cremer.

Son magasin employait alors entre 8 à 13 personnes le dimanche, contre près de 40 en semaine. Des gens qui ont perdu en niveau de vie, souligne-t-il, car "ils étaient payés triple ce jour-là." Lui aussi a beaucoup perdu : le magasin faisait à l'époque 8 millions d'euros de chiffre d'affaires par an, dont 700.000 euros les dimanches. Mais surtout, il dénonce l'absurdité du système qui autorise le travail dominical pour certains et pas pour d'autres, et le militantisme à outrance de ceux "qui se pensent représentants des personnels de vente sans considération de ceux qui veulent travailler le week-end ".

"On a été condamné à verser à l'administration 150 euros d'amende par employé, se souvient M. Cremer. Les syndicats CFDT, FO et CGT se sont portés partie civile pour en remettre une couche en nous demandant des dédommagements de 200.000 euros par syndicat, alors qu'aucun de nos employés n'est syndiqué". L'affaire, en appel, n'a toujours pas été tranchée.

Et Hollande ne tranche rien.


Otages d’Arlit : dessous d'une rançon versée

Le déni d'un Etat souverain qui délègue et paie à un étranger

L'Etat n'a pas versé d'argent "public" aux otages, selon Fabius

Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Féret sont arrivés, mercredi 30 peu avant midi, à Parisaprès trois ans de détention, et autant de mois de négociations, à compter du 16 septembre 2010, date de la capture de cinq Français, avec un Togolais et un Malgache, tous salariés d'Areva et de Satom (groupe Vinci), une opération de récupération de huit jours en octobre 2013 et le versement d'une rançon aux islamistes d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
Les ravisseurs avaient demandé à la France de négocier le sort de ses otages directement avec Ben Laden et exigé le retrait de ses troupes d'Afghanistan: Oussama Ben Laden liait la libération des otages français au retrait des forces françaises en Afghanistan, qui permirent la libération de Françoise Larribe, malade d’un cancer.

Le 24 février 2011, la France obtient la libération de trois otages des sept otages retenus au Mali. La remise des otages, la Française Françoise Larribe, malade d'un cancer, un Togolais et un Malgache, a déjà lieu en "territoire nigérien".

Les dix-huit hommes, des Français et des touaregs, qui les ont récupérés à l'extrême nord-ouest du Mali, près des frontières mauritanienne et algérienne, ont quitté, le 21 octobre, la petite ville de Kidal, au coeur du Sahel, à bord de plusieurs véhicules
.

Le plan initial prévoit un retour entre les vendredi 25 et dimanche 27 au soir.
Le 20 octobre, l'armée française et les Bérets Bleus des Nations-Unies ont lancé une vaste opération de sécurisation depuis le sud vers l'extrême nord désertique du Mali, une zone infestée de groupes djihadistes.
Les ravisseurs devaient d'abord
regrouper les quatre otages qui avaient été séparés au mois de juillet. Puis de les laisser, seuls, deux ou trois jours, dans un endroit sécurisé avec de l'eau et de la nourriture. A un autre endroit, les preneurs d'otages devaient ensuite échanger l'argent contre les coordonnées GPS permettant de localiser les quatre Français. Le convoi est revenu à Kidal le mardi 29 octobre d'où les ex-otages se sont envolés pour Niamey, la capitale du Niger.
Apparemment en bonne santé, les quatre derniers otages français d'Arlit au Sahel ont été accueillis à Niamey, par les ministres français de la Défense et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius.

"Ni assaut, ni rançon" ! 

Le 21 mars 2011, les ravisseurs avaient fixé le montant de la rançon à "au moins 90 millions d'euros" et cette exigence avait été rejetée par la France. 

La veille de leur départ de Kidal,
des membres de la DGSE auraient remis la "contrepartie" à la libération des otages, " plus d'une vingtaine de millions d'euros" avoués, confiés aux membres du convoi, selon une source française bien informée. Pour les quatre derniers otages, les islamistes d'al-Qaïda ont-ils accordé un prix ? 

Hollande brouille les cartes 

L'arrivée du socialiste à l'Elysée rebat les cartes et ouvre une année d'incertitudes,
suivie de six mois de tractations ponctuées de négociations parallèles, de luttes entre des réseaux franco-français et d'une volte-face du président Hollande.
L'heureux épilogue de cette semaine trouve son origine au mois de décembre 2012. L'Elysée ordonne alors à Erard Corbin de Mangoux, le directeur de la DGSE, de "débrancher" un négociateur français qui alors tient encore le haut du pavé pour avoir fait libérer, en février 2011, les trois premiers otages d'Arlit. Jean-Marc Gadoullet, ex-DGSE reconverti dans la sécurité au Niger et au Mali, réactive ses contacts avec le groupe de ravisseurs dirigé par l'émir Abou Zeid.
Originaire d’Algérie, Abdelhamid Abou Zeid est le ravisseur qui a dirigé, en 2010, la prise d’otages à Arlit.  Considéré comme l’un des chefs les plus radicaux et impitoyables d’Aqmi, il est aussi l’un de ses idéologues d'alors.  Or, il a été tué début 2013 dans des combats à l’extrême nord-est du Mali contre les soldats français appuyés par des troupes tchadiennes dans le cadre de l’opération Serval. Mais Gadoullet n'obtient pas de meilleurs résultats ensuite, mais le conseil restreint de défense, à l'Elysée, le 29 décembre 2012, lui accorde néanmoins un répit jusqu'au 10 janvier, la veille du lancement de l'opération militaire française "Serval" contre les groupes djihadistes au Mali. Cette initiative aura pour effet de tout geler.

Les militaires prennent le pas sur le Renseignement 
Il faut attendre le mois de mai pour que soient relancées des négociations. Lors de l'opération Serval, la France compte un nouveau directeur de la DGSE, le diplomate Bernard Bajolet, Jean-Marc Gadoullet est officiellement écarté du dispositif, tout comme les entreprises qui employaient les otages.Le ministère de la Défense sous-traite la direction des opérations et soutient la solution présentée par Pierre-Antoine Lorenzi, un affidé de Laurent Fabiusnotamment, mais aussi de Michel Vauzelle à la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, puis comme chef de cabinet du garde des Sceaux quand celui-ci est nommé ministre de la Justice en avril 1992, et proche de Cédric Lewandowski, le directeur de cabinet de Jean-Yves Le Drian. Son parcours dans les cabinets ministériels ne lui interdisent pas de devenir le président de la société de sécurité Amarante, aujourd'hui sollicitée.

Ce "plan B" prend appui sur le Niger. Lorenzi travaille avec
Mohamed Akotey, homme de confiance du président nigérien, Mahamadou Issoufou. Il est également président du conseil d'administration d'Imouraren SA, la filiale Niger d'Areva - plus que jamais impliquée, donc - et neveu de Mano Dayak, un ex-chef rebelle touareg. Intermédiaire privilégié des groupes djihadistes de la région sahélienne, Mohamed Akotey était en relation avec Abou Zeid jusqu'à la mort de ce dernier, et a gardé le contact avec les lieutenants d'Abou Zeid.

Le Drian confie la direction du convoi français à un allié d'Abou Zied


Mohamed Akotey, 46 ans, figure touareg et ex-ministre nigérien, est en charge de la récupération des otages. 
Cet ancien étudiant en France appartient à la tribu des Ifoghas, un groupe touareg minoritaire au Niger, que l'on retrouve également au Mali voisin, notamment dans la zone de Kidal, et dont Iyad Ag Ghali, le chef du mouvement islamiste Ansar Dine (défenseurs de l'islam), est issu. "Ses relations composées d'ex-rebelles touareg maliens et des membres de la tribu Ifoghas ont été déterminantes dans la réussite de cette mission", estime Ibrahim Mohamed, un ex-chef rebelle nigérien.
Il commence par mener les pourparlers avec Choureb, le successeur d'Abou Zeid à la tête de la Katiba qui retient les Français. Selon un membre des services de renseignement français au Mali, il a aussi le contact avec Mokhtar Belmokhtar, l'un des chefs redoutés d'AQMI. Les relations avec les ravisseurs ne sont pas aisées. Les Français ont tué leur chef, mais ils veulent être payés.

Au cours du mois de mai, Jean-Yves le Drian se rend discrètemen tà Niamey pour valider l'option Lorenzi-Akotey auprès du président Issoufou. François Hollande donne son feu vert, mais, à partir de juin, le directeur de la DGSE, entame  ses négociations parallèles avec l'Etat nigérienDeux services, méthodes et réseaux s'opposent sur des questions de personnes mais aussi sur des points de doctrine. Selon une source au ministère de la Défense, M. Bajolet (DGSE), fidèle à la ligne fixée par le chef de l'Etat début 2013, défendrait une ligne de discussions sans versement de rançon pour la libération d'otages.

Transparence: la rançon a été prélevée sur des fonds secrets 

Fin juin, la situation se tend entre le président nigérien et la ligne Hollande suivie par la DGSE. Troublé par le double-jeu mené par Hollande et Bajolet dans le contrôle du processus engagé,  Issoufou décide de mettre ses moyens aériens au service du duo Le Drian-Lorenzi-Akotey pour poursuivre les négociations financières avec les ravisseurs.

Lorsque la partie nigérienne estime que la négociation est ficelée, le président Issoufou appelle son homologue français et lui présente les termes d'un accord. 

On peut les sortir mais il faut payer,
affirme le président nigérien. Aux abois à l'intérieur, François Hollande donne son accord, contredisant ses déclarations devant les familles des otages d'Arlit en janvier auxquelles il assurait que la France ne paierait plus. Il restera au secrétaire général de l'Elysée, Pierre-René Lemas, de mettre le directeur de la DGSE devant le fait accompli. 
L'argent a été prélevé sur les fonds secrets alloués aux services de Renseignement. La somme a été acheminée par la DGSE jusqu'à Kidal puis remise à Mohamed Akotey et aux hommes d'Amarante. Les services français apportent la logistique (voitures, armes, hélicoptères, avion). Amarante fournit les contacts locaux.

L'Elysée nie tout versement de "rançon"

Tout est dans les mots et les non-dits. Le ministère de la Défense, qui regrette en privé que le nouveau patron de la DGSE privilégie sa relation avec l'Elysée plutôt qu'avec son ministère de tutelle, a soutenu sans faille le duo Lorenzi-Akotey. 
Lors d'un entretien direct avec Hollande, le président nigérien a fait valoir qu'en retour, son aide pourrait lui valoir un coup de pouce dans ses négociations avec Areva. L'entreprise publique française refusait en effet jusqu'ici les termes financiers proposés par Niamey pour renouveler sa concession d'exploitation d'uranium avant la fin de l'année.

Bajolet et Lewandowski ont refusé de confirmer toute entente. L'Elysée a démenti à nouveau tout versement de rançon, mercredi.
Dès l'arrivée à l'aéroport de Villacoublay des quatre Français détenus au Niger, les ministres Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius ont donc été pressés de questions sur les conditions mises à la libération des quatre hommes.

Le Monde affirme, mercredi 30 octobre, qu'une rançon de plus de 20 millions d'euros a bien été versée, le ministre des Affaires étrangères a répondu, sur le plateau de TF1, qu'aucun "argent public" n'a été versé pour obtenir la libération des quatre otages. "Pour ce qui dépend de l'Etat français, il n'y a pas eu d'argent public versé", a maintenu Fabius. Selon l'article du Monde devenu inaccessible,la somme qui a servi à payer la rançon a été prélevée sur les fonds secrets alloués aux services de Renseignementrappelons-le
Le ministre a par ailleurs éludé les questions sur des versements d'argent d'un groupe privé, notamment d'Areva, l'employeur des quatre hommes, ou Vinci.

Interrogé sur France 2, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a lui aussi esquivé les questions, se contentant de répéter la ligne officielle selon laquelle "la France ne paye pas de rançon".

Le régime socialiste de Hollande instaure la transparence floue. 

Hallowe'en 2013

Le changement, pour le meilleur?



mercredi 30 octobre 2013

"La question du maintien d'EELV au gouvernement se pose" à C. Duflot

Les ministres Verts anticipent-ils un remaniement ?

La présence des écologistes dans l'équipe de Jean-Marc Ayrault peut susciter un questionnement "légitime
"
Duflot en impose à Hollande:
le noeud coulant
prêt pour aller se pendre ?
a admis la ministre du Logement de Hollande.

Cécile Duflot a toutefois défendu mercredi l'action et le maintien des écologistes au gouvernement. S
uggérant que la décision ne lui appartient pas, elle a reconnu pour la première fois que la question de leur présence "se pose". "Bien sûr, oui, il est légitime qu'elle se pose, mais la question essentielle, c'est celle de l'action", a estimé la ministre, interrogée au micro d'Europe 1 sur un éventuel départ du gouvernement.

Contradictions entre les positions de Jean-Vincent Placé, le chef de file d'EELV au Sénat, et le discours des ministres écologistes
Duflot a balayé les critiques d'un revers de la main. "C'est quand même ceux qui ont le moins envie de voir des écologistes au gouvernement qui donnent sens à cet argument, a-t-elle polémiqué en guise de réponse. "Je considère donc que visiblement la présence des écologistes au gouvernement n'est pas inutile et dérange certains. Et ça ne me gêne pas de déranger certains", a commenté la ministre, esquivant le fond du problème. Est-ce à dire que la présence des altermondialiste serait utile parce qu'elle dérange ?

"Les moyens d'actions, pas simplement d'expression"

Avant la suspension de l'écotaxe par Jean-Marc Ayrault mardi, Jean-Vincent Placé avait estimé que si le gouvernement cédait, il ne faudrait "pas qu'il s'étonne qu'il n'ait plus d'autorité sur rien". Sans enthousiasme, Cécile Duflot a, quant à elle, défendu la "bonne décision" du gouvernement. "Le Premier ministre l'a dit très clairement, ce n'est pas un abandon", s'est-elle contenté de citer. 

"Quand la situation est très tendue, il ne s'agit pas de mettre de l'huile sur le feu"
,  a opposé 
Duflot à Placé. "La fiscalité écologique est pertinente quand elle permet de faire évoluer les pratiques. Ce ne doit pas être quelque chose de punitif et supplémentaire", a osé la ministre, faisant amende honorable. 

S'accrocher jusqu'aux municipales

En attendant les bilans
La stratège a mis en avant l'action des écologistes dans plusieurs grands dossiers en cours, comme la rénovation thermique, la contribution climat-énergie ou l'encadrement des loyers.
Cécile Duflot a rappelé le "rendez-vous essentiel de la transition énergétique" et l'objectif fixé par François Hollande de réduire la consommation d'énergie en France de moitié à l'horizon 2050. "Cet objectif, il est extrêmement important et il faut le traduire dans les actes", a martelé la ministre qui a conclu : "J'ai été pendant 10 ans à la direction d'un parti écologique. Je ne le suis plus et je préfère avoir les moyens d'action que simplement les moyens d'expression."

La
rénovation thermique  ? Elle n'a pas encore été votée au Sénat
et se résume au vote d'une baisse de la TVA à 5,5% - au lieu des 10% prévus - que seuls les députés viennent tout juste de prendre, le  18 octobre dernier
La mesure devrait coûter un demi-milliard d'euros. Tandis que le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, évoquait un "effet de levier de 10 milliards" de travaux, Hervé Mariton (UMP) estima que "la consolation apportée aux Verts est un plat de lentilles" car la mesure ne financera, selon ses calculs, que l'isolation et la rénovation thermique de 25.000 logements.

La contribution climat-énergie (CCE) ? Il ne s'agit que de la taxe carbone conspuée mais revisitée laquelle devrait monter en puissance  d'ici 2016 pour financer une diminution du coût du travail"C'est une montée en puissance rapide, juste après les municipales pour combler les déficits", a dénoncé l'UMP Jean-François Lamour. 
Elle prévoit d'augmenter progressivement les taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques polluants, les TIC, en fonction de leurs émissions de CO2. Selon un rapporteur au Budget Christian Eckert (PS) peu enclin à surévaluer le coût pour les ménages, la CCE devrait représenter en 2015 une augmentation d'environ 2,9 centimes par litre pour le gazole. "Pour la première fois, nous allons avoir une composante carbone dans notre fiscalité. C'est une avancée", s'est félicité l'écologiste Denis Baupin. Certains députés auraient toutefois préféré que l'affectation du produit aille davantage aux ménages
Enfin, dans le cadre de la lutte pour la qualité de l'air, le Budget 2014 prévoit d'étendre à sept nouvelles substances la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) dite "air", qui frappe les  rejets dans l'atmosphère de certaines substances nocives. Il s'agit du plomb, du zinc, du chrome, du cuivre, du nickel, du cadmium et du vanadium, avec des taux qui iront de 5 à 500 euros par kilogramme rejeté.
La question de savoir si "l'impôt peut sauver la planète" a été relancée par Duflot soi-même qui vient de réaffirmer parallèlement que "la fiscalité écologique (...) ne doit pas être quelque chose de punitif et supplémentaire"... Suit qui peut !

L'encadrement des loyers ? Outre que cet encadrement ne crée pas de nouveaux logements et serait même plutôt un frein à la construction, il est jugé inefficace. 
Les sénateurs l'ont voté sans avoir pu prendre connaissance d'une étude commandée par le sombre Ayrault publiéejour de la publication cette étude mais publiée le jeudi 24 octobre, alors que les sénateurs étaient en train de voter... Cette étude du Conseil d'analyse économique bat en effet en brèche le projet de loi voté au Sénat. Il souligne surtout  l'inutile dépense d'énergie et de moyens mise en oeuvre par le gouvernement pour faire croire à une consultation d'experts et à une quelconque concertation républicaine. 
Ainsi les sénateurs ont-ils docilement approuvé  les mesures phares de la loi Duflot avec lesquelles cette étude sur "la politique du logement locatif" est en totale contradiction. Les nouveaux parlementaires sont-ils des margoulins, à l'instar du locataire de l'Elysée ?

Au final, le bilan carbone de l'activité des ministres au gouvernement est négatif, voire nocif, si ce n'est toxique.
Qu'ils cessent de polluer la vie politique !

Les quatre ex-otages d'Arlit sont arrivés en France

"Ni assaut, ni rançon", alors que l'opération Hydre est en cours au Mali

Les familles des quatre ex-otages ont appris la nouvelle par la radio

Salariés d'Areva enlevés sur le site d'Arlit au Niger en 2010,
les otages libérés des mains d'al-Qaïda sont attendus à Paris ce mercredi en fin de matinée.
Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et Daniel Larribe avaient été séparés et retenus au ...Mali. 
Aujourd'hui, l'opération Hydre au Mali prend tout so sens. Elle a été annoncée au moment où les négociateurs ont compris que la libération des quatre otages était proche. Il fallait alors sécuriser leur route, leur retour vers Niamey, éviter qu'ils soient exposés à des attaques. L'armée française a rempli ce rôle.

Les otages français ont été libérés grâce au Niger
Mardi soir, Mahamadou Issoufou, l e président nigérien, était dD'ailleurs aux côtés des otages, amaigris et barbus. Le président et le ministre des Affaires étrangères, François Hollande et Laurent Fabius, ont tous deux salué l'action nigérienne. 

Les quatre hommes ont décollé peu avant 7h00 de Niamey dans un avion de la République française. Après trois ans de détention, leur calvaire est enfin terminé.
Dans l'attente d'être accueillis par François Hollande de retour de Slovaquie, les otages ont dû patienté avec la première concubine, déjà sur place.

Hollande et Fabius ont-ils joué un rôle décisif ?

Ce sont les autorités nigériennes qui étaient directement en contact 
régulier avec les ravisseurs:
les discussions n'ont jamais cessé entre les groupes islamistes ou touareg qui gravitent entre la frontière du Niger et du Mali. On aurait désormais la certitude que les otages étaient détenus sur le sol malien et séparés en deux groupes. Ils ont été rassemblés il y a peu, quand les discussions étaient sur le point d'aboutir. Et l'un des négociateurs nigériens a pris la route du nord Mali il y a quelques jours avec pour mission de les ramener. Un rôle qu'un Français pouvait difficilement tenir, étant donné l'opération militaire dans cette zone actuellement. 
Officiellement, Hydre, une opération de sécurisation de la zone, était déployée conjointement par la force française Serval et par l’armée malienne, avec le soutien des casques Bleus des Nations-Unies pour neutraliser les groupes djihadistes qui ont repris leurs activités entre Gao et Tessalit, au nord du Mali que le pouvoir et la presse française disaient pacifié1.500 soldats français, maliens et la mission de l'ONU étaient chargés depuis une semaine , selon l'état-major, "d'éviter les résurgences de mouvements terroristes dans cette zone".

De son côté la France a évidemment suivi
et épaulé les négociateurs nigériens mais c'est surtout l'armée qui a joué un rôle important.

Y a-t-il eu une rançon ?

Il n'est pas sérieux d'assurer que, pour obtenir cette libération, qu'il aurait suffi à
 l'armée française de faire peur aux ravisseurs. Laurent Fabius l'affirme "la France ne verse pas de rançon" et il ne ment sans doute pas, mais ne joue-t-il pas sur les mots.
Le ministre des Affaires étrangères précise d'ailleurs -sans reprendre son souffle- que l'intervention du président nigérien a été "très efficace" et même "déterminante". En langage diplomatique, cela pourrait vouloir dire que le Niger s'est également impliqué financièrement. Certes, les exportations vers la France de l'uranium du site minier d'Arlit constitue une part importante du revenu extérieur du pays , mais le pays reste néanmoins pauvre et le conflit d'intérêts du Niger avec Areva n'est évidemment pas exclu. 

Il a bien fallu payer AQMI
La branche sahélienne d'al-Qaïda, qui n'a pas lâché ses proies pour l'ombre.
Il est diplomatique bien sûr mais surtout économique. Le pays est actuellement en négociation avec Areva, l'employeur des quatre ex- otages. La compagnie française exploite les gisements d'uranium du pays et la convention de 10 ans arrive à son terme à la fin de l'année, le contrat est renégocié actuellement. 

Il y a deux semaines,
plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans la ville minière d'Arlit, estimant qu'Areva ne redistribuait pas suffisamment ses bénéfices. L'Etat nigérien réclame d'ailleurs plus d'argent ainsi que des investissements de la part du géant du nucléaire français, par exemple pour rénover une route, baptisée la route de l'uranium, entre les villes de Tahoua et Arlit.
Le patron d'Areva a rencontré le président du Niger à Niamey, il y a trois semaines. Mahamadou Issoufou veut voir monter le rapport de l'uranium au budget de son pays de 5% à 20%.

Dans ce contexte d'âpre renégociation avec une société dont l'Etat français est actionnaire majoritaire, la libération des otages vaut extrêmement cher - 50 millions d'euros par otage (30 millions d'euros, au cours officiel de 2009) - et le président nigérien aurait pris un avantage d'autant plus pesant qu'il aurait fait à Hollande et Areva l'avance d'une rançon.

Un pactole pour Aqmi, une misère pour Areva, mais une fortune pour Hollande et la dette publique.